« La pierre qu’on rejeté ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ».
La catharsis est en effet le sujet principal de la violence.
La catharsis est la violence qui arrête la violence, la « pharmacie » de la violence, puisque l’être humain ou l’animal sacrifié s’appelle en grec le « pharmacos ».
La représentation de la violence vise un effet de catharsis, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un exercice délicat, qui peut déraper et se retourner contre lui-même.
La représentation chrétienne de la violence ne vise pas, en principe, un effet de catharsis, même si elle peut souvent être interprétée comme telle, y compris par le dogme catholique lui-même.
En faisant de Jésus, l’agneau qui lave nos péchés, l’église cherche à créer un pharmacos de tragédie grecque. Elle ne saisit pas souvent à quel point la crucifixion a au contraire pour effet de supprimer la logique de la catharsis, pour que la violence ne trouve plus sa pharmacie.
Si la violence ne peut plus enrayer la violence, les sociétés sont condamnées à s’entretuer ou à renoncer totalement à la violence. C’est le dilemne de la guerre froide, l’équilibre de la terreur de puissances surarmées et capable de s’anéantir.