La répartition du travail est un leurre dans la plupart des cas. Mettez-vous à la place de l’employeur d’une PME par exemple en face d’un surcroit de travail. Une embauche signifie du temps à consacrer à la paperasserie (contrat, assurances, URSSAF etc.), du temps pour briefer le nouvel arrivant sur son environnement de travail, et du temps pour vérifier derrière - tout au moins au début. Pas évident. Un employeur regardera toujours s’il peut organiser quelque chose en interne d’abord. Un salarié déjà en place connaît les clients, les produits, les bases de données et les manières de faire de l’entreprise, il connaît les fonctions de tous et sait à qui s’adresser pour tout problème. Les CDD et l’interim viendront toujours en dernier recours. Mieux que la répartition du travail, il faut viser la croissance - qui ne peut être créée que par les entreprises (pas par le gouvernement, pas par les syndicats et autres « partenaires sociaux »). Ce dont les entreprises ont besoin, c’est qu’on arrête de les emm. avec toujours plus d’obligations, de lois, de dispositifs fiscaux sans cesse modifiés, de quotas, de types de contrats aux règles touffues, de pénalités diverses, de cotisations punitives etc. - et qu’on leur laisse le temps et les moyens de développer leur activité le plus possible, et au final de créer des emplois. D’autres pays l’ont compris. En France, on regardes les entreprises comme des ennemies du peuple.
Le statut d’AE est une excellente chose. Il faut le prendre pour ce qu’il est effectivement : un tremplin pour tester une nouvelle activité et se constituer une clientèle, ou une activité de complément. Il permet d’avoir un Siret, de faire des factures et d’être clair avec les impôts. On se plante, on arrête. On intéresse des clients, on continue. On peut même changer de statut si les revenus augmentent bien et devenir une « vraie » entreprise". Bien sûr, des dérives sont déjà là. Il n’y a qu’à aller sur le site de Pôle Emploi et voir les pseudo-offres (qui ne sont en fait que des demandes de prestations). Mais c’est aux gens à choisir et ne pas confondre les deux statuts. Salarié, on a une certaine sécurité de l’emploi, des congés payés et des horaires fixés par la loi (théoriquement) mais on subit le fameux lien de subordination. Entrepreneur, on doit se bouger, on est dans une relative précarité, mais on travaille quand on veut, comme on veut, où on veut, sans recevoir d’ordre de quiconque. A chacun de voir !
Pour les cotisations : tout le monde cotise un même pourcentage de tous ses revenus, selon le même calcul. Pour les pensions : 1) une partie venant de la collectivité. Tout le monde a pareil, exactement. Privés, fonctionnaires, sénateurs, députés-maires, cheminots etc. Un même montant permettant de vivre décemment sans avoir besoin d’aller faire des ménages ou vendre du bric à brac d’occasion sur les marchés - mais pas plus haut que, par exemple, 1500 euros mensuels. Pas de cumul non plus. 2) une partie venant de sa propre épargne, en option. Cette partie est au choix. On y met ce qu’on veut, quand on peut, en toute connaissance de cause. On peut imaginer la création d’un fond de retraite spécial garanti par l’état. A mon avis, trop compter sur la collectivité pour tout devient de plus en plus aléatoire et périlleux. Mieux vaut réapprendre à gérer sa vie soi-même.