@ Nicolas
Je vois ou tu veux en venir .
Le serment d’Hippocrate prévoit que nous donnions gratuitement nos soins aux indigents , nous sommes bien d’accord là dessus , et donc , selon toi , la société n’a rien à débourser pour ce qui est du devoir élémentaire du médecin . Néanmoins , il faut apporter une nuance .
Au début du XXème siècle , il y avait plusieurs tarifs chez les médecins : le tarif pour les patrons , celui pour les employés , et celui pour les ouvriers , les indigents étant pris gratuitement en faisant payer plus aux patrons . Mais depuis 1960 environ est apparue la Convention entre les médecins et la sécurité sociale , convention qui stipule que le même tarif , appelé tarif conventionnel , est appliqué à tout le monde . Ce tarif est actuellement de 21 euros pour la consultation de base .
Il est certain que , avec ce tarif unique , la valeur monétaire de l’acte médical est très inférieure aux tarifs demandés par des professions de qualification équivalentes ( avocats , experts comptables , dépanneurs informatiques etc ... ) . La hausse énorme de la quantité d’actes gratuits aux indigents avec la hausse du chômage a entraîné une mise en péril de l’équilibre des comptes des généralistes urbains , d’où la création de la CMU et de l’AME .
Bien sûr , on pourrait revenir sur la convention , et rétablir , comme dans le temps , des tarifs différenciés selon les classes sociales ( 100 euros pour les patrons , 80 pour les cadres etc ... ) ce qui permettrait de soigner gratuitement beaucoup d’ indigents , mais qui serait en fait un impôt supplémentaire sur les riches ! Il n’est pas sûr que la population accepte cette solution ...
Enfin , je donne encore , car c’est dans ma déontologie , des soins gratis aux indigents n’ayant ni l’AME ni la CMU , ça m’est encore arrivé ce matin , et ça doit représenter plusieurs milliers d’euros annuels de manque à gagner !