Merci pour cet hommage nécessaire au plus grand maître du rire que la France ait connu (à mon sens). Pour corroborer le côté « tati-llon », on peut noter avec une certaine fierté que cet entêtement à être le plus précis possible le rend universel. Future prof de FLE (Français langue étrangère), j’ai dans l’idée de passer certains de ses films à mes élèves histoire non pas de leur apprendre la « langue » puisque la plupart de ses dialogues sont que l’on nomme du « grommelot », mais bien la culture française, ses rues, son humour, ses absurdités, sa volonté de progrès, car ces films sont bien évidemment datés.
Tati, c’est mon premier souvenir de rire devant « Jour de fête », c’est l’émerveillement toujours renouvelé devant son inventivité et son côté théâtral.
A la différence de Chaplin, comme Tati l’expliquait lui-même dans ce reportage, Hulot est un personnage vraiment maladroit, pas par malice comme le fut Charlot par moments. Nulle révolte en lui, nulle tentative de se hausser, mais bien comme un môme la volonté d’expérimenter, de triturer, de tripatouiller la vie. Et comme entre les enfants, l’exclusion, le montrage du doigt, l’incompréhension face à la poésie pure de son comportement déguingandé et innocent.
Je m’arrête là car je pourrais en faire des pages, mais j’en profite pour lancer cet appel solennel à la mémoire de Tati, revoyez ses films, réécoutez sa voix si particulière, je crois bien que sans lui, comme sans Coluche dans un autre genre, nous serions déjà morts d’ennui... voire pire...
Au-delà de ces affaires de censure célèbres et mortelles pour certaines (l’ignoble fin des traducteurs de Rushdie par exemple), je n’arrive pas à me défaire de l’idée que la télé-réalité, avec ses votes et ses droit de vie ou de mort sur les concurrents aux idées rases et parfaitement débiles, autant que le comportement des gens qui les jugent, a à voir avec la vague d’oppression qui nous touche actuellement.
L’histoire de la censure est vieille comme le monde, combien d’autodafés, de victimes en chair et en os, à commencer par les religions qui brûlent et châtient, comme d’habitude (paradoxe du dogme de l’amour absolu, hypocrisie historique sans fond, merci, donc, les religions) ; nouvelle religion de l’Audimat, la télé-réalité implique les mêmes préceptes que les jeux du cirque, et surtout n’allez pas dénoncer ceci comme étant une mentalité de merde, vous entendriez protester dans la minute ceux qui croient que c’est la résurgence d’un média démocratique et altruiste, puisque comptant avec le bon peuple qui s’essouffle à coups de SMS et d’appels surtaxés.
Ce que je veux dire, c’est que la censure de l’intelligence et de l’humanisme en est une à part entière, et que les histoires de fatwa sont d’un point de vue philosophique aussi graves que celles de ces jeux absurdes et cruels qui peuvent faire basculer des vies (le ridicule ne tue pas, mais peut rendre profondément dépressif etc.) et surtout basculer vers l’innommable, droit de cité pour untel et pas pour l’autre basé sur des critères seulement subjectifs et aléatoires (la mode, la rumeur, le sang, le sperme).
Quant au souffle religieux qui nous contamine aujourd’hui, inutile de dire qu’il tente de faire face à celui d’un autre Dieu tout aussi puissant, le dieu Fric, pognon, flouze, etc., celui qui tue dans une guerre « invisible » et qui oppresse ceux qui n’ont plus qu’un recours, tenter de croire au retour de leur fameux « amour absolu » complètement contradictoire par ailleurs.
Bref, un « sacré » bordel que tout ceci, qui n’encourage pas à allumer la télé pour se rendre compte par soi-même des dégâts mais fera longtemps saluer la mémoire de ces résistants à l’absurde, auteurs, penseurs, cinéastes, traducteurs, etc. à l’encontre des moutons à poil court que l’on veut nous imposer aujourd’hui comme modèle d’humanité en marche. (on : les média, bien sûr, en premier plan. mais si personne ne regardait, ne s’éduquait à cette machination anti-intellectuelle, qu’en resterait-il ?)
