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Accueil du site > Tribune Libre > Europe : ne bradons pas NOTRE démocratie !

Europe : ne bradons pas NOTRE démocratie !

Le traité modificatif européen sur lequel se sont mis d’accord la semaine dernière les 27 Etats membres ne lève en rien les lacunes démocratiques déjà présentes dans le défunt traité constitutionnel. Faut-il laisser s’imposer à nous le fait du prince ou existe-t-il un moyen de peser dans la décision finale ?

Le citoyen lambda que je suis a appris récemment que les 27 gouvernements européens se sont mis d’accord sur un [traité européen->http://www.liberation.fr/actualite/monde/_files/file_286022_32569.pdf] dit « modificatif » (connu dans nos contrées comme « simplifié »). Ce dernier sera ratifié par la France d’ici fin décembre par voie parlementaire. N’ayant pas eu connaissance du texte jusqu’à présent, je m’empresse de prendre l’avis de ceux qui suivent et au premier chef celui d’Etienne Chouard, qui le premier qui nous avait alertés du risque pour nos démocraties que représentait le Traité constitutionnel européen (TCE).

Que nous dit-il ? Mis à part quelques détails, l’essentiel des aspects problématiques sont reconduits dans le nouveau traité simplifié. Et notamment les cinq points suivants (je simplifie, c’est à la mode, vous retrouverez le détail dans cette [interview->http://www.liberation.fr/actualite/politiques/286518.FR.php] à Libération et sur son [site->http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.htm]) :
- L’exécutif (la Commission et le Conseil des ministres) dispose de pouvoirs contraignants non soumis au contrôle des députés.
- Les juges européens sont nommés par l’exécutif, ce qui est contraire au principe de séparation des pouvoirs.
- Le maintien de la perte de la souveraineté monétaire (impossibilité pour les Etats d’émettre de la monnaie, impossibilité effective depuis Maastricht, mais selon Chouard, c’est de plus en plus problématique).
- La révision de la constitution se fait et se fera sans les peuples.
- L’irresponsabilité des membres de l’exécutif. Ni le Conseil européen, ni le Conseil des ministres ou le Parlement ne sont responsables devant une quelconque autorité.

Faut-il le rappeler, la séparation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire est une condition sine qua non du bon fonctionnement démocratique de même que la responsabilité des représentants de chaque pouvoir vis-à-vis des autres. Si le texte modificatif proposé par Nicolas Sarkozy et Angela Merckel est adopté, nous renonçons pour quelques décennies aux fragiles acquis démocratiques de notre propre constitution.

Puisque cette fois-ci, on ne nous demandera pas notre avis par référendum, nos opinions de citoyens ne valent rien. Doit-on accepter sans rien faire que soit voté par les parlementaires ce contre quoi les citoyens des Pays-Bas et de la France se sont élevés ?

Certains d’entre ceux qui avaient voté non en 2005, l’avaient fait pour des raisons clairement proeuropéenne. Quand on nous parle de constitution européenne, c’est-à-dire de lois constitutionnelles supranationales, nous étions soucieux que celles-ci garantissent, voire améliorent les principes démocratiques établis à l’échelle de la nation. Le TCE menaçait nos principes démocratiques, nous avons voté non.

Notre souci est doublement motivé. Il y a d’une part l’histoire qui montre que nulle démocratie n’est acquise et d’autre part, notre avenir dont on sait qu’il recèle à court et moyen terme des choix cruciaux pour nos sociétés, nos civilisations, voire l’espèce humaine. Nous connaissons tous les risques écologiques, il dépendra du politique de les minorer ou non. Nous savons également que les biotechnologies sont autant d’espoirs que de menaces, il dépendra du politique d’en faire bon usage. Enfin, les nanotechnologies, encore balbutiantes, comportent des aspects potentiellement effrayants pour notre avenir, là encore, il dépendra du politique d’en encadrer le développement et l’usage.

Pour toutes ces questions, les grands industriels livreront un combat sans merci aux Etats régulateurs dans le but de garantir sans coup férir leurs bénéfices futurs. L’affaiblissement des contre-pouvoirs au sein de l’Union européenne bénéficiera in fine aux plus puissants. Or ces choix de société et de civilisation nous appartiennent à nous, peuples européens.

Mais que faire ? Certains comme Anne-Marie Le Pourhiet (dans une tribune publiée dans Marianne et reprise [ici->http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1356] par Contre Info), appelle carrément à l’insurrection ou pour le moins elle souhaiterait que les parlementaires se réunissent en Haute Cour pour juger sur le président de « manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ». D’autres attendent que l’opposition politique se fasse entendre comme le PS qui prévoit au mieux de s’abstenir.

Je vous propose de pétitionner, pétitionner et encore pétitionner puisque nous n’avons que ça : notre nom de citoyen pour nous faire entendre.

