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Commentaire de JCB

sur Stages en stock, jeunes en colère


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JCB 7 février 2008 00:26

Bonjour à tous,

Je me dois de réagir à cet article pour partager mon expérience passée et récente, qui aboutti à une conclusion assez révoltantes sur l’abhération du système actuel.

Tout d’abord, j’ai moi même été étudiant et stagiaire à plusieurs reprises au cours de mon cursus. Je ne suis pas entièrement convaincu que mes études aient été vraiment utiles à ma formation professionelle, si ce n’est pour valider mes capacités et me donner le tampon du diplome (utile et nécessaire aux entreprises lorsqu’elles sélectionnent leurs futurs employés). En revanche je suis parfaitement convaincu que mes stages m’ont été fort utiles. Et je suis tout autant convaincu que ma productivité lors de mes stages, que je jugerais aujourd’hui au mieux de médiocre, ne justiait pas forcément le niveau de défraiment reçu (mais j’ai peut-être eu de la chance à l’époque).

Je suis donc actuellement en position d’offrir des postes de stages, ce que je fais très volontier croyant fortement aux vertues formatrices du stage. Mon raisonnement légèrement égoiste est de me dire que, pour que je bénéficie d’une retraite aisée dans un pays aisé comme le notre, il faudra nécéssairement maintenir les compétances et donc la valeur des futurs cotisants qui paieront ma retraite (effet sain du régime par répartition).

De plus, devant gérer un budget et des objectifs (désolé si ca peut en choquer certains, mais non : il n’est pas possible dans une entreprise d’avoir un budget sans objectifs), je m’efforce de sélectionner un candidat motivé, ayant de bonnes capacités et dont le stage pourra participer un minimum du principe (si chère à Ségolène) du gagnant-gagnant.

Je tiens à le préciser : ma société (un grand groupe international) à une politique de rémunération très correcte puisque un stage pour un élève ingénieur est généralement "défrayé" légèrement au-dessus du SMIC. Ce défraiment étant bien évidemment entièrement à la charge de mon service.

Hors en décembre dernier, ayant trouvé un candidat me convenant parfaitement et qui semblait très motivé par le sujet de stage que j’avais à lui proposer, quelle n’a pas été ma surprise de voire ce candidat refusé par la direction du personnel sous un prétexte des plus insolites. En effet il avait cru bon de mentioner dans son CV , jugeant ceci comme un élément positif montrant sa motivation personnelle, qu’il avait en parallèle de ses études, et pour pouvoir les financer, travaillé en CDI à temps parciel. Et c’est là que le bas blesse. Il semblerait que les pires complications existent pour une entreprise à prendre un stagiaire dès lors qu’il à déjà travaillé de façon déclarée. Je ne rentrerai pas dans les détails ne les connaissant pas, mais en gros je me suis entendu dire que c’était "trop compliquer à gérer par rapport à l’URSAF" et que donc les personnes ayant déjà travaillé n’étaient plus prisent en stage, et qu’étant donné les controverses actuelles sur le statut de stagiaire, il convenait de ne pas mélanger les genres.

En dehors d’avoir perdu un candidat très prometteur et à première vue embauchable, ce qui m’a mis parfaitement hors de moi, c’est l’abhération de notre si merveilleux système "social".

Il est en effet aujourd’hui plus simple, et moins controversé pour une entreprise d’exclure à priori des stages (et donc de la fillère principale menant à l’embauche pour les débutants) tous les étudiants ayant du travailler en parallèle de leurs études. Autrement dit : si les parents d’un étudiant n’étaient pas assez riches pour lui payer ses études, alors on en veux chez nous. Et ce au nom de la vertue et de ne pas mélanger stage et travail.

Alors biensure un statut du stagiaire devrait clarifier, j’ose l’èspérer, la situation. Mais je remarque que c’est l’excès actuel de règlementations qui favorise des effets tout à fait pervers dans les entreprises vertueuses, sans empêcher les abus dans celles qui de toutes les façons ont décidées de profiter du système par tous les moyens. Je vois aussi que la discussion à l’air de tourner uniquement autour du montant minimum de rémunération des stages, et j’ai peur que le-dit statut ne résolve rien au flou existant vis à vis du droit du travail et des organismes sociaux. Et enfin j’ai très peur que de nouvelles bonnes intensions ne viennent encore :

  • compliquer la gestion des stages et augmenter leur cout pour les entreprises, et donc prévenir celles des entreprises qui essayent de respecter les règles (la grande majorité à mon avis) de proposer des stages.
  • compliquer l’accès eux stages pour les étudiants
  • et donc, alors qu’il semble de plus en plus reconnu la valeur de l’expérience acquise en entreprise, voire réduire le nombre de stages effectués par les générations actuelles d’étudiants.

Je n’ai évidemment aucune solution miracle à proposer, mais je tenais simplement à partager ces quelques faits.


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