D’accord qu’on apprend plus facilement une langue proche, romane pour nous, germanique pour d’autres. mais c’est relatif, cela reste une entreprise ardue et de longue haleine, un travail très sous-estimé pour des raisons idéologiques et psychologiques.
"Le français était longtemps la lingua franca européenne. Si c’était toujours le cas seriez-vous toujours contre le principe d’une telle langue européenne ?"
Mais je suis tout à fait pour une lingua franca européenne ! Seulement, je pense qu’elle doit être facile, pour être acquise à un niveau moyen par le plus grand nombre d’Européens, assez européenne, efficace comme langue pivot. Or, le français comme l’anglais sont très difficiles (quoi qu’en dise la propagande anglophone), et les deux choix sont tout aussi injustes financièrement et économiquement envers les autres peuples. Trois langues de travail, itou, en plus c’est déjà ce qui a mené à l’anglais.
Je ne fais pas mystère (dans d’autres articles ou discussions) que le plurilinguisme qui me paraît le plus efficace pour l’UE, ce serait l’espéranto (deux ans, en option) plus l’apprentissage d’une langue étrangère ou deux au choix, à valider à l’école à un niveau modeste (pour les raisons indiquées dans l’article), ainsi que l’apprentissage (au niveau où l’on peut) de la langue du pays dans lequel on travaille ou vit quelques années, et selon les besoins professionnels - ce qui inclut évidemment l’anglais !
Il y a à peine 4 ans, avant d’apprendre l’espéranto et de "découvrir" la boycottage dont il fait l’objet en France, je pensais comme beaucoup, au sujet de l’anglais lingua franca "bof, pourquoi pas, il faut bien une langue".
Mais depuis que je me documente sur le sujet, je me suis rendu compte (après beaucoup d’autres) que l’anglais est totalement inadapté à ce rôle de lingua franca, totalement injuste, et que seuls le lobbying et l’effet boule de neige, l’inertie du système complexe d’intérêts en jeu, de résistance naturelle aux changements, font que ça continue voire que ça s’aggrave (cf. le rapport Attali), et chose incroyable, que l’UE ne veut même pas ouvrir le débat sur les langues et la communication !
Dans l’immédiat, au vu de la méconnaissance et des clichés qui entourent l’espéranto, il me semble plus adapté et plus consensuel de proposer le projet européen d’une initiation à dix langues européennes à l’école primaire, dans le respect de la diversité linguistique ; ainsi que vous le dites, les enfants ne pouvant choisir eux-mêmes, il est plus logique de leur faire une initiation aux langues assez polyvalente. De même que ce sont les parents qui choisissent l’anglais en 6e (au primaire, on ne choisit pas), et pas les enfants, saud exception. Ensuite, au collège, ils pourraient réellement choisir selon les modalités proposées dans l’article.