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Commentaire de ddacoudre

sur Justice : la rétention de sûreté risque de compromettre la présomption d'innocence


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ddacoudre ddacoudre 8 décembre 2007 23:52

Bonjour ratokoarison.

Très bon développement d’un sujet difficile qui surfe sur « l’instinct culturalisé » des hommes et nous ramène de fait en arrière, même vers un eugénisme en germe.

Je vais entrer brutalement dans le sujet.

Les grecs de Sparte dans la Grèce antique ne permettaient pas aux nouveaux-nés de survivre s’ils ne satisfaisaient pas aux canons fixés par une commission d’eugénique. Heureusement, notre civilisation s’est inspirée de celle de la Rome antique qui n’a jamais pris de mesure semblable.

Mais il est fort à parier que si aujourd’hui nous avions encore ses critères Spartiates, ceux qui hurlent avec les loups l’appliqueraient, comme au moyen âge ils appliquaient l’infanticide d’un enfant qui était autorisé, alors qu’a deux l’on passait sur le bûché recouvert d’une cagoule rouge de l’indignité.

Il y a donc bien d’autres facteurs qui déterminent nos comportements que la seule raison car ils n’avaient pas un QI inférieur au notre.

Il n’y a donc pas de références absolues pour définir, pour faire le bon, choix hormis de s’en tenir à préserver la vie et toute la vie. Chose que nous transgressons tous les jours y compris pour nous nourrir.

La tentation de la normalité à été de tous les temps pourvoyeuses de fins mortelles anticipés et « volontaire », la peine de mort en fut une.

Le risque dans notre société qui manipule le génome est encore plus grand. Dans ton article tu n’émets aucune condamnation est c’est une bonne chose car il n’y a pas lieu de le faire, car nous ne sommes ni responsable du monde ni de notre existence, et lorsque nous agissons quel qu’en soient nos actes les autres en sont les coauteurs.

Ce raisonnement effraie tout le monde surtout quand l’acte est délictueux ou criminel, pour ne pas rechercher là où chacun indirectement y a été pour quelque chose.

Mais pourtant ils reconnaissent volontiers que la famille, l’école, et les tiers fondent nos comportements, mais naturellement que les bons, les mauvais sont toujours le produit personnel d’un individu ou directement de la famille, et la famille qui le tient de sa famille etc. comme s’ils s’agissait d’une hérédité. Sauf qu’en descendant l’échelle cela nous conduit au Cro-Magnon, et il me semble qu’il c’est passé bien des choses entre temps.

Ce qui ne signifie pas que les parents n’ont aucune incidence sur la formation de l’enfant, mais ceci ne conduit pas à rejeter pour autant le formatage de la société composée des autres sur la famille qui en modifiera ses comportements même les mieux apprit.

Ainsi, l’éducation, la famille et les messages audiovisuels représentent, sans aucun doute, une contrainte et les nouvelles addictions montrent bien la part des influences sociales globales sur les destins individuel.

Malgré les avancés scientifiques sur la connaissances des comportements humains nous sommes toujours dans un schéma rétrograde et comme tu le soulignes il ne fait que grandir annihilent les quelques progrès que la conscience humaine avait enregistré. Les causes en sont connues depuis Le Play.

En l’espèce, il ne s’agit pas d’une prévention de type social, par la réduction des inégalités, la réduction de la misère la régulation des désirs etc. sont autant de facteurs connus comme criminogènes, grâce aux travaux de Le Play et pour les désirs depuis le bouddhisme pour ne retenir qu’eux. Il s’agit d’une prévention fondée sur la prévision du risque de manière à l’étouffer si possible dans l’œuf, fondé sur l’hérésie du risque zéro face aux réalités de la nature.

Actes des plus démentiel qui conduit à l’eugénisme et qui ne peut être que le produit d’un esprit malade. C’est pour cela que j’avais commencé par Sparte, bien qu’il y en ai eu plus prés de nous, mais cela montre que cette tendance n’est pas une nouveauté honteuse qu’il faut condamner, mais une réalité qu’il faut connaître pour en chercher les fondements et éviter de la mettre en œuvre car elle est plus criminogène que les crimes qu’elle se veut de contenir.

