Elargissons alors notre angle de vue sur l’orientation prise par ce groupe de travail. Si aucune étude scientifique ne peut avancer de caractères raciaux liés à la dangerosité potentielle du canidé domestique, on peut toutefois avancer qu’une morphologie puissante (concerne de nombreuses races), associée à des circonstances particulières constituent bel et bien un potentiel de dangerosité. Mais ce potentiel ne peut se réduire à ces seuls éléments.
Elargisons le sujet comme je le proposais, et interrogeons-nous sur les études scientifiques qui viendraient étayer le postulat, soutenu actuellement par le gouvernement, que l’éducation canine inhiberait ou réduirait les conduites agressives... malgré la gigantesque variété d’éléments déclencheurs possibles dans le quotidien d’une famille et de leur animal favori.
En toute équité on ne peut pencher vers l’un ou l’autre de ces points de vue, qui pour l’un ne veut pas considérer une race comme potentiellement dangereuse (pourtant les critères morphologiques de puissance ne peuvent être niés)parce qu’aucune étude sérieuse et scientifique n’ait été menée à ce sujet, mais qui pour l’autre se dépareille de tout esprit critique pour considérer l’éducation canine comme le chainon manquant à la bonne cohabitation et pour laquelle pourtant aucune étude scientifique n’atteste mieux ou plus d’une réactivité individuelle moindre en des circonstances propices à la morsure.
Les propostions de loi récentes font entrevoir une situation peut-être encore plus dangereuse que celle qu’il nous est donné de constater aujourd’hui. Mettre à charge des propriétaires une évaluation comportementale, des cours d’éducation canine, la formation et la délivrance d’un certificat capacitant, etc. va inévitablement initier une grande retenue à évoquer les morsures en milieu familial (qui même superficielles sont le résultat d’une situation à ne pas négliger), voire même à l’auto médication puisque le praticien sera tenu de déclarer la morsure... au Maire qui engagera la procédure à assumer financièrement par les personnes qui n’en ont peut-être pas les moyens...