Mais, s’agissant de l’Europe, on ne peut pas ignorer la place qu’a pris le racisme pour justifier le colonialisme avec une très bonne conscience. Juste avant Jules Ferry, avec sa théorie des « races supérieures », il y avait eu en France Léon Gambetta avec la « guerre des races », comme le rappelle cet autre article :
http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=171
Sarkozy, opium du « peuple de gauche » : 3 - G8 et hallucinations de la « gauche à venir »
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Quant à l’Afrique, sur laquelle le Pape s’émeut, ce n’est pas les missionnaires qui ont manqué dans ce continent, dont la détresse est le produit de la domination qu’il subit depuis très longtemps de la part des grands holdings des pays dits « riches ». Avec, à la tête de ces derniers, des gouvernements de « droite » comme de « gauche » ou de « centre ».
Pareil pour d’autres zones de la planète. A propos du rôle du gouvernement « travailliste » britannique de Harold Wilson dans le coup d’Etat de Suharto en Indonésie, qui se solda par l’extermination d’environ un million d’indonésiens depuis 1965, un article de Nick Cohen de septembre 1999 sur le site du Guardian, intitulé : « Labour : quartermaster to tyranny in East Timor », rappelle : « In 1965 Michael Stewart, the Foreign Secretary in Harold Wilson’s Labour Government, surveyed the mass graves of Indonesia with an air of satisfaction and expectation. Britain had facilitated the murders of about one million Indonesians in the coup that brought pro-Western General Suharto to power ». Quelques années plus tard, les fascists chiliens qui appellaient au coup d’état militaire contre Salvador Allende employaient le slogan : « Yakarta ya viene » (Djakarta arrive). Ce n’est qu’un exemple.
Au début de la « grande expansion coloniale » française, qui fut principalement l’œuvre du « centre gauche », Léon Gambetta écrivait en 1882 :
« La civilisation européenne aura à lutter un jour contre la subversion de la race chinoise... La France doit conserver son rôle de soldat de la civilisation. Dans le choc qui aura lieu, la civilisation latine, dont la France est la tête, doit préparer son terrain sous peine d’être écrasée et annihilée en Asie Centrale entre la race anglo-saxonne et la race slave. Il faudra donc que la France s’établisse au Tonkin... afin de mettre la main sur l’Annam, sur le Royaume du Siam et sur la Birmanie et d’avoir ainsi barre sur les Indes, et d’aider la civilisation européenne contre la race jaune. »
(Source : « L’expansion 1981-88 », de Pierre Guillen, Imprimerie Nationale, Paris 1985, p. 180).
Trois ans plus tard, un autre politique du « centre gauche », Jules Ferry, défendait les « droits et devoirs des races supérieures » dans son discours du 28 juillet 1885 devant la Chambre des Députés. Que signifient les notions de « droite », « gauche » et « centre » à la lecture de ce genre de textes ? Ce qui est bien réel, c’est le système économique, social et politique en place. En 1914, les dirigeants « socialistes » de plusieurs pays appelleront à la guerre au nom de l’ « union sacrée », Léon Jouhaux n’hésitera pas à ce faire aux obsèques de Jean Jaurès. Dans la foulée de cette guerre pour le contrôle des colonies, Léon Blum poursuivra sa carrière d’ « élite » de l’appareil d’Etat en tant que chef de cabinet du ministre « socialiste » et franc-maçon Marcel Sembat
En 1925, Blum emploiera encore devant la Chambre des Députés le langage de Jules Ferry sur les « races supérieures ». Etc... Aujourd’hui, c’est aux mêmes puissances, et à peu près aux mêmes courants politiques, qu’il faudrait, nous dit-on, faire confiance pour résoudre les problèmes de la planète, du continent et de la France.
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