Peu avant le référendum de mai 2005, nous étions déjà quelques-uns à trouver qu’un oui ou qu’un non ne serait pas satisfaisant, nous avons donc proposé d’appeler par voie de pétition à l’élection d’une assemblée constituante européenne. Cette pétition est toujours d’actualité, elle est ouverte aux citoyens des 27 pays membres, il vous appartient de lui donner le poids qu’elle mérite : http://europa-constitution.net/

PS : le débat sur le comment de la Constituante (élus inéligibles à l’assemblée constituée ou membres tirés au sort) est ouvert : voir notamment cette [vidéo->http://blog.tcrouzet.com/2007/03/04/pour-une-assemblee-constituante/] d’Etienne Chouard interviewé par Thierry Crouzet et datée de mars dernier.


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25 réactions à cet article    


  • Ceri Ceri 26 octobre 2007 14:39

    oui et y’a aussi qu’on crée une Agence européenne de défense, qui fixera aux Etats des objectifs en matière militaire, et visera également à « renforcer la base industrielle et technologique du secteur de la défense ». Quant à eux, « Les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires. » et cela sera coordonné par ladite Agence européenne de défense. On ne peut donc plus se revendiquer un pays pacifiste et non militarisé.

    En matière de politque extérieure, l’Union se targue dans un esprit parfaitement néo colonialiste, « de promouvoir un système international fondé sur une coopération multilatérale renforcée et une bonne gouvernance mondiale. »

    Et la Commission al’initiative des lois pourle 1er pilier dont la défense.


    • vigie 26 octobre 2007 15:33

      Devions nous nous attendre à autre chose de cette vieille Europe, de ces gouvernements qui ne sont la que pour avaliser les décisions de Bruxelles, cette grosse farce démocratique qui voudrait nous faire croire que nous restons acteur des décisions qui se prennent en collégiale. Ce dénie de flagrance démocratique est pathétique, on reprend le même texte on enlève quelques références aux hymnes, au drapeau, a quelques notions qui risquent de heurter certains sentiments nationalistes, on enlève la formule dérangeante de la concurrence libre et non faussé, on reconnaît l’utilité de certains services publics, on emballe ça avec un joli ruban et voilà la new constitution est née, réjouissez-vous bon peuple d’Europe, pour le reste nous nous occupons de tout. A force de nier aux peuples le droit d’être consulté sur des sujets aussi important que des règles communes de vie, de ne pas respecter la volonté des peuples de se mettre en travers de la marche d’une Europe technocratique, qui vient investir tous les domaines de notre vie quotidienne, on est en train de créer un monstre, un hydre dont on ne maîtrise pas la conduite, on donne l’illusion aux nations de disposer de leur destin, de pouvoir interpeller le pouvoir politique et de peser sur certaines décisions. Alors que dans cette constitution aux effluves égalitaires certains s’arroge des passe-droits, des critères d’exceptions, cette Europe sans âme qui n’est même pas capable de se définir des frontières physique, de définir ce qu’est l’Europe, ou s’arrête t’elle, quel pays peuvent y rentrer avec quelles règles (variable suivant les pays) .Cette Europe la elle est tout sauf juste, démocratique, porteuse d’idéal et d’espérance, c’est tout juste une bonne grosse bulle spéculative avec ses propres règles de gouvernance qui va nous péter un jour a la gueule, mais bon en attendant les jeux du cirque sont ouvert ,donnons du pain du vin et de fausses espérances au européen le temps fera le reste. smiley


      • Sigefroid 26 octobre 2007 17:02

        Peu de réactions sur ces sujets essentiels sur Agoravox ! Mais pour la séparation du Plus Grand Gesticulateur de France (PGGF) d’avec sa greluche qui n’intéresse personne, quelle agitation !! Le peuple est incapable de se prendre en main hormi l’agitation hormaonale pour les problèmes affectifs ou sentimentaux qui le titillent ! Que disaient les despotes éclairés ? Tout pour le peuple et rien par le peuple ! Comme la lumière est éteinte cela devient « tout pour les élites autoproclamées et le moins possible pour la racaille corvéable et taillable à merci » ... Travaillez plus, gagnez moins et ... fermez là !


        • Forest Ent Forest Ent 26 octobre 2007 18:37

          Ben il y a déjà eu quelques articles sur ce sujet. J’ai bien signé des pétitions, mais je vois le PS et le Modem s’aligner, et je ne suis vraiment pas optimiste. Ils y tiennent à leur TCE, et ils nous l’enfileront de gré ou de force. Nous allons perdre par la force nos droits constitutionnels. L’expression de Chouard est juste : c’est un « viol ». Collectif.


        • Le péripate Le péripate 26 octobre 2007 19:41

          Un coup d’état. Il faut sans cesse reposer la question de la légitimité de ces institutions que l’on nous impose.


          • Francis, agnotologue JL 26 octobre 2007 20:32

            Sarkozy avait dit : « Je ne vous trahirai pas ».

            Or il se trouve que le nouveau traité n’est pas le traité simplifié que le candidat Sarkozy avait « vendu ». Il y a donc trahison manifeste.

            C’est un crime de haute trahison, Anne Marie Pourhiet a raison. Et le PS en cautionnant cette forfaiture donne raison à tous ceux qui dénonçaient l’UMPS pendant la campagne électorale.


            • ernst 26 octobre 2007 21:19

              Qui a le courage d’attaquer l’État français en haute trahison ?...

              Ce qui est fait par referendum ne peut être défait que par referendum.

