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Commentaire de poetiste

sur La presse déplore les violences contre les forces de l'ordre


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poetiste poetiste 29 novembre 2007 13:15

Oh ! Mon beau pays !

France ! Pays de tous les dysfonctionnements et problèmes non résolus, pays des emplâtres sur des jambes de bois. Pays des « moi d’abord » et « après pour l’autre s’il en reste ». En France, pour résoudre un problème, on va au plus court : on crée une loi au sein d’une assemblée coupée de la réalité des difficultés des gens ; on est entre personnes sans problème de survie dans l’hémicycle ; on est incompétents. La réflexion est toujours à court terme ; on va au plus pressé, à la méthode intellectuellement la plus facile : la répression. On ne travaille qu’en aval et on avalise l’emprisonnement des individus dans un treillis de lois inextricable. Pourquoi faire simple là où l’on peut faire compliqué, semble être la règle. Mais cette règle a un sens dans la foire d’empoigne ambiante où les régimes spéciaux doivent défendre à tous prix leurs privilèges quitte à annihiler les forces vives de la base qui sont, ne nous y trompons pas, la véritable richesse d’un pays. Autrement dit : le socialisme est mort. Ces « régimes spéciaux » ne sont pas spécialement les cheminots mais plutôt la minorité de très riches qui ont un pied en France et l’autre dans un paradis fiscal, qui peuvent délocaliser le bien national à la vitesse de la technologie moderne. Dans cette hémorragie, c’est l’âme, le sang des Français qui est exilé en même temps que l’outil de travail. La riche France s’évade ; la riche France s’est mondialisée depuis longtemps déjà. La pauvre France n’a plus la force de réagir. Il ne reste guère que des revendications corporatistes pour manifester un mécontentement et, globalement, faire plus de mal que de bien à tout le pays. Des rats ont quitté le navire et d’autres se disputent les restes dans les coursives. D’autres encore, meurent de faim. Quand les idées simples ne sont pas simplistes on dit qu’elles ont du bon sens. En France, le bon sens ne peut plus être car il n’y a pas de partage équitable des biens. Dans un pays où l’abrutissement médiatique tient lieu de culture, comment retrouver confiance dans l’avenir ? Si la formule est « sauve qui peut dans la débâcle » pour les plus riches,( il va sans dire que leurs biens comptent avant le bien collectif), il faut aussi dire qu’une majorité banalise ces comportements. Le profit sans états d’âme est devenu la religion officielle, tout le monde y croit. Mais le petit peuple s’est trompé de religion ; c’est de lui que doit venir une révolution, certainement pas des plus nantis. Il serait temps de s’ébrouer de toutes nos mauvaises habitudes de banalisation de la médiocrité, de la consommation sans réflexion. Sur les parkings des mangeoires grandes surfaces, on peut voir des quantités de voitures quasiment neuves dont beaucoup ont consommé une trentaine de kilomètres avant les achats. On appelle cela la « grande distribution », on a la pudeur de ne pas dire que l’on fait un grand profit sur la foule dans les sociétés anonymes modernes où les actionnaires anonymes spéculent sur la valeur du travail des autres. Du vendeur et de l’acheteur, lequel est le plus vendu des deux ? Dans les banlieues, lieux au ban de la société, ce sont évidemment les victimes de l’exclusion que l’on juge responsables de tous les maux et ce sont eux qui écopent du plus fort taux d’incarcération, étape ultime de la tendance à exclure et à isoler propre à cette société de non partage. On laisse la haine s’étendre et on augmente les effectifs de la police et le nombre des magistrats. La réponse au problème est toujours dans l’immédiateté d’un raisonnement simpliste. En définitive, c’est le monde improductif qui s’alourdit et vient bloquer un peu plus toute résolution des problèmes. La société française fait profit intérieur de ses dysfonctionnements, c’est le syndrome colonial qui se retourne contre elle-même. On fait suer le burnous du consommateur programmé au sous-développement. On ne contrôle plus rien ne sachant pas par quel bout prendre les problèmes et pourtant, il suffirait que l’on ait la volonté de les prendre à la source mais désormais, notre impuissance nous le défend. Le pays des idées fixes, des mesures mesquines pour renflouer le budget, traque le lampiste, l’automobiliste, invente la parafiscalité de la vitesse excessive sur la route. Le gouvernement va tellement vite qu’il a oublié l’énoncé du problème sur sa propre route et qu’il en est réduit à faire semblant de trouver la solution. Oh ! Mon beau pays ! J’en ai la nausée.


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