Je suis sincèrement fort aise d’entendre des propositions concrètes qui permettent ainsi un débat factuel sans démagogie.
Permettez-moi d’y apporter partiellement quelques remarques, précisions ou questions :
Suppression de la PAC : vous rejoignez paradoxalement les positions allemandes, britanniques et scandinaves actuelles qui, sans aller aussi loin, prônent son abrogation progressive en tant que contributeur net contre la position d’une France de plus en plus isolée, qui se défend avec véhémence pour continuer à en bénéficier en tant que contributeur net. Cette politique commune a d’ailleurs été imposée par M. de Gaulle en 1962 afin d’offrir les débouchés nécessaires à la production agricole française et sauver ainsi nombre d’emplois dans ce secteur sous forme d’échange contre les produits manufacturés allemands dans le cadre du marché commun. Chacun des Etats y trouvait un intérêt. Or, la suppression avancée des subsides à l’exportation et importation des produits agricoles confronterait les agriculteurs européens et Français aux prix des marchés mondiaux, la production agricole française couvrant largement les besoins nationaux avec excédents à exporter justement pour survivre. Dans une telle hypothèse le corps de métier agraire ne survivrait pas une décennie, même en faisant preuve d’un optimisme fanatique. Sans compter pour corollaires plus que probables la globalisation et le rachat du secteur par des multinationales et une qualité du produit sacrifiée à une logique productiviste étrangère. Les nouvelles orientations de la PAC depuis la réforme de 2003 s’axent désormais tant sur la qualité du produit que sur sa production.
Notez que le gouvernement de M. Chirac soutenait l’autorisation d’importation des OGM dans l’Union.
Pour ce qui des aspects monétaires, une monnaie commune présuppose à terme et pour le peu qu’elle soit fiable des critères et une discipline budgétaire pour chaque Etat membre, quasiment assimilables aux critères de convergence actuels. Seul le symbole serait absent et, accessoirement, les frais de transferts internationaux exorbitants.
Penchons-nous ensuite sur les autres Etats : Les Etats scandinaves se sont très tôt, bien avant l’Union, rassemblés au sein de l’Union scandinave (Finlande, Islande, Danemark, Norvège et Suède) : libre circulation des biens, capitaux, travailleurs et coopérations dans des domaines ponctuels. Suisse, Autriche, Norvège, Liechtenstein rassemblés au sein de l’AELE d’inspiration britannique sont désormais depuis 1995 tous trois associés à l’Union au sein de l’EEE (Espace économique et européen) avec pratiquement les mêmes droits (monnaie unique et certaines politiques exclues). J’oubliais presque le BeNeLux, précurseur du Marché Commun depuis 1948.
Le Canada, les Etats-Unis et le Mexique ont formé l’ALENA, zone de libre-échange avec libre circulation des biens et des capitaux à l’exception notoire de la liberté de circulation des personnes afin de contenir l’émigration mexicaine aux Etats-Unis (en vain). En Amérique du Sud, L’Union andine tend à appliquer localement les mêmes principes, certes plus limitées, pour ses Etats membres.
Les pays asiatiques ne sont pas en reste, l’ASEA rassemble certains Etats d’Asie du sud-est ayant constaté que la mise en commun de certaines ressources et actions offraient de meilleures perspectives de développement.
Partout, dans les grandes régions industrielles, les organisations régionales se développent, certes à des degrés et rythmes différents en fonction de particularités sur base d’un constat si simple et presque inhérent à tous : certaines choses se font mieux ensemble pour un bénéfice mutuel. Que ce soit parmi les organisations régionales précédemment citées, l’adhésion ne me semble jamais y avoir été imposée si ce n’est par des contraintes économiques ou autres qui ont motivé volontairement ces gouvernements à l’envisager et l’appliquer. L’identité nationale et culturelle non plus !
Point n’est donc besoin de caricaturer la déportation du Breton appelé à travailler en Bohème Moravie, ou le Sarde prestant un service de travail obligatoire (supprimé je pense) chez les Lapons, mais parlons simplement d’un demandeur d’emploi désireux de travailler ou d’entreprendre là où il lui plaira, sans les tracasseries frontalières héritées du Congrès de Vienne. Dans ce contexte, il m’apparaît tout aussi futile d’invoquer une dissolution de la culture ou « identité » nationale à ces motifs : elle ne s’affirmera que mieux au contact pacifique d’autres cultures surtout sans velléités de faire prévaloir l’une sur l’autre.
Pour conclure, une seule proposition pour laquelle une convergence de vues pourrait être constatée : la protection des systèmes sociaux que ce soit sous forme de taxes sur produits importés de pays dits « à bas salaire », taxe « Tobin » européenne ou autres bien qu’un des objectifs principaux de l’Union demeure une harmonisation progressive des niveaux de vie de tous les Etats membres. Démarche longue et fastidieuse, mais qui a fait ses preuves pour les parents pauvres de l’Union qu’étaient l’Espagne et le Portugal lors de leur accession. Quoi qu’il en soit, l’instauration de telles restrictions « sociales » outre qu’elles contreviendraient au principe de libre échange prôné par l’OMC, seraient loin de faire l’unanimité nécessaire au sein de l’Union, Royaume-Uni en tête de l’opposition.
07/01 21:47 - Jacques Kotoujansky
Ecoutez, cette sempiternelle question du dialecte alsacien, de l’allemand, de la France (...)
07/01 21:18 - Dr No
Monsieur, en linguistique vous etes déjà faible, mais en Histoire, c’est grave. Non, (...)
07/01 21:11 - Dr No
« l’allemand est la forme écrite du dialecte alsacien et que les Alsaciens sont (...)
19/09 22:16 - Jacques Kotoujansky
« Nous nous sommes mutuellement persécutés et exterminés. Nous avons dévasté notre patrie. » (...)
19/09 22:10 - Jacques Kotoujansky
Pas seulement la zone 6, regardez aussi les zones 0, 1 et 4. Diagnostic ? Conclusions (...)
19/09 15:05 - Antoine Diederick
me voici bien plus tard.... Enigme serait -elle résolue en regardant la zone 6 .... (...)
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