              C’est un sujet de révolution, tant il est grave. Bien sûr, on nous rétorquera que le traité que nous avons refusé, pour toutes sortes de raisons diffuses, n’a rien à voir avec le « nouveau ». J’aimerai l’avis d’un juriste constitutionnel. Un dans l’avion ?...

              N’oublions pas que les allemands pestent eux aussi qu’on leur ait refusé l’accès au referendum. Que les Bataves l’ont refusé comme nous. Qu’en est-il pour eux ?...Pour les Danois, les Norvégiens, les Anglais ?...

              Évidemment que NS nous a trahis. Contre quoi ?... Mystère. Encore que j’aie une petite idée la-dessus.Mais si nous laissons passer cela, on est CUITS !...Plus jamais de Démocratie !...

              HELP !...


              • Francis, agnotologue JL 27 octobre 2007 10:24

                En République, le peuple est souverain. En passant par dessus la volonté exprimée du peuple souverain, le gouvernement commet un crime le lèse majesté.

                Nous sommes au pied du mur : ou c’est la révolution, ou c’en est fini de la République. Je suis grand père, et je suis prêt à descendre dans la rue pour sauver ce que nos anciens nous ont légué au prix parfois de leurs jeunes vies.

                Vive la Résistance. Exigeons un référendum, montrons aux autres peuples d’Europe que les héritiers de 1789 ne sont pas devenus des veaux.


              • bernard29 candidat 007 26 octobre 2007 23:52

                Je suis retourné sur votre site pour signer la pétition. Je me suis rendu compte que je l’avais déjà signée en 2005.

                Et j’ai été triste de constater que nous n’étions que 326 signataires pour une pétition européenne multilingue, depuis tout ce temps, malgré toute l’effervescence du débat de 2005 sur le TCE.

                Il y a tellement de pétitions et nous avons une telle incapacité redhibitoire à les transformer en une action commune et collective, que ça en deviendrait désespérant... C’est vrai que les moyens financiers et de disponibilité manqueront toujours aux citoyens bénévoles. On pensait que le net nous aiderait dans cette perspective, mais pour le moment les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.

                Espérons quand même et continuons.

                Il est à mon avis important pour une pétition européenne de faire preuve de pragmatisme. Une demande qui pourrait rassembler tout le monde serait par exemple de demander « que »toute décisions, traités ou autres relatifs aux institutions européennes, à l’organisation des pouvoirs publics, et aux droits et devoirs des citoyens de la Communauté Européenne devrait faire l’objet d’une priocédure de référendum européen se tenant au même moment dans tous les Etats".

                Selon l’ancien traité, je crois que pour obtenir la saisine du parlement européen par une pétition citoyenne il fallait reéunir 1 million de signatures. Pouvez vous me le confirmer ? Qu’en pensez-vous ?


                • farniente 27 octobre 2007 01:15

                  Monsieur Prud’homme,

                  LA PETITION prend le problème par le mauvais bout :

                  pourquoi enterrer le principe du référendum sur ce texte européen, que l’on a déjà refusé par référendum ?

                  C’est entériner dans les faits une démarche anti-démocratique et anticonstitutionnelle.

                  Commençons par réclamer à corps et à cri un référendum national comme le prévoit notre législation, et comme nous l’avons fait précédemment.

                  Ceux qui passeraient outre devraient être dénoncés comme dictateurs ennemis du peuple : ça a une autre couleur que « modificatif du traité européen » .

                  Et par quel tour de passe-passe cette modification du traité refusé par notre peuple peut-elle nous être imposée par voie parlementaire ?

                  Y a un truc qui cloche : avec la pétition on nous demande d’améliorer une autorité qui n’a pas de légalité dans notre pays.

                  Modérer une institution de maffieux, quoi...


                • Romain Baudry 27 octobre 2007 01:18

                  Bien qu’étant un partisan du oui, je ne suis pas non plus favorable à ce qu’un traité trop proche du précédent soit adopté sans cette fois passer par la case « référendum ».

                  Néanmoins, je tiens à vous faire observer que les cinq points dont vous vous alarmez... sont déjà en vigueur depuis bien longtemps ! Le pouvoir exécutif européen a un poids disproportionné, ce n’est pas neuf ! Le traité vise d’ailleurs - et c’est une de ses principales qualités - à accroître le nombre de domaines dans lesquels le Parlement européen (représentant direct des peuples) exerce un pouvoir aussi important que le Conseil des Ministres.


                  • dasnet dasnet 27 octobre 2007 01:51

                    Surpris du si peu de réactions ! ! !

                    Pourtant c’est un sujet plus que passionnant : la preuve, il y a 200 ans, les pressions des bourgeois et de la rue ont fait suater la Monarchie... Aujourd’hui, on a plus que des idéaux d’individualistes, donc on laisse pourrir les problemes collectifs ; normal, ça n’entrave pas nos ambitions individuelles ! Quelle connerie, mais bon, je vais pas faire de manif tout seul dans une ville de 400 000 habitants, ils vont m’enfermer... smiley

                    Ce qui serait peut être possible, c’est de se rejoindre sur un blog, de faire un point des articles dangereux pour notre démocratie dans la constitution modifiée, d’avancer une date (fin novembre) pour une manif nationale, d’éditer une page a photocopier et à distribuer sur les marché de France et de Navarre, de communiquer l’action à Toutes les associations, syndicats, partis politiques et médias. On a plus qu’un mois et demi. Autant dire c’est après demain. Tant qu’on reste entre nous sur Agora vox, on ne fait rien. Alors, Vous embrayez ou pas ? Etes vous prêts a faire des photocop’ et des distrib, en parler autour de vous, rejoindre un blog engagé ?

