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Commentaire de Alexe

sur « e-Homo » : retour sur une anticipation


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Alexe 30 septembre 2007 08:51

Bonjour,

Je retiens entre autres de cet article une petite phrase concernant l’influence rétroactive de ce concept sur la culture de masse : « Il n’y a aucun doute que la culture de masse possède tout le nécessaire pour devenir le principal commanditaire de l’informatisation totale de cette sphère, c’est-à-dire, d’elle-même ».

Quand j’entends ces mots, je pense toujours à un bouquin utile et facile à lire de Christopher Lasch, « Culture de masse ou culture populaire », publié chez Climats.

Je ne résiste pas à l’envie de vous en citer quelque passage.

Celui-ci concerne un vif débat entre Lasch et Gans, un autre penseur qui ne voit pas le problème :

« Non seulement Gans surestime l’étendue des choix disponibles, mais il rend insignifiantes les questions en jeu dans le débat sur la culture de masse en les réduisant à des questions de goût. Les critiques de la culture de masse, pense-t-il, veulent imposer leurs propres goûts raffinés aux membres de la société qui sont moins aisés et moins éduqués, mais qui ont le droit d’avoir des goûts peu intellectuels et une culture qui »renvoie à leurs propres expériences" (...)

Entre d’autres termes, la culture de masse ne pourrait devenir une question politiquement préoccupante que si le ministère de la Santé certifiait, non seulement que le consommation de sous-culture est destructrice pour l’esprit, mais également que ceux qui fabriquent cette sous-culture la mettent délibérément au point pour qu’elle ait des effets mortifères". 1981

Qu’il y ait d’autres aspects développés par l’article dignes de s’inquiéter, je n’en disconviens pas. Mais cette terrible constatation que sous couvert de « nouvelle culture » on fasse gober n’importe quoi, au détriment de l’environnement et de la santé publique, à cette « culture de masse » qui, Mc Do à la main et Marc Lévy dans la poche (pour ceux qui trouvent encore le courage de lire), me désespère totalement.

Quid de la perfectibilité de l’homme qui n’atteindra jamais la perfection naturellement, n’étant pas là ce qu’on lui demande ? Quid du Beau, du Bon, du Juste, de l’Erreur aussi, parfaitement défendable du point de vue épistémologique et humain ? Se prendre pour Dieu, concept... humain, est vraiment ce qui me terrifie le plus dans la section des nouvelles technologies. On ne peut s’empêcher de se poser la question du progrès dans cette histoire, qu’est-ce que le progrès ? le progrès est-il nécessairement bon ? etc.

Si quelqu’un a des avis sur la question je suis preneuse, j’aimerais ne pas crever seule face à mon écran en attendant que l’on me le greffe au bout du bras, ce qui ne serait ni pratique, ni esthétique (j’ai déjà d’assez jolis bras, merci).

A bientôt,

Alexe


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