stephanemot,
Utopie ? Comme je l’ai dit plus haut, un forum comme Agora vox ainsi que Wikipedia, encyclopédie collective en libre accès et polyglotte étaient il y a vingt ans eux aussi des utopies... l’utopie d’aujourd’hui est peut-être la réalité de demain.
« Mais l’Esperanto n’est pas une langue vivante »
Etonnant ! Une langue parlée, écrite, qui dispose de journaux, de radios, de congrès petits et grands, de clubs, d’un tas de sites Internet, de sites d’organisations ou de sites persos, qui vit et s’adapte au vocabulaire de son époque, qui évolue, bref qui a toutes les caractéristiques d’une langue vivante ne serait pas vivante ?
Un peu de curiosité d’esprit, SVP, si vraiment vous le souhaitez, plutôt que de lancer des affirmations basées uniquement sur des présupposés, des convictions, je peux vous fournir des liens vers des articles, des radios, des vidéos montrant des gens en train de chanter en eo (des vivants, pas des momies), et même une classe d’enfants français faisant de l’espéranto au primaire, expérience diffusée par France 3 et l’émission Les maternelles (vidéo sur You tube). Seule la grande presse nationale et les infos du 20 heures persistent encore dans leur censure dogmatique. La ville de Montpellier l’utilise sur son site officiel (en 8 langues) et les promenades en bateaux sur les canaux de la ville de Strasbourg (sauf erreur de ville) viennent de l’ajouter à leurs langues de commentaires audios disponibles pour les touristes pendant la visite. Pas mal pour une langue morte, non ?
Pas langue maternelle ?
Il y a peu de natifs, très peu, mais il y en a, en général des enfants de couples de deux langues différentes qui ont choisi l’eo comme langue commune. Ils avaient même une revue particulière, peut-être qu’elle existe toujours. De toute manière, son vrai destin, c’est d’être une langue auxiliaire, permettant ainsi une vraie diversité linguistique.
« La diversité linguistique demeure essentielle, et tout en accélérant la diffusion des langues les plus puissantes, le web lui a donné une nouvelle jeunesse, »
Oui et non, la toile, le réseau, Internet a donné à l’anglais un sévère coup de vieux : peut-être est-il à son apogée sans que nous le voyions déjà, (demain son déclin ?) Du fait de la montée en puissance de l’Asie et de l’afflux d’internautes asiatiques et de leurs langues. Parallèlement, il a aussi donné un formidable coup de jeune à l’espéranto en le rendant plus visible. L’Union européenne vient d’ouvrir un forum sur le thème « pourquoi apprendre les langues », eh bien parmi les intervenants, il y a de très nombreux espérantophones, polyglottes, certes parce que le sujet nous intéresse, mais aussi parce que la plupart sont polyglottes et qu’une langue auxiliaire est le meilleur garant de la diversité linguistique.
http://forums.ec.europa.eu/multilingualism/fr
L’UE et la Commission nous embobinent en répétant sans cesse plurilinguisme, en payant un salaire mirobolant à un commissaire au plurilinguisme et en finançant tout un service qui s’agite et brasse du vent pour amuser la galerie, mais dans les faits, elle nous pousse à l’anglais lingua franca. Les preuves en sont très nombreuses, mais là encore autocensure des médias, ou plutôt boycott puisqu’ils adorent les anglicismes !
Dans le dernier rapport de ce service censé favoriser le plurilinguisme, il est détaillé trente projets en faveur des langues : tous les acronymes sont en anglais ! Où est le respect de la diversité ? De plus, c’est une énorme injustice sur bien des points, économique, politique, personnelle : des milliers d’heures à travailler l’anglais tandis que les natifs disposent de ce même temps à leur guise. Peut-on bâtir une Europe politique sur cette injustice ? L’anglais international n’existe pas, ce n’est qu’un anglais basique ; mettriez-vous sur votre CV, langues parlées : anglais international ?