                    Si ça existe, Merci d’en faire la Pub ici et j’irai les rejoindre, comme vous j’espere ! En esperant ne pas pisser dans un violon..... smiley


                    • Forest Ent Forest Ent 27 octobre 2007 01:57

                      Il est intéressant de consulter à ce sujet le blog de Chouard.


                    • Laurent_K 27 octobre 2007 11:01

                      1°) Plutôt que des tracts, je pense plutôt à une lettre d’information sur ce traité félon. C’est le moyen le plus efficace de diffusion rapide.

                      2°) Il y a une pétition sur http://referendumeurope2007.free.fr/ pour exiger un référendum. Signez la et faites-la circuler.

                      3°) Je raye de mes choix politiques le Modem qui s’est déjà prononcé pour la ratification du traité -les propos de Bayrou pendant la campagne m’avait un instant laissé penser qu’il avait entendu le message sur la nécessaire démocratisation de l’Europe- et ferai la même chose envers le PS s’il confirme sa volonté de le voter ou de s’abstenir (cela revient au même). Et surtout je le leur fais savoir dès maintenant (par exemple sur leur site). Si nous sommes assez nombreux, cela peut jouer.


                    • David Prud’homme 27 octobre 2007 08:13

                      @ candidat 007 Oui, c’est peu, mais avec vous cela fait 327... Et effectivement le TCE prévoyait qu’un million de signatures étaient un minimum pour attirer l’attention de la Commission qui disposait encore du pouvoir de rejeter malgré cela la demande des pétitionnaires.

                      @ farniente, oui la pétition n’est pas un solution idéale. Ce n’est qu’un pis aller dont le but ultime est de constituer un mouvement d’opinion. X signataires en faveur de telle chose. Plus nous serons nombreux en faveur d’une assemblée constituante pour l’Europe, plus cette idée a de chances de gagner les esprits des 400 millions de « concitoyens » européens. C’est tout, c’est simple. C’est le nombre qui fait son efficacité.

                      @ desnet. Etienne Chouard pense comme vous et comme moi. Il faut faire du bruit. En 2005, il y avait au moins 3 autres pétitions en faveur d’une constituante, aujourd’hui, il ne reste plus que celle-ci. Il faut en faire un point de focalisation des actions des uns et des autres.

                      Il ne faut pas lâcher l’affaire si nous ne voulons pas finir comme de simples godillots, pour reprendre le mot d’Anne-Marie Le Pourhiet.


                      • farniente 27 octobre 2007 10:30

                        @ PRUD’HOMME,

                        oups, « à COR et à cri »,

                        et il sera nécessaire de descendre dans la rue pour faire respecter nos lois par ceux qui sont censés la représenter. ( les médias , à 80 % à la solde du pouvoir seront là pour nous endormir ) .

                        Quel paradoxe !

                        Et beau déni de démocratie !

                        MAIS si ce cap à l’avenir est franchi, si la vigilance citoyenne n’est pas activée, et si le gouvernement en place abuse de ses pouvoirs, alors il faudra le dénoncer ouvertement, et prendre son temps.

                        Car l’exercice de la Démocratie demande l’implication citoyenne, donc du TEMPS.

                        Et c’est ce temps de réflexion et de contestation nécessaire à la pratique de la Démocratie qu’une pétition prématurée ne respecte pas.

                        La pétition sera signée en temps voulu, bien sûr, mais la conscience citoyenne doit d’abord s’engager dans la défense de nos lois constitutionnelles.

                        Et, c’est un comble, exiger que nos législateurs respectent leurs propres lois !

                        Avec comme seul garant de ces lois, LE PEUPLE, CONTRE ses représentants.


                      • David Prud’homme 27 octobre 2007 11:13

                        En passant, je vous renvoie au texte de VGE dans Le Monde daté de samedi ici. Pour l’essentiel, sa lecture du texte de Lisbonne confirme celle de Chouard : pas de changement sur le fond avec le TCE. Il souligne simplement lui aussi le caractère illisible du texte pour des non juristes (payés pour comprendre et interpréter les lois au profit de leurs clients). Mais il se dit content que ce qu’il considère comme des innovations ait été conservé. Je pense pour ma part que ces innovations restent tout à fait insuffisantes pour bâtir une Europe réellement démocratique.


                      • Francis, agnotologue JL 27 octobre 2007 11:58

                        Farniente, vous écrivez : «  »Et c’est ce temps de réflexion et de contestation nécessaire à la pratique de la Démocratie qu’une pétition prématurée ne respecte pas«  ».

