Bonjour Baumann,
Mon propos n’avait pas pour but d’énoncer une vérité générale, il se limitait juste à pointer ce qui me paraît incohérent dans les positions de Fouadraiden, qui est symptômatique d’une posture dite « victimaire », à tort d’ailleurs puisque ladite posture consiste généralement à exalter son propre préjudice afin d’en tirer une supériorité morale, sur le fondement de laquelle l’on peut dès lors incriminer une société dans son ensemble.
S’agissant de la défiance vis-à-vis de la justice, je ne peux que comprendre cette réticence, eu égard à sa lenteur et à ses incohérences ponctuelles. Mais les défauts de la justice, à dire vrai, ne sont pas plus flagrants en matière de discrimination qu’en droit social (indemnisation maladie, etc...), pour ne prendre que cet exemple.
Non pas qu’il n’y ait pas évidemment des raisons spécifiques de douter de l’utilité de la justice lorsqu’elle a à connaître d’affaires de discrimination ! Mais lorsque le discours politique se forge, comme celui des « indigènes de la République » pour ne citer qu’eux, sur une négation absolue de la justice en France et ce malgré son évolution significative depuis 2000, il y a dans cette posture particulière quelque chose qui relève du choix politique, me semble-t-il : en d’autres termes, certains mouvements de pensée n’hésitent pas aujourd’hui à promouvoir un fatalisme très largement imprégné d’opportunisme.
Mais je le répète, il s’agit pour moi d’une posture relativement marginale, et qui doit le rester, et ne peut être contenu aux marges qu’en promouvant le recours au droit positif plutôt que de multiplier les appels à la « repentance », option qui n’est en somme que le prolongement en négatif des campagnes de moralité menées par SOS Racisme dans les années 80-90, avec les résultats que l’on sait.
Ps : Merci pour les éclaircissements que vous avez apporté quant à votre précédente intervention quant aux causalités du phénomène migratoire.