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Commentaire de Yvan

sur Pour une Régie du cannabis


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Yvan 28 juillet 2007 20:24

@ Forest Ent

Parlant de sérénité, je trouve votre commentaire plutôt violent. Relever l’incohérence logique de l’article à propos de l’absence de causalité avérée suivie d’un chiffrage des conséquences de la consommation est une chose, accuser les auteurs d’obéir à des motivations occultes ou financières, et présenter comme absurde l’idée de faire une recherche sur le lien entre une substance psychotrope et certaines affections psychologiques en sont d’autres.

Bien sûr une telle recherche doit être faite avec soin, bien sûr on ne peut pas se contenter de comparer la proportion de paranoïaques ou de schizophrènes dans la population ordinaire et dans celle des consommateurs de cannabis, mais mener des travaux sur ce thème n’a rien d’incongru, à la différence des exemples que vous proposez. A titre personnel, j’ai identifié le moment (confirmé plus tard) où une amie a replongé dans le cannabis à la reprise de ses propos à tendance paranoïaque, qui avaient cessé avec son arrêt pendant 18 mois, et ont à nouveau cessé depuis suite à un nouvel arrêt 10 mois plus tard. Je ne me hasarderai pas à conclure quoi que ce soit sur la base d’un échantillon aussi petit et d’impressions nécessairement subjectives, si ce n’est que cette recherche mérite d’être poursuivie.

Rien n’autorise à penser que les auteurs de l’article cité auraient sélectionné les 35 études antérieures sur lesquelles ils s’appuient pour aboutir à une conclusion allant dans un sens particulier. Je ne vois pas bien quels intérêts financiers cela servirait. Bien sûr des problèmes méthodologiques récurrents sont possibles, liés notamment à la nature des données utilisées. Un échantillon en coupe transversal ne permet pas de corriger les biais de sélection (la population des consommateurs de cannabis n’est pas identique à la population générale) ou les problèmes de causalité inverse, tandis qu’un suivi des consommateurs au cours du temps serait plus instructif, mais est rendu difficile notamment par l’interdit qui pèse sur la consommation.

Une légalisation à travers une régie du cannabis telle que la propose Paul Lombard ne peut que faciliter la conduite de ces travaux. Cette proposition est théorique compte tenu des propos antérieurs tenus par Nicolas Sarkozy et quelques membres du gouvernement, mais elle mérite d’être défendue, et distinguée d’une banalisation du produit (de toute façon nocif quand il est fumé sous forme de joints), ce que M. Lombard fait très bien.


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