Bonjour François Xavier,
Tout d’abord, mes hommages, non pas tant pour cet article que pour ceux qui paraissent régulièrement sur « Surlering ».
Je souhaite plus particulièrement revenir sur le concept même de l’émission de « Secret Story ». A mon sens, l’objet même des secrets qui sont censés y être révélés sont moins des secrets que des illustrations contemporaines de l’idée que l’on se fait de la sexualité. En d’autre termes, cette « histoire de secret » n’est, me semble-t-il, rien de moins que le plébiscite de la sexualité comme vecteur de transgression, autant dire une façon d’indivudualiser le plaisir des jeux du cirque...
Or, c’est précisément dans l’objet des modalités de sexualité censées être révélées que se forge l’imposture absolue de cette télé-réalité. Car, in fine, elle ne donne à connaître que les projections libidineuses d’un public inverti.
Tout ceci pour abonder dans votre sens et dans le thème qui vous est cher, à savoir celui de l’eugénisme ; puisque c’est une authentique esthétique de la sexualité qui se développe dans ces télés-réalités, un « porno-eugénisme » fondé sur une rigoureuse sélection des seules transgressions susceptibles de fédérer l’attention du public (nudisme, transexualité, strip-tease, prostitution), excluant de fait du champ du réel la sexualité des handicapés ou des personnes âgées (pour reprendre la terminologie consacrée).
En fin de compte, cette « jeunesse terriblement tactile », sous l’effet des injonctions audiovisuelles, n’aspire qu’à caresser ce qu’on lui donne à voir et non ce qu’elle est réellement en mesure de désirer, par elle-même. Bref, un culte érotique de l’« ici et maintenant », comme vous le précisez fort justement.
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