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Commentaire de ddacoudre

sur Ségo et les chics types


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ddacoudre ddacoudre 23 septembre 2007 22:29

Bonjour Cédric merci de ta réponse.

Je comprends qu’aujourd’hui la lutte des classes paraisse un archaïsme, surtout dans une société ou le paraître l’emporte sur l’être, ou le besoin de considération exige des définitions pompeuses pour ne pas appartenir à la classe ouvrière. Je ne dis pas cela par nostalgie, mais parce que nous disons que la réussite sociale est ouverte à tous sans distinction. Cependant si les hommes sont égaux en droit, les faits ne le confirment pas toujours.. Les études sur l’accès aux fonctions assurant prestige, richesse et pouvoir se caractérisent par une sorte de règle des deux tiers, entre 60 et 75% selon les domaines. Une proportion des deux tiers des hommes éminents ou des dirigeants proviennent d’une partie restreinte de la population et constituent la classe supérieure, tandis qu’un dixième environ proviennent du milieu ouvrier, employé et paysan, qui représentent les deux tiers de la population et un quart de la « classe moyenne ».

Pour me situer je suis d’essence « Pelloutienne » (fernand Pelloutier) et je suis resté un réformiste, mais je n’ai jamais confondu réforme et régression, je n’ai jamais confondu progrès avec repli social, je n’ai jamais confondu l’état et la bourse. Je n’ai jamais pensé que ce devait être une entreprise (organisme totalitaire par excellence) qui devait diriger mon existence. Mais j’ai toujours pensé que c’était un excellant outil de production qui exigeait une servitude pour produire nos biens et services et non une allégeance. Il est important de ne pas oublier que la plupart des législations sur l’entreprise consacre le fait que seul l’intérêt des actionnaires doive prévaloir, et que les autres intérêts ne sont pris en considération que s’ils favorisent ceux des actionnaires. Nous pouvons convenir que lorsqu’un particulier prend l’initiative d’un investissement créatif, il est normal qu’il dispose des revenus et profits de ce dont il est le propriétaire. Mais lorsque son projet doit utiliser l’aide de tiers, alors c’est lui qui est demandeur ; et c’est une évidence que de comprendre que sans ces aides, il ne parviendrait pas à ses fins. De fait une collaboration s’impose, et si le propriétaire veut être le maître absolu de ses décisions, s’il veut disposer du fait du prince, alors il doit rester seul. Dans tous les autres cas il y a une collaboration à imaginer pour que le propriétaire conserve les profits de son investissement et atteigne ses buts, sans s’approprier ceux générés par les tiers.

Alors l’on peut considérer que je reste dans une approche marxiste, même en ayant rejeté la dictature du prolétariat que j’ai toujours combattu. Mais il faut savoir ce que veut dire l’égalité de droit, quand un citoyen devient de fait le sujet du prince dans l’entreprise. C’est pour cela que je te disais que la loi du marché à une connotation dictatoriale, c’est le dictat du plus fort dans la compétition, et pour arriver à cela on ne peut se permettre que les sujets du prince est le droit de citer dans l’entreprise (d’où le code du travail)au non de l’égalité. La méthode douce, toutes ces dernières années, a été de développer l’esprit d’entreprise, en ce moment nous allons franchir une nouvelle étape celles des services citoyens qu’offrira l’entreprise à ses salariés comme aux USA. Nous ne dirons plus je suis citoyens de tel état, mais propriété de telle entreprise ou groupe. C’est une formule qui a son efficacité. Si j’étais né dans ce conteste je ne pourrais pas soutenir autre chose puisque je n’aurais rien connu d’autre. Alors comment faire quand l’on a connu que le capitalisme (dont tout n’est pas à rejeter), son berceau le libéralisme, la loi du marché tarte à la crème de toutes les justifications de ceux qui ne veulent pas jouer leur rôle politique. Ce serait plus choquant si l’on disait la loi du rapport de force, pourtant c’est cela qui a été une réalité progressiste ou le socialisme c’est distingué même si le PC après 89 n’a pas su innover. On ne fabrique pas une politique économique. Celle que nous vivons est le produit d’une longue histoire tu es bien placé pour le savoir. Ce sont toujours les évènements antérieurs qui façonnent ceux avenir, ce sont nos actes hier qui façonnent demain, personne n’en est le maitre (heureusement), mais nous vivons sur une certaine stabilité de comportements que nous actualisons en permanence par l’apprentissage. Pour autant quand nous examinons notre histoire nous en voyons les changements, changements que nous relions généralement à des événement ou des individus sans trop regarder d’où eux les ont fait surgir car il nous faut des repères historiques comme des repères spatiaux. En cela le socialisme en fut un et si j’ai cité Pelloutier, c’est qu’il contribua pour beaucoup à l’émancipation des ouvriers et aux systèmes de solidarité, là ou n’existait que l’ignorance et la charité, (ce vers quoi nous retournons). Que je sache l’économie de marché d’alors n’a pas applaudit, que je sache la loi du marché d’aujourd’hui s’accommode bien du salaire de misère des ouvriers orientaux qui par leurs heures de travail sans restriction, augmentent notre capacité d’achat alors que la moyenne des salaires des français n’augmentent pas. Si l’on est pour cela, alors l’on n’est pas socialiste, si l’on n’est pas pour cela, alors l’on ne peut pas être pour la loi du marché. Le socialisme ce n’est pas redistribuer la richesse, de qui d’ailleurs, c’est que ceux qui concourent à la production de biens et services ne se retrouvent pas à la misère et que ceux qui sont écarté par la compétition soit restauré dans leur dignité et reçoivent en solidarité de quoi vivre digne. Je suis donc très loin de ce qui se pratique aujourd’hui. J’ai reçu ma formation d’un ancien de la SFIO, s’ils avaient renoncé à la révolution et fait les scissions syndicales ils n’en avaient pas moins compris qu’au-delà des politiques il est une autre loi, la loi du rapport de force qui exige de se reconnaitre sociologiquement, non pour dominer, mais pour faire contre poids face aux puissances financières qui instaurent de fait une inégalité de condition (ce n’est pas un reproche c’est un constat). Car je n’ai rien contre la richesse et je veux encore moins me l’approprier, mais je ne veux pas que ceux qui en disposent m’empêchent d’en créer en dehors d’eux. J’ai un jour répondu à une aporie : si demain dix millions de français par leur travail suffisent à la production économique, d’où les autres retirerons leurs revenus. J’ai donc écrit un jour un essai « rémunérer les hommes pour apprendre ou le marché de l’intelligence ». Il y a d’autre forme de développement économique sauf il ne faut pas demander cela à ceux qui pratiquent le dogme néolibéral parce qu’ils ne connaissent que cela ou en tirent leur puissance. Alors si les nouveaux socialistes qui sont nés dans les trente glorieuses pense que le socialisme n’est qu’organiser la redistribution des richesses il faut vous dépêcher car nous sommes sur la planche qui nous fait glisser vers le 17 rang des pays riches, d’ici trente ans, moi je serais mort, et toi tu auras mon âge.

Cordialement.


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