@ M. Villach,
(Seconde tentative pour la mise en page...)
Malgré le soin que vous avez apporté à étayer votre point de vue, je ne parviens pas à partager votre indignation.
EN effet, sauf erreur de ma part, une campagne publicitaire, dès lors qu’elle ne se limite pas à un visuel unique, repose nécessairement sur la déclinaison d’un même code. Et en l’occurrence, il paraît manifeste que le code en question consiste à détourner des maximes philosophiques à des fins de dérision du politique.
Et force est de constater que le code publicitaire est particulièrement adapté, d’une part au produit dont il fait la promotion, et d’autre part au support de vente auquel il est rattaché. L’association des maximes à des clichés de personnalités politiques permet en effet dans le même temps :
1- De vanter l’utilité de la philosophie comme outil de compréhension de l’actualité, qui plus sous une forme ludique qui permet de paralyser le caractère rédhibitoire traditionnellement associé à la matière philosophique.
2- De justifier la "vente liée" du quotidien Le Monde et d’oeuvres philosophiques, en affirmant l’interdépendance entre les deux, ce qui au passage permet d’atténuer la démarche mercantile de cette "vente liée".
De fait, cette campagne publicitaire me paraît fort bien conçue. Voyons maintenant le passage de la conception à la réalisation...
A l’évidence, ont été choisis deux référents aisément identifiables pour tout lecteur : l’actuel président de la République et les principaux représentants du parti d’opposition.
Sans trop m’avancer sur le déroulement de la séance de "brainstorming" (pour employer le dialecte de la sombre confrérie des fils de pub), je gagerais qu’un Jean-Kevin a lancé l’idée qu’il fallait dégager une "push line" pour chacun des deux réferents. Ce à quoi Gisèle a répondu : Heinnnnnnnnnnnnnn ???? (Gisèle, engagée par intérim à la suite d’un recrutement hasardeux, fut excusée de son incurie, mais tout de même priée de passer à la compta).
Au bout de 30 secondes d’intense réflexion collective (facturée 8 heures au minimum) l’on a ensuite convenu que la push-line (le "trait caractéristique", Gisèle, le "trait caractéristique"...) était pour Sarkozy l’hyperactivité, et pour le parti d’opposition les querelles intestines.
Ne restait plus ensuite qu’à trouver les maximes appropriées pour tourner en dérision l’un et l’autre, ce qui nous donne au final deux critiques fort peu virulentes :
- La première induit l’idée selon laquelle l’hyperactivité du président vise moins à produire des effets concrets qu’à le convaincre lui-même de sa propre existence, ou du moins à donner l’illusion de son importance au spectateur médusé.
- La seconde laisse entendre que malgré les querelles intestines qui grèvent le Parti socialiste, ce dernier feint de les ignorer pour maintenir l’unité de façade.
Dans un cas comme dans l’autre, l’ironie est aussi légère que convenue, cette retenue ayant pour principal intérêt publicitaire de préserver la sensibilité politique de l’acheteur potentiel tout en suscitant sa connivence.
Mais, comme tend à le démontrer votre réaction épidermique à cette campagne de promotion, le publicitaire prend toujours le risque de heurter certaines sensibilités politiques, plus développées que d’autres, lorsqu’il sollicite certains objets.
26/01 17:25 - Paul Villach
Vous mettez le doigt fort justement sur l’opposition entre le chef solitaire et le (...)
26/01 11:32 - Paul Villach
Je me réjouis qu’en vous promenant dans les rues, vous vous souveniez d’une (...)
26/01 10:28 - COLRE
@lib, bonjour, (votre message arrive en même temps que le mien), Je dirais que le Monde (...)
26/01 10:18 - COLRE
@Paul Villach, Vous avez levé un lièvre avec cet article. Plus on y réfléchit, et plus on (...)
26/01 10:02 - lib
Très intéressant commentaire de JL Moreau. qui vient tempérer si l’on veut, une très (...)
26/01 08:41 - Céphale
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