Je ne connais rien à la vie de Melle Hilton et si en homme essaye de me draguer en me parlant d’elle, il risque de devoir parler à une chaise vide.
Si un homme me parle du Darfour, je ne m’y intéresserais que s’il a vraiment des explications intéressantes à apporter pour comprendre l’origine de cette guerre et pas simplement me dire combien de petits enfants sont morts aujourd’hui. Parce que dans ce cas, je vais surtout pleurer et cela va me rendre très moche.
Sur le fond, il est normal que l’on s’intéresse surtout à ce que l’on peut comprendre de façon intime. C’est assez facile de s’identifier aux « Malheurs de Sophie » version blondasse américaine. Mais la carence vient aussi de l’incapacité des journalistes à présenter une explication humaine de la guerre au darfour, qui nous ferait comprendre comment nous pourrions nous aussi nous retrouver dans une situation analogue.
Il suffirait par exemple de nous rappeler que c’est ce qui nous attend dans quelques années quand la France sera désertifiée et que l’on se battra comme des sauvages pour contrôler un point d’eau. Le Darfour est l’avenir de l’homme.
La blondasse n’est que son médiocre présent et le reflet de nos préoccupations profondes d’occidentaux gavés de nourriture et de cosmétiques.