                        Où avez-vous vu qu’une pétition serait prématurée ?! Une pétition n’est JAMAIS prématurée. Cette expression : « pétition prématurée » est un oxymore. Je vous défie de me démonter le contraire.

                        Vous faites probablement partie, Farniente, de ces gens pour qui il est toujours, soit trop tôt, soit trop tard.


                      • David Prud’homme 27 octobre 2007 20:37

                        Je signe aussi pour le commentaire de Tristan. Soulignons juste que l’information est bel et bien au cœur du problème. C’est l’enjeu des années à venir.

                        Notez par exemple, l’opération de contre-propagande actuellement sur nos écrans de télé ou dans quelques uns de nos quotidiens ou magazines contre certaines associations aux techniques un peu violentes. Elle est pilotée par des agences de communication qui agissent en sous-marins pour le compte des grands labos pharmaceutiques. Je ne leur jette pas la pierre, mais il faut bien comprendre que l’opinion a toujours été et aujourd’hui plus que jamais l’enjeu majeur.

                        Les internautes, tant par les réseaux qu’ils mettent en place que par les techniques de partage de l’information qu’ils contribuent à développer seront sans doute (enfin, je l’espère) les principaux acteurs d’une évolution en profondeur de la manière dont nous accédons à l’information.

                        Honnêtement, je ne crois pas qu’une pétition, pas même celle que je propose, puisse sérieusement entamer la réussite du processus de validation du texte de Lisbonne. Ce ne sont que des jalons que nous posons pour le futur, afin de faire croitre peu à peu notre force pour peser chaque jour un peu plus.

                        Tristan, cependant, une chose : oui, un empire de 400 millions d’âmes a de forces chances d’être un empire autocratique. Mais nous ne sommes plus à l’époque de Jules César, et ce petit câble qui nous relie change bien des choses.


                      • Tristan Valmour 27 octobre 2007 14:08

                        Dans l’état actuel de nos connaissances sur la théorie des organisations comme de la psychologie collective, toute communauté qui comprend plusieurs centaines de millions de membres ne peut être gérée que par un empire autocratique. Et c’est bien un empire mondial qui s’installe inévitablement dans tous les pays, et modifie profondément les coutumes et lois nationales. Cet empire s’est bâti au nom d’une discipline parmi les autres, l’Economie. Et nous avons effectivement oublié que la vie d’homme n’est pas faite que d’Economie.

                        Habitués à ce que cette discipline prime sur toutes les autres, nous acceptons de n’être que des outils, des producteurs comme des consommateurs. Nous acceptons la concurrence forcenée qui consiste à dresser les uns contre les autres au lieu d’associer les uns avec les autres. On ne nous demande rien d’autre. La situation précaire de nos proches comme les crédits qui les emprisonnent ou les promesses auxquelles ils croient encore, achèvent de les conditionner à n’être que des automates. C’est pourquoi la plupart d’entre nous se résigne

                        Les organisations internationales les plus influentes sont toutes basées autour de l’activité économique. Aucune n’est soumise à un contrôle citoyen et elles fonctionnent dans l’opacité la plus totale. Les organisations internationales aux fonctions réparatrices (Unicef, etc.) ont pour objet de faire croire que l’on traite les problèmes. En réalité, on ne traite que les conséquences. Les organisations internationales d’importance sont soumises aux multinationales qui ont acquis un pouvoir exorbitant. Nombre d’entre elles pèsent aujourd’hui plus que des Etats. Or, ces multinationales n’agissent pas pour le bien commun mais poursuivent des intérêts propres. Fait assez récent, elles ont acquis des pouvoirs régaliens. La sécurité et la défense en sont deux. En effet, il existe des entreprises légales de mercenaires, qui oeuvrent en Irak, par exemple. Ces sociétés comptent des milliers de soldats lourdement armés et peuvent être mobilisés pour les intérêts des multinationales. Les mercenaires, on le sait, ont par le passé participé à des coups d’Etat en Afrique, dans le but de garantir les intérêts de ces multinationales. De même, chaque compagnie transnationale dispose aujourd’hui d’une force de sécurité capable de faire du renseignement, de la propagande (lobbying), et de protéger ses intérêts. Une véritable police privée. Et tout cela s’est constitué hors de tout contrôle démocratique.

                        Parallèlement, le citoyen perd de son influence car le vote a été vidé de son sens. Nous élisons des parlementaires dont 70% de l’activité consiste à transposer des directives européennes. Nous nous exprimons lors d’un référendum dont le résultat est remis en cause. Le citoyen n’est plus important et la démocratie est effectivement morte et enterrée. Il n’y a pas de différence entre Sarkozy et Royal sur ce sujet. Pour Royal, la démocratie, c’est « cause toujours » quand pour Sarkozy, c’est « ferme ta gueule ».

                        Que faire ? Une révolution n’est pas un moyen acceptable. Je suis profondément légaliste et jamais je ne participerai à un tel mouvement. En plus, toute révolution s’accompagne d’une période de flottement dont on ne sait ce qui peut ressortir.

