Bonjour.
Je crois que tu n’as pas su expliciter clairement que toute société fabrique ses délinquants et criminels par l’abandon de pratiques devenu inacceptables pour quelques raisons justifié ou non que ce soit.
Cette transformation de la société dite civilisé, en rendant le crime moins courant, a rendu ce dernier de moins en moins tolérable. L’habitude d’un événement le banalise et le rend acceptable et accepté, par un phénomène d’accoutumance. A contrario, la rareté induit un sentiment d’anormalité de la chose, une espèce d’incongruité sociale. Le crime vient perturber directement l’ordre des choses, l’ordre social.
Il provoque chez le citoyen qui a pris l’habitude de s’en remettre à la société, ou plus exactement au pouvoir politique, une impression de vulnérabilité.
On dira aujourd’hui un sentiment d’insécurité, ou d’impunité, relayé et amplifié par la caisse de résonance médiatique, et l’exploitation politique inévitable.
Comme l’ont souligné Philippe Robert et Marie-lys Pottier, pour « l’insécure », le problème d’insécurité est un problème de société lorsque ses amis sont au pouvoir, et un problème politique lorsqu’ils sont dans l’opposition.
Ainsi le jour où il n’y aura plus que quelques fumeurs à braver l’interdit, ils deviendront de fait délinquants ou criminels
J’ai compris que tu n’en veux pas à ceux qui défendent leurs causes, tu leur reproches seulement par fanatisme de faire de situations aujourd’hui acceptées celles qui demain conduiront en prison.
C’est ce que nous sommes en passe de réaliser pour les accidents meurtriers de la route, plus leur nombre se réduira plus ceux qui demeureront seront perçu comme des actes criminels, c’est l’inévitable théorie de l’escalade.
Il est devenu quasiment impossible de faire comprendre que le risque est partie intégrante d’une société ou les hommes inventent des produits et des concepts mortel contre lesquels ils veulent se prémunir bien naturellement, sauf quand par fanatisme ou haine ils développent à leur tour des concepts mortels pour les autres.
C’est ainsi que le mot de crime se banalise. Ne dit-on pas : « ce qu’il fait est criminel », « comme il se conduit c’est criminel », « ce qu’il pense est criminel », etc.... pour qualifier de plus en plus la dangerosité d’événements ou de comportements, et cela nous conduira incidemment à regarder notre activité humaine comme une activité criminelle, et nous passerons de la notion d’humain « Etre violent », à celle « d’Humain criminel ».
Le respect de la vie comme pas vers l’hominisation, ne souffre pas de partage, même si des atrocités nous émeuvent au point de désirer la mort pour ceux qui les commettent, car impulsivement nous sommes aptes à la donner à tous les instants pour des raisons les plus insignifiantes qui ne sont révélatrices que d’une inadéquation ou d’une névrose plus profonde.
Cordialement.