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Commentaire de Jukap

sur Etre de gauche a-t-il encore un sens ?


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Jukap 10 août 2007 09:04

Mais la richesse on l’a déjà, on le sait. On produit de quoi détruire tous les ans ce qui nourrirait un autre pays ; on a un des meilleurs système de santé au monde ; quasi tous un toit ; des infrastructures monumentales ; de quoi nous vêtir pour presque rien ; et même le luxe d’un revenu minimum à glander ... Enfin, bref, j’en passe, il faut être vraiment obtus pour ne pas le constater.

La « croissance » ... Joli mythe : Que vous faut-il de plus ? trois télés ? un rasoir 15 lames ? Un appartement de 500 m2 ?

Ce que demande cette dame, et d’ailleurs la plupart des gens, comme je l’entend, je crois que ce n’est pas vraiment c’est pas vraiment PLUS de richesses, c’est la possibilité de vivre ensemble au milieu de ces richesses : et ça, ce n’est pas possible tant qu’un partie de la population, comme vous peut-être, déjà bien nantie, demande encore et encore plus, pour combler je ne sais quel vide illusoire. Cela attise l’esprit d’avidité et de convoitise, la frustration illusoire des autres ... Et le sentiment en boucle qu’il faut effectivement du « toujours plus » pour répondre aux exigences sociales. Par exemple, celle de n’être pas à la hauteur chez des jeunes qui ne sont pas habillés en « Nike » ... Ou qui ne se voient pas d’utilité dans un système basé sur la « valeur individuelle = valeur travail » à l’aune du seul prisme de la productivité marchande.

Dans cette optique, le partage du travail, des richesses, et le fonctionnariat, sont des éléments possibles d’une autre vision des choses, que vous ne semblez pas partager. Quant aux questions de production, ou de service rendu, étant moi-même fonctionnaire dans la santé, je peux simplement vous dire que je SAIS que quand il y a du travail, et il y en a, nous sommes là. Comme nos collègues des autres administrations.

Ayant beaucoup travaillé auparavant pour le le secteur privé, je sais aussi que, même si les rendements supposés sont parfois meilleurs, c’est alors au prix d’une perte souvent drastique de tout le reste.

Comprenez moi bien : ma pensée est guidée par le fait qu’on ne répond pas à la question « combien voulez-vous vivre ? ». Pour moi, la question politique, et existentielle à se poser, est alors plutôt « comment voulez-vous vivre ? » ... Je comprend alors l’intérêt et la vitalité possiblement ressenties à titre individuel par la création d’un univers de compétition, mais il me semble que les conséquences globales, à prendre en considération afin de déterminer une pensée politique, ne sont pas très intéressantes. Et puis même, d’ailleurs, à titre individuel, je peux vous affirmer qu’on retire bien plus en vie et en souvenirs de la convivialité et du partage que de la course au plus fort. Maintenant, c’est sûr il faut pouvoir se donner les moyens d’en faire l’expérience (et je ne parle pas de « charité » ici), ce que toutes les éducations ou parcours de vie ne permettent effectivement pas.

Bon courage à vous : je suppose que vous êtes effectivement courageux et persévérant, certes, mais au fond stressé, malheureux, et vidé, comme tous les gens qui finissent crispés à droite, même bronzés et souriants, que j’ai pu rencontrer. Dommage que la pub qui leur (vous ?) sert d’idéal ne puisse pas montrer cela aussi.


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