                        Je ne crois pas non plus à l’action politique car cet univers est sclérosé. On nous sort un personnage deus ex-machina dont le rôle est de maintenir l’espérance. Mais rien ne change en profondeur, et avec le système actuel, ce n’est pas possible. Les hommes politiques « non extrémistes » se fréquentent dans des cercles privés et en public, nous font croire à une bipolarisation de la vie publique. Quant aux hommes politiques « extrémistes » qui ne participent pas à ces entrevues secrètes, ils n’ont aucune solution saine ou concrète à apporter. Depuis la fin des gaulliens, c’est l’intérêt général qui a perdu.

                        Je ne vois donc qu’une solution : enlever aux multinationales leurs moyens, c’est-à-dire l’argent. Ce, de la façon suivante :
                        -  Constituer une association qui aura pour objectifs de faire du renseignement (nature et provenance des capitaux) et des procès (toutes les multinationales emploient des moyens maffieux pour asseoir leur position car il est impossible de faire des affaires à ce niveau sans tricher).
                        -  Créer d’autres associations qui vendront les produits et services nécessaires à une vie digne afin de remplacer les multinationales. Mais des associations qui ne magouilleront pas, qui plafonneront les rémunérations et dont l’activité, les comptes et le mode de fonctionnement seront rigoureusement contrôlés . La mise en place de ce système aura un coût mais conduira à des économies majeures. La majorité du prix d’un produit est tributaire des dividendes (un impôt consenti par le consommateur), de la communication (publicité, marketing et conditionnement), des ententes (comme dans la téléphonie mobile), etc. C’est-à-dire que le coût salarial comme le coût des matières premières ne représentent plus l’essentiel du prix. Le consommateur achète essentiellement du vent, la prestation d’intermédiaires. Des associations éthiques qui s’adresseront à leurs membres pourront vendre des produits et services à un prix défiant toute concurrence.
                        -  Boycotter les produits et services vendus par les multinationales, secteur après secteur. Si plusieurs dizaines de milliers de consommateurs font savoir qu’ils ne consommeront plus les produits x de la société y, le cours de celles-ci chutera. Rien que le fait d’informer peut provoquer des dégâts considérables. Dans certains cas, il sera même envisageable de racheter les actions à bas prix pour s’emparer du contrôle de ces entreprises et en faire des entreprises citoyennes.
                        -  Ne pas travailler pour ces multinationales.

                        Tout cela nécessitera du temps, de l’argent et surtout du courage. C’est un acte de résistance pacifique et citoyen. Pendant la seconde guerre mondiale, certains de nos ancêtres se sont levés contre la tyrannie et l’oppression. Ils ont accepté de se mettre en situation d’inconfort pour notre bien à tous.


                        • Marsupilami Marsupilami 27 octobre 2007 14:16

                          @ Tristan

                          Superbe commentaire auquel j’adhère à 100 %. J’avais voté « oui » au TCE sans aucun enthousiasme et après avoir longuement hésité et m’être beaucoup documenté sur le sujet, juste parce que je me sens si profondément européen que je voulais bien avaler une couleuvre pour ça. En fait c’était un boa. Aujourd’hui je voterais finalement « non » sans aucune hésitation. Non à l’hypermarché qu’est devenue l’Europe.


                        • farniente 27 octobre 2007 23:56

                          @ TRISTAN,

                          Non non,

                          y a des gens qui sont solidaires, qui s’opposent à tout ce qui est dénoncé : beaucoup ont voté NON au TCE.

                          Ils ne comprennent pas que les médias à la solde du pouvoir manipulent l’opinion aussi facilement.

                          Ni que la conscience citoyenne mette autant de temps à s’éveiller ( cf Marsupilami ).

                          C’est évident, il faudrait passer par une désobéissance civile, et un boycott consommateur.

                          En attendant, on va en prendre plein la tête......


                        • Yannick Harrel Yannick Harrel 28 octobre 2007 14:08

                          Bonjour,

                          Je viens d’en apprendre une bonne de Noël Mamère : il s’engage à ce que les Verts votent pour le « mini » Traité parce qu’il contient des avancées démocratiques... En omettant que préciser que cela consiste à faire fi du rejet du peuple de ce même document en 2005.

                          Mamère ou la rhétorique huilée propre à nous prendre pour des endives...

                          Cordialement


                          • ddacoudre ddacoudre 29 octobre 2007 00:00

                            bonjour David Prud’homme.

                            Quelques points d’histoire sont nécessaires pour rappeler qu’au lendemain de la guerre, le président Français et Allemand s’engagent dans une construction européenne basé sur la coopération économique, car d’évidence sont histoire guerrière ne peut guerre rapprocher lesétats sont justement dans ce refus.

                            Donc rien de ce qui fonde un état politique n’existe, tout est a construire. En plus au fil des ans qui voyaient se mettre en place des institutions, ce que nous appelons la mondialisation a justifié d’ouvrir la communauté à tous les pays d’Europe demandeur et de mettre en place l’euro.

                            Il restait donc la dernière étape avaliser une constitution jetant les base d’un futur pouvoir politique commun d’un Etat Européen.

                            Pourtant une différence importante est intervenu depuis De Gaulle et Adénauer c’est que nous sommes passé d’une économie keynésienne à une économie néolibérale dont la conséquence à été de retirer le pouvoir aux états d’émettre de la monnaie et à même limité leur déficit, leur possibilité de créer de la monnaie par l’endettement, à 3% du PIB.

