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Commentaire de ddacoudre

sur Une gauche zombie, une extrême gauche fossile


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ddacoudre ddacoudre 15 août 2007 00:39

Bonjour un article bien écrit. Quand tu parles de l’extrême gauche je situe, quand tu parles de la gauche il faut situer car le socialisme anti communiste à une origine et une histoire dont les socialistes d’aujourd’hui non qu’abusivement conservé le nom puisqu’ils sont devenus des sociaux démocrate.

Je partage la première partie de ton article car même caricaturalement elle est bien traitée. La seconde partie qui traite du travail et du salaire est un sujet trop volumineux pour en faire le tour dans les limites fixées aux articles par agoravox mais tu y défends clairement ton point de vue.

Aujourd’hui, l’enseignement est presque exclusivement synonyme de débouché vers un emploi, d’autant mieux rémunéré que cet emploi est important. Pourtant il n’est pas rare d’entendre ces dernières années « à quoi cela sert-il d’envoyer nos enfants acquérir des diplômes s’ils ne donnent pas accès à un emploi ? « Maintenant pour être balayeur il faut le bac ». Est-il impensable d’imaginer que l’on puisse, à l’excès, être agrégé de lettres et occuper un emploi d’éboueur ? Faut-il forcément être « con », pour occuper un tel emploi ? Les inactifs devraient-ils être des ignorants ? Cela parce que par pragmatisme opportuniste nous considérons qu’un emploi ne justifie qu’une complémentarité de connaissance en seule liaison avec son exercice.

C’est là un point de vue restrictif

Cette difficulté provient de notre façon de considérer l’enseignement sous ses deux aspects étroitement liés et dynamiques, qui élaborent au fil des générations, l’apprentissage d’un langage culturel commun qui édifie et façonne toute société, le « sociologique » et le « technique ». L’enseignement « sociologique » (enseignement général) qui conduit à la satisfaction de nos exigences matérielles par l’enseignement technique. Lesquelles, s’élevant en qualité, nous libèrent, et nous offrent la possibilité d’accéder à un échelon supérieur, d’indépendance contingentée. Plus simplement, plus nous nous libérons des tâches de production et ménagères, et plus nous disposons de temps pour un autre usage qui va dépendre aussi, de notre enseignement.

Par indépendance contingentée, je veux indiquer que la technologie, due au développement du langage social, nous offre des possibilités qui sont restreintes par l’usage que nous faisons de la monnaie, dans notre organisation sociale, du fait même des concepts que nous élaborons à travers elle, par le poids des mots. Je m’explique. Si je veux définir ma notion d’interdépendance entre l’individuel et le collectif comme partie inséparable d’une fonction organique de l’espèce, je n’ai pas de mot, car nos analyses présentent toujours cette fonction, sous une dualité, et politiquement stupidement droite et gauche. Certes, les deux notions examinées séparément sont fondées. Mais trouvez-moi un être humain qui n’ait pas déterminé sa personnalité au travers des autres, et que, même s’il éprouve le besoin de s’isoler, ne recherche-t-il pas la société de ses semblables pour se prouver qu’il existe, parce qu’il est cela, (En dehors des schizophrènes ou des autistes, ou des isolés que nous fabriquons par la technologie, comme de potentiels schizophrènes, comme d’autres ont fabriqué des ermites). Pourtant, nous n’avons pas de mot pour définir cette fonction vitale de l’individu qui lui permet de se collectiviser en « collectif d’individualiste », (en dehors de l’holisme) que je désigne sous le terme de « collectivisme fractal » en référence à Mandelbrot. Nous serions donc des « Holistes ». Si nous spécifions un mot pour cela, nous pourrons développer un concept qui englobera les deux autres. Il agira sur notre construction psychique par le poids du mot défini (son sens), de la même manière que le mot individualisme induit dans notre conscient historique une notion de liberté, qui ne peut qu’être affectée par le concept collectiviste, ou collectif qui déjà par son terme, indique une dépendance à un ensemble, et restreint de fait la liberté, en référence aussi à un usage historique qui en a été fait dans les ex-pays dit socialistes. Et dans le débat qui oppose cesdeuxtermes, il s’agit moins de trouver la réalité d’une relation, que de soutenir un point de vue arbitraire fondé, moins par la raison, que par l’intérêt individuel égoïste exacerbé dans les deux approches. Cela, bien que notre existence ne soit qu’un énorme assemblage, la communauté, où la place de l’individu, de l’individualité ne consiste qu’à composer l’ensemble, dont l’individu exhibera sa « créativité ». « Créativité » à laquelle concourt cet ensemble par acculturation (assimilation, accommodation, équilibration), et qui ne peut s’exprimer qu’au travers de l’individu comme conséquence d’un ensemble dont il est issu, et avec lequel il devra s’associer ou périr. Ainsi, cette approche individualiste contingente également l’appréciation que nous portons sur notre enseignement. Si bien que lorsque nous en sortons diplômé, nous croyons que c’est grâce à notre seul travail, parce que nous avons oublié toutes les pressions exercées pour nous inciter ou nous forcer à apprendre. Notre seul mérite, c’est d’avoir appris. Appris, du patrimoine collectif, ce qu’aucun de nos parents n’aurait pu nous apporter. Pourtant, nous n’en retiendrons que l’aspect qui se coule ou se glisse dans l’idéologie que véhicule la société. Si bien que nous ne retiendrons de l’enseignement que le moyen d’accéder à un emploi rémunérateur, et éventuellement nous reprocherons à cette collectivité, que nous contestons tant, de ne pas toujours savoir nous y préparer. N’attendant de lui, que de la « monnaie », qu’elle serait donc la raison qui nous pousserait à utiliser une part du temps libre, que l’enseignement technologique a permis de dégager, pour suivre un enseignement complémentaire ?

