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Commentaire de onegus

sur Guillaume Dasquié : la source ou la liberté


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Onegus onegus 11 décembre 2007 07:11

Merci Ju pour ce petit rappel... Dans, l’émission de Paul Amar jointe ici, on note l’évocation de la visite d’un opérateur local de la CIA à Ben Laden lors du séjour de celui-ci à l’hôpital américain de Dubaï en juillet 2001 -soit trois mois avant les attaques, à une époque où ce même Ben Laden était sensé être l’ennemi public numéro 1 des USA...
 L’information avait été enterrée depuis sa sortie par RFI et le Figaro le 31 octobre 2001 (et oui, c’était une autre époque...) et ne circulait plus que sur le net... On peut en retrouver le détail exact et enrichi sous la plume de Richard Labérie, chef du service de politique internationale à RFI, dans le premier chapitre de son livre “Les coulisses de la terreur” paru aux éditions Grasset sous le titre “La leçon d’anatomie de Dubaï” :

La leçon d’anatomie de Dubaï 


Proche de la direction administrative de l’Hôpital américain de la petite principauté pétrolière, l’homme accepte notre rendez-vous dans un hôtel Sheraton de Dubaï - l’un des sept émirats de la fédération des Emirats arabes unis, au nord-est d’Abou Dhabi. Fréquentant depuis des années l’oligarchie politico-religieuse de la petite ville de 350000 habitants, ce musulman pratiquant est consterné de l’évolution pro-occidentale accélérée des élites de la péninsule arabe et choqué d’avoir à vivre entre McDonald’s, Planet Hollywood, Kentucky Fried 
Chicken et une mosquée « vendue aux impies ».

Il affirme qu’Oussama Ben Laden, l’ennemi public numéro un, a séjourné à l’Hôpital américain de Dubaï entre le 4 et le 14 juillet 2001. Les services secrets occidentaux qui suivent Ben Laden à la trace font en effet état d’un trou dans son emploi du temps durant cette même période. 


- Ainsi, Ben Laden serait venu se faire soigner à l’Hôpital américain de Dubaï deux mois avant les attentats du 11 septembre ? 

- Oui, il était bien ici au début du mois de juillet 2001. Venant de l’aéroport de Quetta au Pakistan, il a été transféré à l’Hôpital américain dès son arrivée à Dubaï-Airport.

Accompagné de son médecin personnel et fidèle lieutenant, sans doute l’Egyptien Ayman al-Zawahiri - quoique sur ce point les témoignages ne soient pas formels -, de quatre gardes du corps et d’un infirmier algérien, Ben Laden a été admis à l’Hôpital américain, un bâtiment de verre et de marbre situé entre Al-Garhoud Bridge et Al-Maktoum Bridge, non loin du centre commercial bien connu qu’est le Wafi Center. Chaque étage de l’hôpital comporte deux suites « VIP » et une quinzaine de chambres. Le milliardaire saoudien a été installé dans le département d’urologie du Dr Terry Callaway, spécialiste des calculs rénaux et de l’infertilité masculine. Il est reparti de Dubaï aux alentours du 14 juillet. 



Un vol quotidien Dubaï-Quetta est assuré par Emirates Airlines et Pakistan Airlines. Plusieurs témoignages recueillis à l’aéroport de Quetta confirment que des vols réguliers d’appareils privés immatriculés aux Emirats ou en Arabie Saoudite desservent fréquemment Dubaï sans enregistrement ni plan de vol, et que plusieurs responsables du régime taliban de Kaboul effectuaient fréquemment le voyage pour affaires et « loisirs ».

- De quoi souffrait-il ? 

- Il souffrait d’une affection rénale, et cela depuis de nombreuses années. L’Hôpital américain de Dubaï possédant un département d’urologie très réputé, il est venu consulter et faire des examens impossibles à entreprendre dans les hôpitaux pakistanais, qui ne sont pas équipés pour cela. 



En mars 2000 déjà, s’appuyant sur un rapport des services secrets thaïlandais, l’hebdomadaire Asia Week publié à Hongkong s’inquiétait de la santé de Ben Laden, faisant état d’un grave problème physique et précisant que ses jours étaient en danger à cause d’une « infection rénale qui se propage au foie et nécessite des soins spécialisés ». Selon des sources policières pakistanaises, Oussama Ben Laden se serait fait livrer un matériel mobile de dialyse dans son repaire afghan de Kandahar durant le premier semestre 2000. 


Notre témoin précise que ce déplacement sanitaire à Dubaï n’était pas le premier. « Les rapports entre l’émirat et l’Arabie Saoudite ont toujours été très étroits », explique un financier de Dubaï, « et les princes des familles régnantes qui avaient reconnu le régime des Taliban se rendaient souvent en Afghanistan. » L’un de ces princes, grand amateur de chasse au faucon et ami des Etats-Unis, se déplaçait souvent pour chasser sur les terres contrôlées par Ben Laden en Afghanistan. Les deux hommes se connaissaient bien et s’appréciaient. Lorsque Oussama Ben Laden est tombé malade, c’est tout naturellement qu’il est venu se faire soigner à Dubaï, répondant à l’invitation de son ami. 
 Selon plusieurs sources policières arabes, Oussama Ben Laden s’est en effet rendu plusieurs fois à Dubaï entre 1996 et 1998 pour des raisons de santé, mais aussi pour régler quelques dossiers financiers. Le 27 septembre 2001, la banque centrale des Emirats arabes unis a annoncé avoir ordonné le gel des comptes et des investissements de vingt-six personnes ou organisations soupçonnées d’entretenir des contacts avec la mouvance de Ben Laden. La Dubai Islamic Bank était particulièrement montrée du doigt depuis 1999. Mais dès le début des représailles militaires américaines en Afghanistan, en octobre 2001 et pendant plusieurs semaines, le consul taliban a transféré de Kaboul à Dubaï des fonds appartenant à la banque centrale afghane à hauteur de trois millions de dollars par jour, en or et en bijoux, ce qui permettait de contourner le gel des avoirs bancaires. 


