Le degré de dangerosité du cannabis fait débat. Il semble que le diagnostic porté par des revues médicales comme le Lancet il y a 10 ans soit revu à la hausse aujourd’hui. Je n’ai pas les compétences requises pour en juger. J’observe juste que cela dépend sans doute du dosage du produit, mais aussi de la fréquence de consommation. A la différence du tabac qui est consommé quotidiennement par la quasi-totalité de ses usagers, le cannabis fait l’objet majoritairement d’une consommation ponctuelle, et les consommateurs quotidiens sont rares (moins d’un demi-million en France, contre 13 millions pour les fumeurs de tabac). Pour ces fumeurs quotidiens, le danger ne doit pas être minimisé : psychique sans doute, mais aussi simplement pulmonaire. Par ailleurs, on a voulu démarquer cette drogue d’autres plus dures comme l’héroïne en mettant en avant son caractère moins addictif. Et en effet le cannabis ressort comme une substance moins addictive que le tabac. De là à dire que cette substance ne provoquerait aucune addiction, il y a un pas qu’on aurait tort de franchir.
Cela dit je rejoins en tous points l’auteur sur son opinion, et au-delà de la communication familiale j’ajoute qu’une légalisation encadrée permettrait sans doute une meilleure communication publique. Même si je comprends bien que le tabac soit un sujet plus important compte tenu du nombre élevé d’usagers quotidiens, je trouve très pauvre l’information fournie par les responsables de santé à travers les médias. A quoi bon rappeler les dangers du cannabis puisque de toute façon il est interdit ? Or les usagers manquent cruellement de repères. Ils ne trouvent ceux-ci qu’à travers la communauté à laquelle ils appartiennent, qui peut n’être pas du tout représentative de la société en général. Ainsi des usagers quotidiens peuvent être convaincus que la consommation de plusieurs joints par jour est quelque chose de très banal alors qu’il n’en est rien.
Enfin il a été observé que la substance active du cannabis présentait aussi des propriétés pharmacologiques intéressantes. Naturellement, comme pour tout médicament elles répondent à un besoin spécifique et l’auto-médicamentation n’est pas recommandée, mais ignorer ces propriétés au nom d’un interdit strict revient à se priver d’une contribution potentiellement utile à la pharmacopée. Or, comme l’ont fait observer quelques contributeurs, le THC peut être absorbé autrement qu’en fumant des joints : vaporisation, alimentation. Dès lors les risques pulmonaires peuvent être évités.