Cela ne retire rien aux actes commis par des personnes, même si ce sont d’autres qui les ont inspirés par leur éducation où les conditions de vie, il n’est pas possible de condamner une société, et chacun reste l’acteur des ses agissements.

Ceci nous conduit à différencier la responsabilité d’un événement qui appartient à l’ensemble et la responsabilité de l’acteur en capacité de comprendre le choix délictueux ou criminel auquel il a était conduit qu’elle qu’en soit les raisons et qui représente suivant l’ordre sociétal un manquement d’ordre public (mouvant et évolutif) pouvant nuire jusqu’à la mort d’autrui.

Ce débat qui est le produit de la cognition a été celui de la réflexion des juifs, (œil pour œil etc.) puis des chrétiens le pardon (dont le père de la victime à laquelle tu te réfères pour ton article semble être capable) que notre société avait un peu réussi à mettre en place avec le pardon de la république, reconnaissance en cela de la place de la société dans tout les crimes et délits, surtout pour ceux qui demain n’en seront plus du fait de l’évolution des mœurs, et sur lesquels il est inutile de s’acharner, comme des nouveaux que nous fabriquons en attirant la vindicte populaire.

C’est pour cela comme tu le rappelais que la justice ne doit juger que des faits et jamais ne prononcer des peines devant exclure par la mort ou la détention à vie des personnes qui ne présentent pas une déficience mentale incurable justifiant d’être écarté à vitam æternam, (le crime politique représente d’autres difficultés)

Avoir ce comportement humaniste ne signifie pas accepter l’horreur, et comprendre ne signifie pas être laxiste, discours auquel à conduit le débat politique pour en arriver à mettre en péril le droit du fait pour en arriver à celui de l’intention que tu commentes, qui nous conduira à celui de la question.

Cette gradation n’est pas à mettre sur le dos d’un particulier, c’est une évolution qu’il nous faut observer car elle constitue le produit du recul de l’instruction audacieuse au bénéfice de l’ignorance peureuse, l’une utilise « la raison » l’autre « l’émotion » pour aller vite.

Si nous n’avons plus peur du tonnerre c’est que nous l’avons compris, ce n’est pas pour autant qu’il ne nous fait pas émotionnellement sursauter mais tout de suite la raison nous dit ce qu’il en est, et ce n’est pas pour cela qu’il ne tue pas tous les ans malgré toutes les recommandations.

Tous les crimes et délits procèdent de cela, si nous voulons nous en prémunir il faut enfermer tous les hommes, car l’expérience nous a démontré que recouvert d’un costume, armé d’une idéologie et détenteur de la puissance absolu ils étaient culturellement (c’est important même si je ne le commente pas) tous des criminels en puissance, non pas poussés par notre instinct, mais par un ordre social qui refoule bien des désirs et en invente des inaccessibles avec tous ses objets mortel.

L’homme n’est pas un être criminel ce n’est qu’une définition sociale, c’est son organisation d’entassement surnuméraire dans un espace restreint qui est criminogène, car c’est dans les campagnes qu’il y en a le moins de crime, comme c’est dans les campagnes que les hommes sont le moins inventifs puisqu’il ne sont pas soumis au stress de la promiscuité, comme ce ne sont jamais dans les campagnes que se sont faites l’histoire des sociétés.

La marche en avant de l’homme a un coût humain, vouloir s’en préserver quand il est mortel est tout aussi humain, mais en faire un sujet de régression intellectuel est une autre chose, en abusant généralement de l’émotion, de la compassion et de la peur des hommes.

