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Stages en stock, jeunes en colère

Chaque année, près de 800 000 stagiaires doivent, dans le cadre de leurs études, effectuer un stage en entreprise. Une disposition placée sous surveillance.

La plupart de ces stages sont rendus quasi-obligatoires pour le lycéen ou l’étudiant (en CAP, BEP, bac pro, master et même en école d’ingénieurs) et constituent, de facto, un passage obligé pour accéder à certaines professions, tout comme un moment important dans leur parcours, permettant de se frotter aux réalités d’un futur métier.

Le renforcement de la relation école-entreprise est d’ailleurs au cœur de la nouvelle réforme des universités défendue par Valérie Pécresse, ce qui signifie que cette pratique des stages en entreprise ne peut que s’intensifier demain.

Pour les employeurs, cette disposition est perçue soit comme un devoir de l’entreprise vis-à-vis d’un professionnel en devenir, soit comme une charge qu’il est préférable de ne pas endosser.

Il est vrai que l’accueil d’un stagiaire est, pour l’entreprise qui s’en acquitte dans les règles de l’art (par le tutorat notamment), plutôt une charge qu’un véritable apport, sauf à pratiquer le stage café photocopie, bien connu dans certains milieux.

Pourtant, trop nombreuses sont les entreprises qui abusent du système au mépris des usages et d’une loi facile à contourner, ne voyant dans cette véritable armée de réserve que des proies faciles, malléables et corvéables de surcroît. Ces employeurs peu scrupuleux ont bien vite compris tout l’avantage à profiter au maximum d’un système qui, en l’absence de statut véritable du stagiaire, ouvre la voie aux abus de toute sorte. A l’extrême, des escrocs vont même jusqu’à recruter des bataillons de stagiaires non rémunérés par voie de presse en lieu et place d’authentiques salariés.

Lorsqu’une entreprise décide d’accueillir un stagiaire pour une période déterminée, elle peut décider de lui verser une gratification, restant libre d’en déterminer le montant.

Le versement peut alors être mensuel ou en fin de stage. Aucune cotisation retraite ni assurance chômage n’est à verser. En revanche, le jeune ou ses parents devront déclarer les sommes perçues aux impôts.

Or, il n’est pas rare que certains de ces stagiaires ne connaissent en retour que la poignée de main, quand ce n’est pas le coup de pied au cul.

L’association Génération précaire, qui est une des plus actives à dénoncer les abus, tente depuis deux ans d’alerter les pouvoirs publics, afin d’inciter à légiférer sur cette question.

Pourtant, et comme souvent, c’est dans la rue que Génération précaire a choisi de se faire entendre, afin d’obtenir la reconnaissance d’un statut du stagiaire inscrit dans le Code du travail.

La loi sur l’égalité des chances du 31 mars 2006, qui doit beaucoup à ce coup de projecteur médiatique, prévoyait en effet que les stages étudiants en entreprise de trois mois et plus soient obligatoirement gratifiés.

Un an plus tôt, frileux à légiférer, le gouvernement par l’intermédiaire de Gérard Larcher se contentait, il est vrai, de proposer une charte de bonnes pratiques, non contraignante pour les entreprises.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Un Comité de suivi, composé de représentants des syndicats d’étudiants, d’associations, de DRH d’entreprises et de représentants des ministères concernés, a finalement été dépêché pour formuler une série de propositions sur cette question à remettre au ministère qui devrait présenter son projet de décret très prochainement.

Les propositions de ce comité de suivi sont néanmoins dévoilées et il est probable que la rémunération mensuelle minimum et obligatoire du stagiaire devrait avoisiner les 30 % du Smic, soit 400 € environ.

Complémentairement, la gratification perçue pourrait ouvrir des droits à la retraite. Le Comité s’est en effet prononcé en faveur d’une cotisation retraite employeur forfaitaire pour les stagiaires, optionnelle pour l’entreprise.

Actuellement, un point de blocage semble persister, celui de la durée des stages donnant droit à une gratification. A priori, on peut s’attendre à ce que les stages courts d’observation ou de découverte restent exempts de gratification.

Connaissant la propension de certaines entreprises à tourner la loi à leur profit, il est donc trop tôt pour en prévoir les répercussions. Il faudra donc patienter jusqu’à la promulgation du décret, si décret il y a.

L’arbitrage du gouvernement est délicat, car s’il convient de mettre bon ordre à toutes ces pratiques injustes et douteuses, il convient de veiller conjointement à un bon équilibre qui n’évince ni le salarié au profit du stagiaire, ni ne mette le stagiaire hors jeu, pour de bon.

De ce point de vue, ce n’est pas non plus qu’une question de gros sous.

En effet, tout aussi importants sont les contenus des devoirs et des tâches assignées à chaque partie qui devraient s’inscrire dans le marbre des conventions de stage signées par les parties prenantes. Sur la question du suivi de ces stages en entreprise, il est constant de relever le désintéressement coupable des écoles et des centres de formation, une fois la convention signée.

D’autre part, il est facile de deviner qu’à partir du moment où ces stages seront encadrés par un système de compensation financière obligatoire et par des règles plus contraignantes, les entreprises pourraient être tentées de mettre le pied sur la pédale de frein.

Néanmoins, cela semble être pour l’heure le seul moyen et le juste prix à payer pour lutter contre des pratiques abusives, génératrices de concurrence déloyale avec les salariés et redonner au stagiaire la juste compensation pour ce qu’il apporte à l’entreprise et, surtout, pour tout ce qu’il lui apportera demain.


