• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de janequin

sur Le mortel oubli


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

janequin 1er octobre 2007 08:45

Il semble maintenant clair que les multipthérapies ont fait baisser la garde des gens, mais il n’est pas sûr que ce soit la seule raison. Tout d’abord, le public se rend compte que les discours alarmistes de l’Onusida ne rendent pas compte de la réalité sur le terrain. Ainsi, le bureau de recensement américain donne des estimations pour la population d’Afrique du Sud en 2007, à savoir 44000000, avec un taux de croissance de - 0,5%

http://www.census.gov/ipc/www/idb/country/sfportal.html

Ils indiquent explicitement que leurs calculs tiennent comptent de la prévalence du HIV déterminée par les études anténatales :

http://www.census.gov/ipc/www/idb/aidsproj.html

Ces projections sont en désaccord profond avec les réultats publiés par le bureau des statistiques d’Afrique du Sud, qui donne une population de 47900000 et un taux de croissance annuel d’environ + 1%

http://www.statssa.gov.za/publications/P0302/P03022007.pdf

La désertification de l’Afrique, pourtant annoncée vers le milieu des années 90 comme conséquence de l’épidémie de Sida, n’a pas eu lieu, et au contraire, la croissance de la population africaine est la plus forte au monde. Cela est valable pour l’Ouganda, mais aussi pour le Botswana, dont la population est actuellement le double de ce qu’elle aurait dû être selon les prévisions.

Tout ceci fait que les gens prennent de moins en moins pour argent comptant ce que disent les médias, d’autant que chez nous, si la mortalité progresse à nouveau un peu, elle reste marginale comparée à celle provoquée par les autres maladies importantes.

Les publications par le ministère de la santé des taux estimés de transmission de la maladie par type d’acte sexuel conduisent également bon nombre de gens à prendre moins de précautions :

http://www.sante.gouv.fr/pdf/dossiers/sidahop/ch16.pdf

où il est indiqué que la transmission de l’homme vers la femme ne fonctionne que dans un cas sur deux mille environ, un cas sur trois mille de la femme vers l’homme.

L’avénement de la trithérapie a effectivement considérablement modifié les choses. Elle a consisté essentiellement au début à diminuer les doses d’AZT de 1500 mg par jour à 500 mg par jour, et à y adjoindre un autre analogue nucléosidique, l’épivir et un inhibiteur des protéases. Actuellement, on privilégie toujours l’épivir, auquel on rajoute le plus souvent le lopinavir, du moins en France. L’atripla, lui, comporte un composé très voisin de l’épivir (emtriva), ainsi que le viread, qui est un organophosphoré. Tous ces nouveaux traitements semblent avoir un point commun : ce sont de puissants réducteurs chimiques, ce d’autant qu’il est de plus en plus convenu de dire que le VIH agit en provoquant la mort cellulaire grâce à des médiateurs chimiques, dont le principal serait un puissant oxydant, le peroxynitrite.

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?db=pubmed&cmd=Retrieve&dopt=AbstractPlus&list_uids=17012767&query_hl=5&itool=pubmed_docsum

L’AZT lui aussi avait de bonnes raisons « chimiques » de diminuer le taux de ces oxydants, et donc la réponse positive au traitement était logique, cependant, l’amélioration n’était pas durable, car l’AZT peut être à l’origine de ces peroxynitrites lorsqu’il n’est plus contrôlé chimiquement par les réducteurs sanguins, qui disparaissent très lentement en présence du même AZT. L’épivir, par contre, a des propriétés réductrices voisines de ces réducteurs sanguins, et donc permet à la personne de voir sa santé s’améliorer plus durablement.

L’accès à tous ces traitements est certainement très onéreux. Mais la synthèse de l’AZT, qui se fait en 2 étapes et utilise des substances peu chères, n’aurait pas dû conduire à des prix aussi élevés, et actuellement, il semble qu’il soit bradé dans les pays en voie de développement, alors qu’il n’est pas nécessairement ce qu’il y a de mieux. Par contre, l’épivir (ou l’emtriva), qui est une constante dans tous les traitements depuis dix ans en Europe, est très compliqué à sythétiser, et cette synthèse doit se faire dans des conditions opératoires anhydres (sans eau). Elle utilise des réactifs chers et des solvants chers. Et cette substance reste donc encore très chère, alors qu’elle semble être la mieux adaptée.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès