bonjour David Prud’homme.
Quelques points d’histoire sont nécessaires pour rappeler qu’au lendemain de la guerre, le président Français et Allemand s’engagent dans une construction européenne basé sur la coopération économique, car d’évidence sont histoire guerrière ne peut guerre rapprocher lesétats sont justement dans ce refus.
Donc rien de ce qui fonde un état politique n’existe, tout est a construire. En plus au fil des ans qui voyaient se mettre en place des institutions, ce que nous appelons la mondialisation a justifié d’ouvrir la communauté à tous les pays d’Europe demandeur et de mettre en place l’euro.
Il restait donc la dernière étape avaliser une constitution jetant les base d’un futur pouvoir politique commun d’un Etat Européen.
Pourtant une différence importante est intervenu depuis De Gaulle et Adénauer c’est que nous sommes passé d’une économie keynésienne à une économie néolibérale dont la conséquence à été de retirer le pouvoir aux états d’émettre de la monnaie et à même limité leur déficit, leur possibilité de créer de la monnaie par l’endettement, à 3% du PIB.
Pour le dire d’une autre manière nous sommes passés d’un Etat gérer bien ou mal par des décisions politiques à un état gérer sur la base des influences des seules décisions économiques, que nous avons qualifié pudiquement la loi du marcher pour ne pas dire capitalisme, ce qu’au moins a dit le président Sarkozy devant le MEDF.
C’est sur cette base qu’avant et après le référendum sur la constitution j’avais adressé à un ami ces commentaires dont je copie quelques passages.
Avant. Dans un premier temps j’ai qualifié cette constitution, de constitution du totalitarisme Entreprenarial. Ceci parce que la constitution pose, confirme et entérine comme socle de son édifice central « la loi du marché ». Ceci rend de fait anti-constitutionnel toutes autres organisations économiques qui pourraient poindre, naître pour mettre en échecs les conséquences néfastes qui découlent de la concurrence sans limite qui y est confirmée sous l’égide de la libre concurrence. Cette précision enterre de fait toutes aptitudes aux citoyens via leurs mandants de disposer d’une possibilité d’orientation infléchissant cette loi du marché, car toutes activités s’organisent autour d’elle. Toute tentative de régulation par les pouvoirs publics (donc les citoyens) devient anti-constitutionnelle, par exemple une politique libérale keynésienne serait illégale si elle venait à minimiser les effets du libre échange. De fait tous les pro-Keynésien se trouvent hors la loi. Ensuite c’est pour moi la confirmation de la suprématie d’une élite qui se refuse à prendre des décisions politiques qui s’opposeraient aux détenteurs du pouvoir économique. Pouvoir économique dont la régulation par la monnaie a été confiée depuis longtemps à la banque européenne. Et dont la mission est claire, ne pas donner les moyens financiers à un état de mener ses projets politiques à terme en dehors de la dites « loi du marché » auquel il faut que les pouvoirs politiques se plient pour disposer des fonds dont ils auraient besoin pour financer leurs projets politiques.
Primo Levi attirait jadis l’attention sur un comportement qui annoncait la funeste venu de la Shoah, par la négation de la réalité des comportements. Aujourd’hui il y a une négation à vouloir nier les dégâts engendrés par la loi du marché, tant les individus y sont incorporés par leurs comportements au quotidien. Si bien qu’ils ne voient pas les risques que comporte cette idéologie économique. Idéologie économique qui d’ailleurs refuse de se présenter comme telle en laissant croire qu’elle est une science. Pourtant au travers de cette constitution elle a glissé dans le dogmatisme en ne tolérant plus aucune autre forme de relations économiques. Malheureusement ses dégâts sont bien présents et les salariés, sans culture de classe, ont fini par accepter toutes les fractures.
Après.
Si ce n’est que une fois de plus les bons penseurs désignent des vainqueurs et des perdants.
Pourtant choisir quel type d’organisation sociale une population souhaite n’est qu’un acte minimum dans une démocratie, mais ils semblent que tous les acteurs politiques n’ont pas la même approche de la démocratie ; surtout quand ils sont dans la sphère des « dominants systémiques » qui organisent la compétition du moins disant.
Pourtant ce non à la constitution en France est à distancier. S’il n’est pas un refus de l’union européenne des peuples pour les « européanistes » il l’est pour les souverainistes et nationalistes.
Si ces derniers peuvent se satisfaire de leur refus, les européanistes n’ont aucune garantis de la prospérité de leur refus s’ils ne trouvent pas une traduction politique au refus de la majorité des français, même souverainistes et nationalistes, à l’Europe de la loi du marché
Pour deux raisons :
- La première est que le monde dans sa grande majorité s‘est mis à la loi du marché impulsé par une vision idéologique de la richesse car basé sur la conviction d’une croissance exponentielle dans la production de biens et services. De telle manière que tous les acteurs sociaux et les populations, même quand ils refusent cette vision idéologique, y concourent par leurs actes quotidiens de consommateurs et de producteurs. Ce qui de fait renforce les tenants de la loi du marché, car ils savent qu’ils n’ont qu’à attendre puisqu’il n’existe pas d’opposition effective formalisée et structurée en une puissance de contre-poids ou de contre-pouvoir. Qu’il n’existe aucune forme de pensée nouvelle source d’une utopie créatrice. Ils savent très bien que même si leurs opposants accédaient au pouvoir ils ne trouveraient aucun appui international puisque tous les anciens pays non alignés se sont ouverts à la loi du marché, et pratiquent dans leur ensemble une politique monétaire identique fondée sur une monnaie forte qui contraint et limite l’action régulatrice des États.
- La deuxième est qu’il y a eu une inversion des valeurs qui brouille les grilles de lecture de la plupart des citoyens. Déjà dans le milieu des années 80, à partir des années 85 les salariés se sont arc bouté sur la défense de leur acquis et devenaient de fait au fil du temps conservateurs, tandis que le patronat réclamait la remise en cause de ces acquis et des allégements fiscaux : c’est a dire qu’il revendiquait.
Ainsi la base traditionnelle de la grille de lecture sociale dans une économie capitalisatrice c’est inversé. Les salariés de revendicatifs sont devenus conservateurs et le patronat de conservateur est devenu revendicatif. Ceux qui revendiquent sont classés comme modernistes ou réformateurs et les autres comme des réactionnaires. Or dans cette inversion des comportements la disponibilité du salarié est classée comme une modernité, tout en fustigeant les coûts sociaux générés par l’incertitude de la compétition. Compétition où l’on confond guerre économique et émulation commerciale. Et l’on peut comprendre que si les salariés français conçoivent que nous puissions nous trouver dans une guerre économique vis à vis des autres pays du monde, ils puissent trouver anormal qu’au nom de la paix entre les pays d’Europe l’union européenne propose une compétition économique entre-eux dont ils ne seront pas les bénéficiaires.
Donc à partir de ce non peut émerger une nouvelle « sociale utopie » qui replace au travers du libéralisme l’individu au centre de ses préoccupations et non pas l’argent et peut-être rappeler que libéralis signifiait homme généreux et qu’être libéral signifie aussi être tolérant. Ce qui me paraît être deux valeurs qui ont totalement disparu du langage de ceux qui justement se disent être des libéraux, et ne proposent comme réalité que l’acceptation de la guerre économique qui est là. Là aussi il y a eu un glissement linguistique qui caractérise les quiproquos qu’entretiennent les discours politiciens. Car le libéralisme était censé sortir les êtres du statut d’esclave ou de sujet et de fait nous le sommes devenus de l’argent et qui plus est avec les accords de Maastricht c’est la Banque européenne qui détient le pouvoir sur la monnaie, les banques celles de la créer et le marché est le maître du temple.
Je ne suis pas de ceux qui vitupère contre les élites fusse telle technocratique, car se sont aux politicien de leur donner des directive et c’est ce que font les technocrate de Bruxelles ils appliquent les choix politiques fixés au cours des réunions des chefs d’Etat.
Ils est donc naturel que cette constitution aient la couleur des présidents qui ont été élu depuis. Et pour notre pays il semblerait que cette transition vers la loi du marché qu’ont avalisé les citoyens au travers de leurs votes ne soit pas claire.
Ceci précisé l’on nous ressert la même mais surtout ce qui me parait essentiel c’est que le référendum soit écarté.
Cela pose le problème épineux du mandat. La démocratie qui ne peut être directe dans toutes les décisions politiques au jour le jour et aussi pour ne pas tomber dans le populisme, doit aussi être le reflet des volontés générales de la population. Or le débat démocratique ne permet pas dans les propositions d’un programme d’un candidat de faire le trie de ce avec quoi l’on est d’accord ou ce que l’on ne veut pas même si ce candidat demeure celui que l’on veut élire. Donc dire lorsqu’un candidat à été élu, que tous ceux qui l’ont élu étaient favorables à la totalité de son programme est spécieux, (C’est ce à quoi ce livre d’ailleurs l’actuel président) c’est l’enseignement du référendum de 2005.
Nous avons donc les parties qui fixent leur programme sur les convictions que partagent leurs adhérents, qu’ils proposent ensuite sous forme de programme au travers de leurs candidats aux diverses élections.
Ils reçoivent donc lorsqu’ils sont élus mandat sur leur programme, mais ils ne peuvent pas en déduire qu’ils n’ont plus à consulter ou tenir compte d’éventuelles oppositions qui peuvent n’être sur l’application de leur programme, car ce n’est pas un mandat irréductible, et le rôle des structures d’oppositions sont là pour cela.
Si l’on peut comprendre que la démocratie directe ne puisse s’exercer pour les décisions de tous les jours, s’il est bien un sujet qui ne peut lui échapper c’est bien celui du choix des institutions qu’elle veut pour se diriger.
Tout acte contraire ne serait pas du viol, comme le dit un commentateur, mais bien un acte de totalitarisme si les élus n’ont pas reçus un mandat clair pour cela.
Nous sommes passé d’une démocratie politique à une démocratie d’économique mercatique, à tel point que l’Etat est assimilé a une entreprise. Il y a tout de même une distinction de philosophie de fond , l’état est d’essence démocratique, l’entreprise un lieu d’exercice du pouvoir arbitraire totalitaire.
Par cette confusion les esprit des citoyens sont préparés à ce passage, au jour ou ils demanderont, ce quine serait tarder d’être dirigé par un chef totalitaire qui décide des choix du pays comme le patron décide de ceux de l’entreprise, nous appelleront cela le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Alors je suis favorable aux élites car l’on ne peut se passer d’elles, mais les options politiques appartiennent au peuple et pas aux cadres politiques de l’économie patronale, ou de l’oligarchie mondiale de financiers.
Cordialement.
29/10 00:38 - Yannick Harrel
Bonjour, Ton commentaire est intéressant ddacoudre, le seul problème c’est qu’il (...)
29/10 00:00 - ddacoudre
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28/10 14:08 - Yannick Harrel
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27/10 23:56 - farniente
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27/10 20:37 - David Prud’homme
Je signe aussi pour le commentaire de Tristan. Soulignons juste que l’information est (...)
27/10 14:16 - Marsupilami
@ Tristan Superbe commentaire auquel j’adhère à 100 %. J’avais voté « oui » au TCE (...)
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