Tu as soulevé le cas des violeurs d’enfants, mais il y a celui des veilles, et d’autres à tous les âges qui n’intéresse à priori ni les uns ni les autres. ce sujet fait recette parce que la sexualité est l’objet d’un tabou depuis le début du judaïsme et que l’on se construit avec. Donc le choix des médias et des hommes n’est pas innocent, qu’il soit volontaire ou qu’il suive le cours des tendances, il n’en demeure pas moins instrumentalisateur, pour un nombre de risques très limité, mais hyper émotionnel, au-delà de l’info qu’il représente.

Les maladies nosocomiales statistiquement sont de l’ordre de 10000 morts.

On peut donc observer que le sentiment d’insécurité ne se porte pas évidemment sur les risques les plus importants, mais sur un phénomène social, certes présent, mais beaucoup plus visible et spectaculaire du point de vue médiatique.

Ce domaine d’actualité est particulièrement sensible aux représentations, et donc soumise à des perceptions diverses et variées, renforcées par des intérêts contradictoires, qui viennent ensemble forger ce qu’il est coutume d’appeler « l’opinion publique ».

Celle-ci a une influence certaine sur les politiques menées et sur les moyens mis en œuvre, et donc par voie de conséquence, sur l’action des professionnels qui doivent s’adapter au mieux, tout en étant en première ligne, je vise les personnels de justice et activités connexes.

Depuis le début du consumérisme les phénomènes se sont aggravés, malgré l’existence de mesures punitives réputées dissuasives et exemplaires.

En revanche, il apparaît une similitude des causes et des profils sociaux, avec toutefois une gradation des violences.

En effet, les années 1970 ont vu arriver la délinquance liée à l’usage et au trafic de stupéfiants, et son cortège d’agressions connexes pour subvenir aux besoins de dépendance. Puis ces dernières années, ce sont les viols et les violences physiques qui ont émergés des statistiques (qui doivent être d’ailleurs étudiées avec attention car facilement interprétables, du fait qu’aujourd’hui ceux-ci sont plus facilement déclarés.)

A cela il faut ajouter le phénomène qui est de nos jours qualifié de violences urbaines, lesquelles vont des rodéos en voiture, motos, aux véhicules incendiés, aux affrontement violents avec les forces de l’ordre et qui relève de l’émeute ; autant d‘événements qui sont largement médiatisés car spectaculaire. Cette caisse de résonance médiatique se trouve être, de plus, le relais « de débats politiques » (si l’on peut les nommer ainsi), qui ont une finalité plus polémique que résolutoire, et qui amplifient un sentiment d’insécurité, qui s’exprime alors dans l’opinion publique.

Satisfaire cette opinion publique que l’on stigmatise pose le problème évident d’un paradoxe qui ne peut échapper aux hommes politiques puisqu’ils jouent avec depuis un certain nombre d’année. L’on ne peut pas dire qu’il ne s’agisse pas d’une action réfléchit à une situation qui vise un futur auquel ils préparent les esprits sur la base d’un sujet épidermique qui ne tolère aucune autres réflexions que la compassion aux victimes, rappelé sans cesse par le pouvoir.

Raison qui conduira les hommes sur une peur irrationnelle entretenus au quotidien par les médias de perdre leur liberté et de finir sous le contrôle de commissions qui statueront pour savoir s’il est un bon français respectueux des lois sinon , comme chez Castro ou bientôt Poutine il se retrouvera dans un centre hospitalier comme du temps de Staline et suivant, ou dans des camps de redressement pour anti sociaux coupables d’avoir voulu, transgresser la loi pour ne pas vivre pauvre, ou coupable d’être génétiquement ou non mal né.

Je crois que la loi se dessine ou l’on en viendra aux délits d’intentions, ce qui réduira à néant la présomption d’innocence qui à déjà disparu dans les supermarchés qui invitent à montrer les sacs pour prouver que l’on est honnête et la plupart des citoyens trouve cela normal.

La présomption d’honnête homme a déjà disparu, il ne reste plus qu’à détruire celle d’innocence.

Il nous faudra alors changer la constitution pour dire : tout homme né coupable et doit faire la preuve de son innocence pour vivre libre.

Merci pour cet article qui m’a inspiré un long commentaire.

Cordialement.


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