Bonjour antérieurement la notation et les contrôle étaient réalisé pour vérifier si les maîtres éduquaient bien leurs élèves, aujourd’hui les temps ont changés, mais l’enseignement reste un sujet bien compliqué. l’enseignement n’est pas seulement obtenir un diplome pour exercer un métier, même si cela passe aussi par là.
L’éducation au travers de l’école possède également une historicité. L’école n’est pas apparue spontanément, elle a émergé du rôle éducateur de la famille, lorsque l’acquisition de savoir-faire plus complexe et de modes de relations plus élaborés ont nécessité d’avoir recours à des institutions éducatives : confréries de classes d’âge, périodes d’initiations sous la direction d’hommes spécialisés dans un lieu donné. Tout autant que la division du travail, l’éducation comme fonction différenciée commence là. C’est avec la division du travail que se développe la fonction éducative, car il est arrivé un seuil où, ni la famille, ni les groupes indifférenciés ne peuvent se transmettre directement tout le savoir-faire devenu trop complexe pour être partagé par tous.
C’est tout d’abord une école élitiste comme résultante d’une stratification sociale.
Dans n’importe laquelle des sociétés considérées, l’école a été d’abord conçue pour une minorité de personnes, telle l’école hellénistique pour les lettrés, écoles romaines pour Patriciens et certains plébéiens libres, écoles monastiques. En Europe, Émile Durkheim situe à l’époque carolingienne le début de la création d’un réseau d’écoles, dont leurs fonctions sont de former de futurs prêtres, et de futurs fonctionnaires. Philippe Ariès (historien français) rapporte plus tard l’existence de petites écoles, pour les moins misérables, et d’universités dont les riches avaient des chances de faire partie.
Ce sont de ces universités que naîtront peu à peu les collèges, préfiguration de l’enseignement secondaire. D’abords parallèles à l’université, ils y préparèrent. En France, du XVI ième au XVIII ième siècles, les collèges devinrent plus prospères que les universités, et constituèrent une forme d’éducation dont nous avons directement héritée. Une stratification sociologique de l’enseignement, indépendante et séparée, se développe, et se rapproche d’un système scolaire sans qu’il soit pour autant unifié, de telle manière qu’un enfant ne passe qu’exceptionnellement d’un type d’école à l’autre.
Mais la révolution sort l’éducation des « salons » élitiste.
Comenius, (nom latin de Jan Amos Komensky) humaniste tchèque et évêque des frères moraves préconisa vers le milieu du XVII ième siècle une école commune à tous, garçons et filles, mais surtout enfants de toutes conditions. On y décèlera, contre toutes idées reçues, qu’ils sont capables de suivre un enseignement à des divers degrés scolaires. Ce sera le départ de la première conception d’un système scolaire. En France, la Législative puis la Convention reprendront l’idée d’école de base, et viseront l’institution d’une « instruction publique » (notamment dans le but d’unifier une langue du français). Et puis, dans l’esprit de tous, l’acquisition du français était devenue une des formes de l’égalité, et l’unification linguistique une affaire nationale. Condorcet considère « l’égalité de fait » comme la visée de l’art social qui se constitue et ne peut être atteint, selon lui, que progressivement par l’instruction. Ce n’est que plus tard au cours du XIX ième siècle, que l’école élémentaire se réalise en France, 1866 ligue de l’enseignement ; 1881-82 scolarité obligatoire et gratuité ; en 1883 obligation faite aux communes de posséder une école. Émile Durkheim quant à lui définit le rôle de l’éducation scolaire, comme destiné à « susciter et développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclame de lui la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné ». En toute hypothèse l’action de l’école comporte une socialisation morale, technique et intellectuelle, qui conduit l’enfant à devenir, en tant qu’adulte, un « honnête homme ». Il est imprégné d’une façon d’être, une façon d’être qui paraît immuable.
Sauf que le développement de l’économie entraîne un retour vers l’élitisme pragmatique et idéologique.
Mais l’accent mis sur la croissance économique, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, a considérablement investi le système éducatif à partir des années 1960, d’une part pour le rationaliser par des techniques de gestion et d’analyses issues de l’économie, et d’autre part pour répondre à la compétitivité des compétences professionnelles exigées par les modes de gestion et de production. Ces compétences doivent être de plus en plus affinées et élevées pour se maintenir à un niveau de performance compatible avec l’évolution des besoins du marché et être en mesure de systématiser les nouvelles technologies issues de la recherche.
