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Commentaire de poetiste

sur Des cailloux dans la chaussure


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poetiste poetiste 21 juin 2007 09:09

Ingouvernable France, horribles cailloux !

Un président de la République est élu, un gouvernement est à peine formé et voilà que les vieux démons de la dichotomie et du manichéisme français resurgissent. Tout ce que fait le président est sujet à caution bien que élu avec 53% des voix sur un programme bien précis et bien précisé. Imaginez deux équipes de foot se lançant des invectives après que l’une ait gagné la partie et que l’autre l’ait perdue, ce qui est la règle. Les poissons rouges sont encore mécontents de l’eau de leur bocal. Laissez-lui donc une chance à ce nouveau président avant la mise à mort ! L’opposition bornée est insupportable et les médias en rajoutent. En France, on aime ce qui ne va pas pour satisfaire une grande propension à se plaindre. Comme j’aimerais voir les Français sortir de ce tropisme et devenir politiquement généreux et adultes ! Certains défendent leurs idées comme d’autres défendent leur propriété privée, avec défense d’entrer : quel manque d’accueil ! Quel repli sur soi ! Si les opposants systématiques pouvaient prendre conscience qu’ils nuisent à l’intérêt général par des attitudes aussi sclérosées, la France ne s’en porterait que mieux. Les ministres transfuges du parti socialiste sont appelés traîtres alors qu’ils sont bien dans le courant d’une volonté de changement du peuple français excédé par la guéguerre stérile d’une moitié de la nation contre l’autre. Ils n’abandonnent pas leurs convictions sociales. La gauche ankylosée est en train de démobiliser ses propres électeurs par des comportements figés qui sont du passé. Seul Monsieur Sarkosy aurait-il compris que l’ouverture, la largesse d’esprit étaient le désir des Français ? Madame Royal a rendu le parti socialiste attractif, on a l’impression qu’on ne lui pardonne pas d’avoir élargi le style, d’avoir osé changer au risque de se tromper, c’est-à-dire de ne plus être dans la ligne directive du parti. Ce qui a changé la donne au dernier tour des élections législatives c’est que les bastions de la petite propriété privée se sont sentis en danger. La sacro-sainte propriété privée, le sacro-saint individualisme Français nous ont conduits et continuent de nous conduire à un immobilisme étroitement pensé. Je ne suis pas fier de cette France ingérable parce que non généreuse. Si celui qui ne pense pas comme vous est toujours suspect, c’est que vous avez une incapacité totale de vous remettre en question. En proposant la participation, madame Royal projette des plans sur l’avenir ; sur une prise en mains de leurs problèmes par un maximum de Français par opposition à cette délégation de pouvoirs qui vient pervertir l’esprit de démocratie. Les syndicats en sont encore à la revendication simpliste de la rue plutôt que de défendre leurs intérêts avec la seule arme qui ait cours aujourd’hui, à savoir : l’argent, la participation aux actions de l’entreprise. Il y a là une responsabilité qui semble trop lourde à prendre dans une tradition de la revendication et de l’assistance ; peut-être une vieille pudeur typiquement française. Doit-on rappeler ce truisme qu’une démocratie est composée de chacun de ses démocrates et que sa qualité dépend de la remise en question et de la volonté d’engagement de chacun. C’est à se demander s’il n’eût pas mieux valu un plus fort coup de fouet dirigiste à cette France recroquevillée sur le passé pour cause « d’individualisme », cet euphémisme qui cache un inavouable manque de largesse d’esprit et de générosité. Comment ne pas avoir mal du côté gauche quand ce mal tient de la maladie de longue durée ? Je n’aime pas particulièrement le personnalisme mais quand Madame Royal propose des solutions et des corrections à apporter à cette « gauche », quelles que soient ses raisons, je ne peux que l’approuver. Elle est dans une dynamique du futur et si elle ne parvient pas à concrétiser ses idées, c’est que Monsieur Sarkosi les aura mises en pratique avant elle. Mais pour l’instant, c’est lui qui en porte tout le poids et la raideur du parti socialiste ne va pas l’aider. Messieurs les politiques, lâchez vos arguments et vos armes, les Français veulent des dirigeants passionnés de l’intérêt collectif. On dirait que cela vous échappe. Plutôt que de courir vers un plateau de télé, allez stimuler et promouvoir la participation. La démocratie vous en sera reconnaissante. Merci d’avance.


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