Aussi incroyable que cela puisse paraître, quelqu’un a été jusqu’à écrire :
« Oui, il y a eu aussi du pas tres joli, OK et alors ? Mais quand on voit ce qu’ »ils« ont fait de l’heritage.... »
Ce qui correspond bien au discours de Sarkozy. Comme si après l’indépendance de façade accordée aux pays africains, il n’y avait pas eu une longue période de domination néocoloniale d’une bonne partie de l’Afrique par les anciennes puissances colonisatrices. Avec des intrigues et des conflits fomentés en permanence par ces puissances, plus la poursuite de la domination économique, etc...
Et quel « héritage » ? On cherche à justifier une entreprise de domination, soutenue par un large spectre politique, qui a dépouillé des populations entières de leurs droits et des richesses de leur terre, en les traitant même de « races inférieures ». Rappelons d’ailleurs que le conseiller d’Etat qu’était Léon Blum parlait encore de « races supérieures » devant la Chambre des Députés le 9 juillet 1925, au même moment où Hitler publiait la première partie de Mein Kampf (paru le 18 juillet 1925).
Quant au bilan du colonialisme, il convient de séparer deux aspects : 1) le pillage, l’exploitation et la violence pratiqués en Afrique et en Asie ; 2) le bilan désastreux pour d’autres raisons, jusqu’à avoir déclenché deux guerres mondiales ou avoir amenée au pouvoir en « metropole » des lobbies coloniaux qui étouffaient le développement économique original (pourquoi un inventeur de talent comme Eugène Schueller a-t-il rejoint et financé la Cagoule ?). Le désastre du point 2) n’efface pas la responsabilité du point 1). Si un chauffard conduit en état d’ébriété et blesse quelqu’un, ce n’est pas parce qu’il se casse la figuré après que les deux choses se compensent...