« Quoi de plus démocratique qu’un blog comme symbole de la liberté d’expression ne devant prendre en compte aucun groupe de pression, aucun intérêt économique sous-jacent, aucun conflit potentiel d’intérêt entre annonceurs ou financiers et contenu acceptable, ou encore aucune directive interne ou ligne éditoriale. »
Qu’il s’agisse de blog ou de site, je suis entièrement d’accord avec vous, d’accord aussi avec les précédents commentateurs pour l’envie d’en savoir un peu plus.
Je cite cette dernière phrase simplement pour signaler que la liberté de créer sur son blog ou site est totale mais n’empêche pas de se poser certaines questions, de façon la plus judicieuse possible, en se demandant jusqu’où on peut aller. Car pas plus tard que tout à l’heure je lisais encore une histoire de censure pour « diffamation », blog temporairement fermé et tutti quanti (malheureusement de lien en lien j’ai perdu ma source).
Là où je m’écarte un peu du sujet, c’est que j’ai en tête ma propre expérience qui ne concerne pas du journalisme mais de la littérature. Notamment par le biais du théâtre, où tout est possible, propice à être dit et dans la forme la plus fantasque qui soit.
Et puis le fait de créer à deux, en l’occurence, donc de penser en terme de « ligne webétitoriale » amène souvent à des réunions virtuelles dignes de comités de lecture / de presse assez mouvementés !
Juste un truc en marge de cette affiche qui, malgré son fond publicitaire, me paraît nécessaire... quelqu’un a-t-il vu quelques images des grands défilés parisiens dernièrement ? je n’en ai capté que très peu, mais ce très peu me plonge dans l’indignation ; paradoxe du monde de la mode (Paris, ahhh, Paris, capitale de cette engeance), où sous des aspect « luxe » et « classe » on fait encore l’éloge de la maigreur, des décolletés où l’on voit tout mais rien, puisqu’il n’y a rien à voir, rien à bouffer sur ces carcasses décharnées, des os en marche, impavides et las... n’importe quoi.
Ce que j’aimerais maintenant constater, c’est l’esthétique des mannequins de la marque de l’affiche en question... retrouvera-t-on l’esprit de ce qu’ils critiquent ou seront-ils eux aussi suffisamment hypocrites pour nous ressasser les mêmes zombies asexués ?
Pas la peine non plus de nous refourguer les mêmes références éculées aux peintres grassouillets, l’époque n’est plus aux bourrelets, c’est un fait, sauf dans certains pays d’Afrique où l’on gave les femmes, où l’obésité est un signe extérieur de richesse et de désir.
Mais tout ceci ne serait-il pas que la conséquence toujours renouvelée de l’influence de l’homme sur la femme, objet et non sujet, soi-disant incapable de s’affirmer elle-même dans un corps sain, avec ses qualités et ses défauts...
Anorexie, machisme et volonté de pouvoir... un seul et même sujet ?
il existe un autre moyen concernant l’auto-édition, c’est effectivement de s’éditer soi-même en publiant un site en ligne avec ses oeuvres dedans. Personne ne vous demandera d’argent pour ça (je veux dire, personne ne fera d’argent sur votre dos même s’il faut régler des frais de mise en ligne, moins que 180 euros en tous cas).
C’est ce que j’ai fait avec mon site :
ou plutôt notre site puisque nous sommes deux à y rédiger des articles touchant création contemporaine, poésie, fourre-tout littéraire et philosophique, remarques et critiques...
C’est un outil précieux, et au niveau communication, rien de plus simple (mais assez contraignant) : laissez votre adresse partout. Les lecteurs sont au rendez-vous, notamment ceux qui ont compris que vous suiviez de près votre production, c’est-à-dire enrichir cette vitrine le plus souvent possible.
Quant aux questions techniques concernant une telle création sur le Net, ne m’en veuillez pas mais je n’y connais rien. A voir avec un spécialiste.