@ Olivier Cabanel
A la question « travailler rend- il malade ? » , la réponse ne peut être que « ça dépend »
Prenons la fable des trois maçons . On leur demande ce qu’ils sont en train de faire . Le premier dit : « je pose une pierre » , le deuxième déclare : « je construis un mur » , le troisième répond : « je bâtis une cathédrale » . Il y a fort à parier que le travail rendra malade le premier des trois et rendra heureux le troisième ...
Le bonheur au travail dépend également du type de profession . Un bon métier , c’est un métier dans lequel le travailleur se dit que le monde est un peu meilleur après sa journée de travail qu’avant . Un travail , c’est une profession dont l’exercice ne change rien au monde . Exemples de métiers : un plombier , un électricien , un instituteur , un médecin , etc ... Prenons l’electricien , à la fin de sa journée , des gens qui s’éclairaient à la bougie depuis trois jours , grâce à son action , se remettent à vivre normalement . Un instituteur se dit en fin de journée que tel élève qui n’avait jusqu’ici rien compris , comprend maintenant quelque chose . Certains travaux ne sont pas réellement des métiers ( l’exemple type , appartenant au passé , c’était le poinçonneur des Lilas : des p’tits trous , toujours des p’tits trous ... ) . Ces travaux , qui ne sont pas des métiers , et qui ne changent rien au monde , en général provoquent une insatisfaction profonde de ceux qui ont besoin de les faire pour vivre , et sont donc facilement pathogènes .
En dehors des maladies professionnelles physiques (par exemple celles liées à l’amiante , aux traumatismes sonores etc ... ) dont la liste s’allonge constamment , il y a aussi des professions qui sont hautement pathogènes pour le psychisme des malheureux qui les exercent . Selon ma modeste expérience , je pense que le pire travail imaginable actuellement , c’est celui de téléprospecteur ( vous savez , ceux qui vous dérangent en plein repas pour vous faire de la réclame ! ) . Il n’y a pratiquement pas moyen, sauf exceptions , de faire ce genre de travail pendant plus d’un an sans tomber dans une dépression sévère ou sans péter un cable ! Il vaut mille fois mieux être poubellier ou balayeur des rues ...