- Oussama Ben Laden a-t-il reçu des visiteurs ? 

- Durant son hospitalisation, il a reçu la visite de plusieurs membres de sa famille, dont sa mère, et de personnalités saoudiennes et émiratiennes. Après le 10 juillet - je ne me souviens pas du jour exact -, empruntant l’ascenseur principal de l’hôpital, j’ai croisé un Américain que tout le monde connaît. Il est descendu à l’étage de Ben Laden. 

- Un Américain, vous voulez dire une personne privée ? 

- Non, il s’agissait du chef d’antenne de la CIA à Dubaï. 

- Comment le savez-vous ?
- Dubaï est un petit territoire. Tout le monde se connaît. La police est également très présente et sait tout ce qui se passe. Demandez autour de vous dans la communauté occidentale, vous verrez, tout le monde vous dira qui est ce monsieur et pour qui il travaille. Lui-même ne s’en cache pas, surtout lorsqu’il sort d’un repas bien arrosé. 



Confirmée par d’autres témoignages, l’histoire s’est répandue comme une traînée de poudre dans la petite communauté aussi fermée que désœuvrée des expatriés qui vivent dans l’émirat. Ils se retrouvent vers 19 heures, dès la nuit tombée, dans divers restaurants et clubs de la ville, pour échanger les dernières nouvelles de leurs pays respectifs et commenter la chronique locale autour de quelques grands crus importés au prix fort. La consommation d’alcool n’est pas interdite à Dubaï, qui demeure l’émirat le plus libéral. Les expatriés sont fiers de cette « Amérique sans les Américains ». C’est dans ce contexte que l’agent de la CIA s’est vanté publiquement d’avoir rendu visite au milliardaire saoudien. 


- Ce contact entre son agent et le Cheikh avait-il eu l’aval de la hiérarchie de la centrale américaine de renseignement ? Les autres services de l’administration américaine étaient-ils au courant de cette visite surprenante ? 
- Je ne peux pas répondre à ces questions, mais je peux vous préciser le contexte. A son arrivée en Afghanistan, n’oubliez pas qu’Oussama Ben Laden était l’ami des Américains et leur lien contre les Russes. La CIA, à cette époque, participait au financement de ses troupes et à son approvisionnement en matériel militaire. Au départ des troupes russes d’Afghanistan, les Américains, comme ils l’ont fait souvent ailleurs également, ont laissé tomber leurs alliés. Ils n’avaient plus de raisons de soutenir Ben Laden et ses hommes. De plus, en février 1991, les Marines se sont installés durablement à proximité des lieux saints de La Mecque et de Médine, ce qui était inconcevable pour le pieux Ben Laden. Les amis d’hier sont devenus tout d’un coup les ennemis d’aujourd’hui. S’agissant des Emirats, la situation était différente. Ils ont toujours été des partenaires des Etats-Unis, comme de l’Arabie Saoudite où Oussama Ben Laden était une figure connue et importante, et où sa famille est encore aujourd’hui très respectée.
- Pourquoi me racontez-vous tout cela ? 

- Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Américains ont déclaré la guerre au terrorisme. Deux mois avant ces tragiques événements, un membre de l’administration américaine rencontrait Oussama Ben Laden. Je ne vous cache pas que cela me trouble et me révolte à la fois ! C’est pour cette raison que je pense que la vérité doit être dite. 



Recoupé et vérifié par d’autres témoignages, le récit de notre informateur atteste que la fameuse rencontre a eu lieu le 12 juillet 2001. 
Révélée le 31 octobre 2001 par Radio-France Internationale (RFI) et Le Figaro, l’information est aussitôt démentie par le directeur de l’hôpital, Bernard Koval : « Oussama Ben Laden n’a jamais été ici. Il n’a jamais fait partie de nos patients et n’a jamais été soigné ici. Cet hôpital est trop petit pour que quelqu’un puisse y être admis à la dérobée par une porte de service », déclare-t-il le même jour à l’AFP. Le 1er novembre, un porte-parole de la CIA, Anya Guelsher, ajoute : « Il s’agit d’une absurdité totale ». Le lendemain, RFI révèle l’identité de l’agent de la CIA qui, selon ses informations, a bel et bien rencontré Ben Laden. 
Le représentant local de la CIA qui a rendu visite à Oussama Ben Laden le 12 juillet 2001 à l’Hôpital américain de Dubaï s’appelle Larry Mitchell. Si sa carte de visite précise qu’il est agent consulaire, chacun sait à Dubaï, notamment dans le petit milieu des expatriés, qu’il travaille sous couverture, en clair qu’il est de « la grande maison ». Bon connaisseur du monde arabe et spécialement de la Péninsule, Larry Mitchell est un personnage haut en couleur qui égaie souvent les soirées un peu mornes des expatriés de Dubaï. L’un de ses proches a coutume de dire que son exubérance naturelle met souvent en péril son devoir de réserve. Toujours est-il qu’il a définitivement quitté l’émirat pour les Etats-Unis le 15 juillet 2001. A Langley, au siège de la CIA, on explique qu’il est rentré au pays pour se marier. Et lorsqu’on demande s’il est possible de le rencontrer, le porte-parole Anya Guelsher répond, sans rire, qu’il est en voyage de noces.


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