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Commentaire de Aujourd’hui

sur Immigration illégale : contre le principe du quota d'expulsions


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Aujourd’hui 12 septembre 2007 19:11

Un long extrait du discours de Jules Ferry du 28 juillet 1885 est accessible sur le site de l’Assemblée Nationale :

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Ferry1885.asp

Force est de constater que le colonialisme a souvent su de déguiser avec des étiquettes à façade progressiste, « avancée », etc... Jules Ferry était franc-maçon et de « centre-gauche ». Et ce même type de courant à joué un rôle décisif pour nous fourrer dans la première guerre mondiale qui était, précisément, une guerre entre puissances impérialistes pour la domination de vastes zones de l’Afrique et de l’Asie. Voir, par exemple la fin de l’article censuré par Agoravox, mentionné plus haut :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=87

La situation a été pire encore, dans l’histoire récente, pour les populations annexées de force par la « grande expansion coloniale » de la fin du XIX siècle. Jules Ferry n’hesita pas à brandir une théorie improvisée sur les « droits et devoirs des races supérieures » et alla jusqu’à déclarer dans son discours du 28 juillet 1885 : « Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? ». Ce qui n’empêche pas, apparemment, Nicolas Sarkozy d’estimer que : « il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui aient tant œuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour l’exploitation » comme la France qu’il décrit et revendique.

Mais le colonialisme, et la première guerre mondiale qui en fut le tragique aboutissement avec à son tour des suites encore pires jusqu’en 1945, ont-ils été l’oeuvre de « la France » ? Ou s’est-il agi à l’origine de montages de quelques lobbies de financiers et de grands spéculateurs, dont des politiques ont servi les intérêts ? C’est la question que Nicolas Sarkozy refuse d’examiner. D’ailleurs, il n’y a pas eu « beaucoup de puissances coloniales » ... tout court, à une époque où le capital financier avait déjà dépassé les frontières nationales, raison de l’expression « impérialisme » employée dès 1902 par des économistes comme John Atkinson Hobson.

Le colonialisme et l’impérialisme utilisaient des façades nationales. Mais ils correspondaient en réalité, déjà au début du XX siècle, à des intérêts de grands holdings internationalisés dont les alliances de la première guerre mondiale furent le reflet. Paradoxalement, la situation n’apparaît pas fondamentalement différente sept siècles plus tôt pour la croisade albigeoise, qui ne fut pas une entreprise « française » mais directement ordonnée et organisée par la Papauté dans le contexte de la politique théocratique à l’échelle européenne décrite dans mon article du 5 mars. Même si, par la suite, le pouvoir royal en fut le grand bénéficiaire.

En revanche, l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, faisant du français la seule langue officielle, fut directement l’oeuvre du pouvoir royal et reflétait une conception de l’Etat. La langue des « élites » de la monarchie était imposée à l’ensemble de la population. Mais on oublie souvent de rappeler, en rapport avec ladite ordonnance, que ce pouvoir royal mit l’Europe a feu et à sang par les rivalités entre François I et Charles V pour l’hégémonie continentale. L’équivalent de la première guerre mondiale, avec les moyens de l’époque. Et si à la première guerre mondiale succéda la Révolution d’octobre 1917, les ravages causés par les guerres entre princes et souverains de la Renaissance (entourage papal compris), leur soif de pouvoir et de richesse... furent sanctionnés par le triomphe de la révolution protestante qui était, déjà, devenue internationale.

Dans ces conditions, il paraît très difficile d’empêcher un européen, « juge » ou « simple » citoyen et quelle que soit sa nationalité, d’avoir sa propre opinion sur l’histoire et le fonctionnement institutionnel des pays voisins. Ce qui n’impliquerait pas pour autant, de la part de ce citoyen, un positionnement favorable à la construction d’institutions européennes dont il peut craindre à terme, précisément, un comportement et un fonctionnement trop proches de celui des puissances du passé. Avec une circonstance aggravante : un Etat européen ou mondial du XXI siècle risquerait d’être un Etat privé. En 1991, le fondateur de la Commission Trilatérale David Rockefeller avait déclaré notamment : « La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée ces derniers siècles ». Tout un programme, où on voit mal ce qu’il adviendrait des langues dites « minoritaires » sous une telle théocratie financière.

(fin de l’article)

Jules Ferry justifie donc sa théorie des « droits et devoirs des races supérieures » par cette « petite phrase » :

« Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? »

Mais à présent, personne ne veut entendre parler de dédommagement pour les exactions du colonialisme.


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