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Commentaire de JC. Moreau

sur L'otage Guy Môquet et les tueurs communistes


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JC. Moreau JC. Moreau 24 octobre 2007 18:24

@ Nephilim

A mon sens l’Histoire doit être étudiée plutôt qu’« apprise », comme si celle-ci se devait d’être reçue comme un ensemble monolithique, comme un savoir inaltérable. Ce que fait notamment l’auteur dans le présent article, et ce en se fondant sur le cautionnement de Berlière et Liaigre, deux historiens qui consacrent à ma connaissance plus de temps aux Archives qu’aux brèves de comptoirs. Enfin, sachez que pendant ce mois de juin 1940 au cours duquel Charles Tillon lançait son appel à la résistance, Maurice Tréand négociait avec Otto Abetz afin d’obtenir la reparution de L’Humanité et la légalisation de l’activité communiste. Les autorités nazies espérant que les communistes favoriseraient en retour la reprise du travail en France, encore largement touchée par la débâcle. C’est à ces tractations secrètes que l’Humanité doit sa reparution dès juillet 1940.

Sur ce sujet particulier, je me permets de vous renvoyer à la lecture de l’ouvrage dont voici les référénces :
- Juin 1940 : La négociation secrète, les communistes français et les autorités allemandes", Jean-Pierre Besse et Claude Perretier, Editions de l’Atelier ; Histoire de la Résistance française - Tome 1, Henri Noguères, Editions Robert Laffont.

Tout ceci pour vous dire que la Résistance, comme le démontre par ailleurs la mise en lumière que vous effectuer sur l’appel de Charles Tillon, n’a nullement été le produit d’une décision centralisée. Celle-ci est née de la multiplication et de la réunion progressive de volontés individuelles, volontés qui si elles avaient suivi les mots d’ordre des différents partis de l’époque seraient demeurées assujetties à l’« esprit de Munich ». Mais cette « réunion » n’a pas durablement produit un ensemble « politiquement homogène ». L’unification des différents mouvements de résistance ne s’est en effet faite que fort tardivement, au travers du Conseil National de la Résistance, et encore au seul motif que les alliés exigaient de De Gaulle qu’il leur fournisse des gages du sérieux de l’organisation de la Résistance avant d’engager leurs troupes pour le Débarquement. (A ce sujet, vous pourrez utilement consulter l’ouvrage de René Hostache : Le Conseil national de la Résistance : les institutions de la clandestinité, Paris, Presses universitaires de France, 1958).

Cordialement,

JCM.


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