@ Paul Villach
Il s’agit quand même d’un problème très délicat .
Certains écrivains s’en tirent avec la formule « toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite » , encore faut il changer les noms des personnages s’il s’agit d’un roman inspiré fait divers !
Mais il ne faut pas oublier que Houellebecq s’est retrouvé impliqué dans un procès quasiment moyen-âgeux en faisant dire à l’un de ses personnages , dans son roman « plateforme » , quelque chose comme « l’islam est la plus conne de toutes les religions » . Houellebecq a gagné , fort heureusement . On voit cependant que la limite est malaisée à déterminer entre ce qui est le droit le plus strict d’un auteur à faire parler ses personnages ( reconnu par la justice dans le cas de Houellebecq ) , et ce qui est un abus de ce droit . Il est probable que Houellebecq pense ce que dit son personnage , mais avoir une opinion non-conformiste reste autorisé en France ...
L’idéal seraient que les romanciers soient suffisamment créatifs pour inventer totalement leurs personnages , mais on n’invente jamais totalement . Tel intrigue romanesque peut ressembler à un fait divers sans que l’auteur en soit totalement conscient .
Il ne faudrait pas non plus qu’un genre littéraire comme l’autobiographie ou l’écriture de mémoires se mette à exposer leurs auteurs à des procès en série ( quand on parle de soi , on parle parfois en mal de ceux que l’on a fréquenté ! )