                            Pour le dire d’une autre manière nous sommes passés d’un Etat gérer bien ou mal par des décisions politiques à un état gérer sur la base des influences des seules décisions économiques, que nous avons qualifié pudiquement la loi du marcher pour ne pas dire capitalisme, ce qu’au moins a dit le président Sarkozy devant le MEDF.

                            C’est sur cette base qu’avant et après le référendum sur la constitution j’avais adressé à un ami ces commentaires dont je copie quelques passages.

                            Avant. Dans un premier temps j’ai qualifié cette constitution, de constitution du totalitarisme Entreprenarial. Ceci parce que la constitution pose, confirme et entérine comme socle de son édifice central « la loi du marché ». Ceci rend de fait anti-constitutionnel toutes autres organisations économiques qui pourraient poindre, naître pour mettre en échecs les conséquences néfastes qui découlent de la concurrence sans limite qui y est confirmée sous l’égide de la libre concurrence. Cette précision enterre de fait toutes aptitudes aux citoyens via leurs mandants de disposer d’une possibilité d’orientation infléchissant cette loi du marché, car toutes activités s’organisent autour d’elle. Toute tentative de régulation par les pouvoirs publics (donc les citoyens) devient anti-constitutionnelle, par exemple une politique libérale keynésienne serait illégale si elle venait à minimiser les effets du libre échange. De fait tous les pro-Keynésien se trouvent hors la loi. Ensuite c’est pour moi la confirmation de la suprématie d’une élite qui se refuse à prendre des décisions politiques qui s’opposeraient aux détenteurs du pouvoir économique. Pouvoir économique dont la régulation par la monnaie a été confiée depuis longtemps à la banque européenne. Et dont la mission est claire, ne pas donner les moyens financiers à un état de mener ses projets politiques à terme en dehors de la dites « loi du marché » auquel il faut que les pouvoirs politiques se plient pour disposer des fonds dont ils auraient besoin pour financer leurs projets politiques.

                            Primo Levi attirait jadis l’attention sur un comportement qui annoncait la funeste venu de la Shoah, par la négation de la réalité des comportements. Aujourd’hui il y a une négation à vouloir nier les dégâts engendrés par la loi du marché, tant les individus y sont incorporés par leurs comportements au quotidien. Si bien qu’ils ne voient pas les risques que comporte cette idéologie économique. Idéologie économique qui d’ailleurs refuse de se présenter comme telle en laissant croire qu’elle est une science. Pourtant au travers de cette constitution elle a glissé dans le dogmatisme en ne tolérant plus aucune autre forme de relations économiques. Malheureusement ses dégâts sont bien présents et les salariés, sans culture de classe, ont fini par accepter toutes les fractures.

                            Après. Si ce n’est que une fois de plus les bons penseurs désignent des vainqueurs et des perdants. Pourtant choisir quel type d’organisation sociale une population souhaite n’est qu’un acte minimum dans une démocratie, mais ils semblent que tous les acteurs politiques n’ont pas la même approche de la démocratie ; surtout quand ils sont dans la sphère des « dominants systémiques » qui organisent la compétition du moins disant. Pourtant ce non à la constitution en France est à distancier. S’il n’est pas un refus de l’union européenne des peuples pour les « européanistes » il l’est pour les souverainistes et nationalistes. Si ces derniers peuvent se satisfaire de leur refus, les européanistes n’ont aucune garantis de la prospérité de leur refus s’ils ne trouvent pas une traduction politique au refus de la majorité des français, même souverainistes et nationalistes, à l’Europe de la loi du marché Pour deux raisons :
                            - La première est que le monde dans sa grande majorité s‘est mis à la loi du marché impulsé par une vision idéologique de la richesse car basé sur la conviction d’une croissance exponentielle dans la production de biens et services. De telle manière que tous les acteurs sociaux et les populations, même quand ils refusent cette vision idéologique, y concourent par leurs actes quotidiens de consommateurs et de producteurs. Ce qui de fait renforce les tenants de la loi du marché, car ils savent qu’ils n’ont qu’à attendre puisqu’il n’existe pas d’opposition effective formalisée et structurée en une puissance de contre-poids ou de contre-pouvoir. Qu’il n’existe aucune forme de pensée nouvelle source d’une utopie créatrice. Ils savent très bien que même si leurs opposants accédaient au pouvoir ils ne trouveraient aucun appui international puisque tous les anciens pays non alignés se sont ouverts à la loi du marché, et pratiquent dans leur ensemble une politique monétaire identique fondée sur une monnaie forte qui contraint et limite l’action régulatrice des États.
                            - La deuxième est qu’il y a eu une inversion des valeurs qui brouille les grilles de lecture de la plupart des citoyens. Déjà dans le milieu des années 80, à partir des années 85 les salariés se sont arc bouté sur la défense de leur acquis et devenaient de fait au fil du temps conservateurs, tandis que le patronat réclamait la remise en cause de ces acquis et des allégements fiscaux : c’est a dire qu’il revendiquait. Ainsi la base traditionnelle de la grille de lecture sociale dans une économie capitalisatrice c’est inversé. Les salariés de revendicatifs sont devenus conservateurs et le patronat de conservateur est devenu revendicatif. Ceux qui revendiquent sont classés comme modernistes ou réformateurs et les autres comme des réactionnaires. Or dans cette inversion des comportements la disponibilité du salarié est classée comme une modernité, tout en fustigeant les coûts sociaux générés par l’incertitude de la compétition. Compétition où l’on confond guerre économique et émulation commerciale. Et l’on peut comprendre que si les salariés français conçoivent que nous puissions nous trouver dans une guerre économique vis à vis des autres pays du monde, ils puissent trouver anormal qu’au nom de la paix entre les pays d’Europe l’union européenne propose une compétition économique entre-eux dont ils ne seront pas les bénéficiaires.

