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Commentaire de Psykotik

sur Pourquoi c'est l'extrême droite qui a gagné en Suisse


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Jean-Claude Vignoli Psykotik 31 octobre 2007 01:27

La survie, soit ; mais il ne t’es jamais venu à l’idée de te demander de quoi, tu voulais la survie ?

La race ? A moins que tu ne sois resté au début du siècle passé, tu sais que ce sont des foutaises. Que des ethnies européennes ont plus de patrimoine génétique en commun avec les Zoulous qu’avec d’autres ethnies « blanches ». Que la « pureté » de la race, c’est une invention fabriquée de toute pièce. Que la notion même de « race » est une absurdité, un non sens scientifique, car il n’existe pas suffisamment de distinction au sein du groupe humain pour le classifier en race. Bref, ce n’est plus à débat, et il faut vraiment vouloir écouter Wagner à plein pot en se mettant un brassard brun sur les yeux pour ne pas comprendre que ces thèses sont montées de toute pièce, répondant à l’instinct haineux, si humain. Je pars du moins du principe que, bien que d’extrême droite, tu ne sois pas nazi ; les races, on laisse ça à une époque révolue.

Reste donc la « survie » culturelle. On ne veut pas des traditions étrangères, on a la nôtre. Soit. Mais :

1/ Dans le village-monde, ton combat est à mettre en parallèle à celui des Amérindiens qui ont (brièvement) cru pouvoir lutter. Si ils pouvaient lutter contre des hommes, contre des technologies, il leur était impossible de lutter contre le sens de l’histoire. Le monde s’ouvrait, avec son cortège de malheurs, mais il s’ouvrait, et devenait plus grand. Lors d’une telle ouverture, qu’on vit plein pot depuis la II GM, il serait tout aussi anachronique de vouloir aller à contre-courant. Il faut comprendre, d’emblée, que c’est un combat perdu d’avance. Rien à faire : regarde autour de toi, ouvre les yeux dans le bus, allume la télé, on vit dans une société multiculturelle. C’est fait.

2/ Une grande partie de l’électorat UDC est l’immigré de 2ème génération, où même (et c’est très répandu), de 1ère. Des Espagnols, des Italiens, des Portugais qui, entre les années 60 et 80, sont venus en Suisse pour travailler. Ils ont eut un travail, dans un contexte tendu (la Suisse a toujours été tendue, sur le sujet de l’immigration). Ils ont payé des impôts, respecté la loi, et commencent à toucher leur retraite. Ils ont eu des enfants, fait leur vie dans un pays qui voulait d’eux qu’à contrecoeur. Et aujourd’hui, ils votent, oubliant leur propre parcours, extrême droite.

Encore ici, il faut être aveugle pour oser dire que l’intégration, la reproduction sociale, la survie de la tradition suisse ne se porte pas à merveille. Des premières générations, anti-immigrés ? Si vite ? Mais jamais on a vu une intégration si forte, avec des 1ères générations qui se sentent plus suisse que nature, prêt à défendre acquis et nation ! Des identitaires de 1ère génération, c’est pas la preuve sans contestation possible que l’intégration suisse est une réussite ?

Comme tu le vois, quelque soit le bout de la baguette que tu prennes, tu te trouves très vite pris dans une toile de contradictions et non-sens.


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