Ce n’est pas sans débat passionné (Mai 68), sans de multiples lois, sans permanence des inégalités (la démocratisation de l’éducation a seulement déplacé les inégalités vers le haut), sans erreur d’orientations (apprentissage) que le processus de rationalisation a poursuivi cet objectif de mise en adéquation de l’éducation avec l’économie qui est éminemment politique.
Ce choix s’oppose peut être à d’autres missions plus sociologiques qui devraient fournir aux individus des repères culturels pour se mouvoir dans une évolution plus rapide que celle des siècles antérieurs de notre monde, sans que la référence de l’analyse politique soit les guignols de l’info, (ce qui ne préjuge pas de la qualité contestée ou non de cette émission). Ainsi la mission qui demeure attachée à l’éducation, quelle que soit l’anticipation à laquelle ses analystes se livrent, ne peut précéder l’événement, elle ne prépare qu’à ceux qui sont connus, elle s’ajuste à ceux qui se déroulent, et elle développe les choix qui lui sont politiquement assignés.
Aussi les « sciences de l’éducation » sont soumises au débat de savoir si elles doivent se limiter à préparer à tel ou tel moment d’un processus d’acquisition ou si elles doivent aussi éclairer sur la philosophie de la vie. La réponse n’est pas facile. On peut considérer que c’est un domaine réservé aux individus que d’élaborer leur propre opinion, mais comme ils la tiennent aussi de l’apport du système éducatif, sans doute vaudrait-il mieux qu’ils soient instruits de ce que les sciences humaines ont permis de comprendre de la vie.
Mais partant de là nous nous retrouvons avec le dilemme de Condorcet dans le texte qu’il présenta au début de 1792 à propos des écoles primaire : « On pourrait me reprocher d’avoir trop resserré les limites de l’instruction destinée à la généralité des citoyens ; mais (....) le petit nombre d’années que les enfants des familles pauvres peuvent donner à l’étude nous a forcé à resserrer cette première instruction dans des bornes étroites ; il sera facile de les reculer lorsque l’amélioration de l’état du peuple, la distribution plus égale des fortunes, suite nécessaire des bonnes lois (...) en auront amené le moment ».
Si l’éducation s’est acquittée de ses missions professionnelles, il en va tout autre de la formation du citoyen aux sciences humaines, de telle manière que le système éducatif devra apporter une réponse au commerce de l’information. D’autant plus qu’il se développe par Internet et qui va être un concurrent direct en tant que système « éducatif » parallèle dont on peut nourrir de fructueuses espérances, mais qui n’est pas contrôlable et sera bien évidemment un moyen de diffusion de propagandes en tout genre.
Et comme aujourd’hui faute d’avoir accès aux sciences politiques, les jeunes s’inspirent aussi des guignols de l’info pour affiner leur opinion politique, d’autres trouveront la leur dans les pages d’Internet, sur lequel nous trouveront certainement toutes les grandeurs de nos créations, mais aussi toute la tyrannie de notre espèce. Et dans les choix qui devront être fait, celui du commerce idéologique auquel nous avons préparé nos esprits l’emportera sur celui de la philosophie. cordialement.
27/08 20:56 - Gypse
@ddacoudre Merci pour cette ouverture du champ de la réflexion.Oui à l’interdisciplinarité
27/08 20:53 - Gypse
@libremax En dehors de l’orthographe, où peu de gens contestent que la barre soit plus (...)
27/08 20:51 - Gypse
@Blé Je crois qu’il ne faut pas caricaturer les entreprises qui font de la formation (...)
27/08 20:50 - Gypse
@Ram Très bien vu. Aujourd’hui, le Bac+5 a plus de valeur dans le cadre d’une (...)
27/08 20:49 - Gypse
@melanie Oui, c’est bien triste. Certaines facs commencent à se rendre compte du gâchis (...)
27/08 20:47 - Gypse
@cza93 Absolument d’accord. Dans le découpage que je propose, l’instruction (...)
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