                            Donc à partir de ce non peut émerger une nouvelle « sociale utopie » qui replace au travers du libéralisme l’individu au centre de ses préoccupations et non pas l’argent et peut-être rappeler que libéralis signifiait homme généreux et qu’être libéral signifie aussi être tolérant. Ce qui me paraît être deux valeurs qui ont totalement disparu du langage de ceux qui justement se disent être des libéraux, et ne proposent comme réalité que l’acceptation de la guerre économique qui est là. Là aussi il y a eu un glissement linguistique qui caractérise les quiproquos qu’entretiennent les discours politiciens. Car le libéralisme était censé sortir les êtres du statut d’esclave ou de sujet et de fait nous le sommes devenus de l’argent et qui plus est avec les accords de Maastricht c’est la Banque européenne qui détient le pouvoir sur la monnaie, les banques celles de la créer et le marché est le maître du temple.

                            Je ne suis pas de ceux qui vitupère contre les élites fusse telle technocratique, car se sont aux politicien de leur donner des directive et c’est ce que font les technocrate de Bruxelles ils appliquent les choix politiques fixés au cours des réunions des chefs d’Etat.

                            Ils est donc naturel que cette constitution aient la couleur des présidents qui ont été élu depuis. Et pour notre pays il semblerait que cette transition vers la loi du marché qu’ont avalisé les citoyens au travers de leurs votes ne soit pas claire.

                            Ceci précisé l’on nous ressert la même mais surtout ce qui me parait essentiel c’est que le référendum soit écarté.

                            Cela pose le problème épineux du mandat. La démocratie qui ne peut être directe dans toutes les décisions politiques au jour le jour et aussi pour ne pas tomber dans le populisme, doit aussi être le reflet des volontés générales de la population. Or le débat démocratique ne permet pas dans les propositions d’un programme d’un candidat de faire le trie de ce avec quoi l’on est d’accord ou ce que l’on ne veut pas même si ce candidat demeure celui que l’on veut élire. Donc dire lorsqu’un candidat à été élu, que tous ceux qui l’ont élu étaient favorables à la totalité de son programme est spécieux, (C’est ce à quoi ce livre d’ailleurs l’actuel président) c’est l’enseignement du référendum de 2005.

                            Nous avons donc les parties qui fixent leur programme sur les convictions que partagent leurs adhérents, qu’ils proposent ensuite sous forme de programme au travers de leurs candidats aux diverses élections.

                            Ils reçoivent donc lorsqu’ils sont élus mandat sur leur programme, mais ils ne peuvent pas en déduire qu’ils n’ont plus à consulter ou tenir compte d’éventuelles oppositions qui peuvent n’être sur l’application de leur programme, car ce n’est pas un mandat irréductible, et le rôle des structures d’oppositions sont là pour cela.

                            Si l’on peut comprendre que la démocratie directe ne puisse s’exercer pour les décisions de tous les jours, s’il est bien un sujet qui ne peut lui échapper c’est bien celui du choix des institutions qu’elle veut pour se diriger.

                            Tout acte contraire ne serait pas du viol, comme le dit un commentateur, mais bien un acte de totalitarisme si les élus n’ont pas reçus un mandat clair pour cela.

                            Nous sommes passé d’une démocratie politique à une démocratie d’économique mercatique, à tel point que l’Etat est assimilé a une entreprise. Il y a tout de même une distinction de philosophie de fond , l’état est d’essence démocratique, l’entreprise un lieu d’exercice du pouvoir arbitraire totalitaire.

                            Par cette confusion les esprit des citoyens sont préparés à ce passage, au jour ou ils demanderont, ce quine serait tarder d’être dirigé par un chef totalitaire qui décide des choix du pays comme le patron décide de ceux de l’entreprise, nous appelleront cela le renforcement des pouvoirs présidentiels.

                            Alors je suis favorable aux élites car l’on ne peut se passer d’elles, mais les options politiques appartiennent au peuple et pas aux cadres politiques de l’économie patronale, ou de l’oligarchie mondiale de financiers.

                            Cordialement.


                            • Yannick Harrel Yannick Harrel 29 octobre 2007 00:38

                              Bonjour,

                              Ton commentaire est intéressant ddacoudre, le seul problème c’est qu’il est un peu long et qu’il mériterait plus sa place en tant qu’article à part entière selon moi smiley

                              Cordialement

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