Aucune ! Notre organisation socio idéologique ne conduit pas à cela, et c’est en cela que nous restreignons notre enseignement.

Aussi, il faut élargir notre enseignement idéologique, par l’ajout d’un enseignement plus complet à organiser, qui est un enseignement permanent pour adultes. Celui qui concerne le développement intellectuel de l’espèce humaine tout au long de son existence par accumulation de connaissances et Savoir, sans but immédiat de production d’un bien consommable, car ce but est contenu dans l’accumulation des connaissances dont il émergera un jour, demain ou dans mille ans. En effet, dés que l’homme connaît deux mots de plus, il les associe pour y trouver une utilité, et ce, même si l’équilibre ou l’épanouissement intellectuel, pour certains, doit transiter par l’apprentissage d’une activité manuelle. L’Homme ne pourra pas faire l’économie d’un apprentissage « sociologique » s’il veut cesser de s’opposer parce qu’il croit lui être en propre : sa culture, à laquelle il pense toujours que les autres doivent se plier.

Nous oublions trop souvent que nous avons un « esprit malléable », et qu’élevé par des canards nous bougerions du cul en faisant coin-coin.

J’espère que ce point de vue qui envisage une solution au travers de l’éducation générale permanente sera de nature à faire évoluer les hommes bloqués que nous sommes et qui ne se valorise qu’au détriment des autres sur la même fréquence.

Pour autant les idées, les espérances, les utopies qui conceptualisent nos désirs n’ont pas une durée de vie à la mesure d’une existence humaine, elles peuvent s’éteindre rapidement comme durer des siècles en rebondissant sur des générations, ou rebondir après une traversée du désert. On peut donc espérer que l’humanisme social qui n’est pas la charité mais la solidarité égoïste recouvre le droit de citer plus tôt que le sénile opposition gauche droite ou individu contre collectif. Le collectivisme, un mot qui est devenu péjoratif, un mot qui s’est opposé à l’individualisme pendant plus de 70 ans. Heureusement, il retrouve toutes ses vertus sous la citation d’Aimé Jacquet : « On a gagné parce que chacun s’est mis au service du collectif même si des individualités en sont ressorties ». Aimé Jacquet était entraîneur de l’équipe de France de football en 1998 quand elle a gagné la coupe du monde, il fut fort décrié pour avoir privilégié le groupe à l’individualisme et à l’élitisme médiatique.

Cordialement.


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