Cher Paul Villach
Cette publicité est quand même à la base une publicité mensongère : elle laisse supposer qu’une femme pourrait être sportive , et , le reste du temps , marcher en talons-aiguilles !
Or , d’un point de vue médical , les talons-aiguilles ( et , plus généralement , les talons hauts , ) sont une véritable hérésie , qui assure une partie non négligeables des revenus des rhumatologues , chirurgiens orthopédiques et phlébologues . En effet , le port de talons aiguilles perturbe gravement la physiologie ostéo-articulaire des membres inférieurs et du rachis , ainsi que le fonctionnement du système veineux . Quelques explications scientifiques , que j’essaierai de rendre à peu près compréhensibles , s’imposent :
- Les talons aiguilles entraînent une semi-verticalisation du pied , ce qui fait que le poids du corps , au lieu de se répartir uniformément sur toute la surface de la voûte plantaire , se concentre sur la petite surface constituée par l’ensemble des articulations métatarso-phalangiennes . La pression P = F / S est donc bien plus forte sur ces articulations , en particulier sur celles des gros orteils . Cette modification de la géométrie fonctionnelle du pied féminin est à l’origine d’une maladie quasiment exclusivement féminine : le hallux-valgus , ( déformation souvent douloureuse qui est à l’origine de bon nombre d’interventions ! )
- Les talons aiguilles , par la diminution du polygone de sustentation qu’ils provoquent , entraînent une instabilité du pied à l’origine de fréquentes entorses de la cheville , et favorisant à long terme l’arthrose de cheville , contre laquelle il existe fort peu de traitements satisfaisants .
- Les talons -aiguilles provoquent une hyperlordose lombaire ( accentuation de la cambrure mettant en valeur les fesses ) , qui est probablement l’effet esthétique recherché , mais qui a des conséquences non négligeables : en effet en accentuant l’angle physiologique que fait la charnière lombo-sacrée par rapport à l’horizontale , ils provoquent une forte augmentation des contraintes mécaniques s’exerçant sur les derniers disques intervertébraux lombaires , ce qui se complique de lombalgies chroniques , voire de sciatiques . Cette augmentation des contraintes s’exerce aussi sur les apophyses articulaires postérieures des dernières vertèbres , d’où arthrose inter-apophysaire postérieure précoce !
- Les talons aiguilles , en réduisant la longueur du triceps sural ( muscle qui donne sa forme au mollet ) , diminue le phénomène capital dit de la « pompe musculaire du mollet » : en effet , les mouvements alternatifs de contraction-décontraction /raccourcissement-allongement du triceps sural sont d’amplitude nettement plus faibles sur un pied partiellement verticalisé au préalable par les talons aiguilles . Or ces mouvements aident considérablement au retour du sang veineux des membres inférieurs vers le coeur , par un effet de pompage . En réduisant considérablement l’amplitude de ces mouvements , les talons -aiguilles favorisent les lourdeurs , oedèmes de jambe et varices , qui affectent de ce fait bien plus la gent féminine que la gent masculine !
Toutes ces misères causées par les talons aiguilles , ou même par de simples talons hauts , sont évidemment incompatibles avec le sport d’un certain niveau : des entorses de cheville , des lumbagos , des sciatiques et varices ne sont guère favorables , on le conçoit aisément , aux performances sportives ( on observe à l’inverse d’ailleurs assez rarement de pratiquantes régulières ou occasionnelles de sports chez les porteuses habituelles de talons-aiguilles ! )
Le leurre d’appel sexuel censé être réalisé par le port de talons-aiguilles n’est un leurre que parce qu’il est issu d’un apprentissage spécifique à la civilisation occidentale . D’un point de vue rationnel , il s’agit d’une coutume ridicule et préjudiciable . De même , les atroces déformations des pieds rapetissés par bandage des chinoises du temps passé , encore plus préjudiciables que les talons-aiguilles , n’inspirent que de la répulsion pour les hommes d’autres cultures . Il en est ainsi pour d’autres déformations induites chez les femmes de certaines cultures , telles que les femmes-girafes de Birmanie ou les femmes à mâchoire inférieure à plateaux de certaines tribus , toutes déformations qui n’inspirent des idées sexuelles que chez les habitants mâles de ces tribus respectives , à l’exception du reste de l’humanité masculine ! Une femme à plateau n’inspirerait pas plus de concupiscence chez les hommes de sa tribu si elle mettait , en plus de son plateau buccal , des talons aiguilles !