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24 réactions à cet article    


  • Didier B Didier B 30 janvier 2008 12:20

    Entendu très souvent pendant mes 14 ans dans une enseigne de la grande distribution :

    Reponsable de rayon : J’ai besoin de recruter, je n’ai pas assez d’heures...

    Manager : Non ! On ne recrute pas ! On peut pas avec les 35 heures.

    RH  : Tu n’as qu’à prendre un stagiaire école. Ca ne coute rien, et ça travaille bien.

    Manager  : Ouais, bonne idée. On lui fera faire les fermetures, et les nocturnes....

    Bel article, j’ai appris des trucs... Merci !


    • Rage Rage 30 janvier 2008 14:46

      L’abus sur les stages n’est pas nouveau.

      En 2004 quand j’étais encore à la fac j’écrivais déjà ce que vous dîtes.

      4 ans après, c’est toujours pareil, et rien n’a changé. L’abus est toujours aussi flagrant et personne ne s’en émeut. Donc ce n’est pas Pécresse qui ne capte rien qui risque de changer les choses... puisque déjà en 2005 après les manifs contre les stagiaires précaires, elle ne captait pas le problème (je peux vous en parler je l’ai vu moi-même puisque je faisais parti du mouvement génération-précaire).

      Le chiffre de 800 000 stagiaire est erroné : ce chiffre provient d’un rapport de JM.Walter, ex-directeur de la CFE-CGC. Ce chiffre a été volontairement gonflé pour faire prendre conscience du problème aux décideurs. La réalité se trouve probablement plus proche des 180 -200 000 stagiaires... ce qui n’est pas rien !

      Que ne ferait-on pas pour gagner plus... en faisant travailler plus les autres.


    • Yohan Yohan 30 janvier 2008 16:39

      Je pense que ce chiffre de 800.000 (très estimatif) n’est au fond pas si loin de la vérité. Car si l’on veut faire le tour de la question, le comptage devrait additionner non seulement les stages étudiants de formation initiale, mais aussi les stages d’observation et de découverte scolaires et non scolaires, ainsi que les stages en entreprise du secteur de la formation professionnelle continue. Et ces derniers sont légions, car vous avez tous les salariés en congé individuel de formation + les stagaires jeunes et adultes de la formation professionnelle continue financée par les départements et les régions pour les demandeurs d’emploi. Je pense donc qu’on est avec tout cela pas très loin de ce chiffre.

      A ce titre, il serait intéressant de connaitre le ratio salariés/stagiaires de nos entreprises. On serait probablement effaré de voir à quel point le stagiaire est devenu une variable d’ajustement économique.


    • haddock 30 janvier 2008 12:26

      ça m’ étonnerait qu’ il y ait des pratiques comme ça dans la grande distribution ,


      • Black Ader 30 janvier 2008 14:06

        "Pourtant, trop nombreuses sont les entreprises qui abusent du système au mépris des usages et d’une loi facile à contourner, ne voyant dans cette véritable armée de réserve que des proies faciles, malléables et corvéables de surcroît. Ces employeurs peu scrupuleux ont bien vite compris tout l’avantage à profiter au maximum d’un système qui, en l’absence de statut véritable du stagiaire, ouvre la voie aux abus de toute sorte. A l’extrême, des escrocs vont même jusqu’à recruter des bataillons de stagiaires non rémunérés par voie de presse en lieu et place d’authentiques salariés."

         

        Ces stagiaires sont volontaires et consentants, ils ne peuvent pas se plaindre.

         

        "Les propositions de ce comité de suivi sont néanmoins dévoilées et il est probable que la rémunération mensuelle minimum et obligatoire du stagiaire devrait avoisiner les 30 % du Smic, soit 400 € environ."

         

        N’importe quoi. C’est le stagiaire qui devrait payer, comme ca se fait parfois en GB, pas l’entreprise. Vous êtes en train de créer une nouvelle catégorie de salarié, et de tuer le stage -sauf pour les super diplômé, mais bon, c’est sans doute le but ? (Et par ailleur, ce n’est pas ca qui va impressioner les entreprises fraudeuse, puisque, par déf, elles ne respect PAS la loi..)


        • Yohan Yohan 30 janvier 2008 14:27

          Je vous ferai remarquer que je ne suis pas membre de ce comité, je ne fais que refléter la tendance.

          Quant aux stagiaires qui acceptent soit disant d’être exploités, vous faites fausse route : 1/ faire un stage est obligatoire pour eux 2/ les jeunes n’osent pas toujours réclamer, même ce qui leur a été promis.

          Si les stages ne sont plus possibles, et bien soit : mais tout le monde y perdra. Donc il faut faut trouver une solution juste et équilibrée. Si la Loi oblige les employeurs à la gratification, les jeunes sauront bien mieux faire la part des choses, et l’ambiguité actuelle ne sera plus.


        • Zalka Zalka 30 janvier 2008 14:36

          Encore une débilité "Black Ader".

          Le stagiaire serait volontaire et consentant ? Mais mon gars, le stagiaire DOIT faire un stage pour valider son année d’étude. L’obtention de son diplôme en dépend. Il n’a pas de le choix. Parler de volontarisme et de consentance dans ce cas est profondément faux.

          Personnellement, lorsque j’ai fait mes stages, je faisais partie des chanceux : ceux dont les parents pouvaient assumer les dépenses. Je pouvait donc me permettre d’accepter un stage non payé. Et pourtant, je me faisais avoir, car si un stagiaire est là pour apprendre, il fournit dans le même temps un travail qui mérite salaire. Même si le travail fourni est moins important que l’apprentissage dispensé, il devrait y avoir salaire, car le stagiaire d’aujourd’hui est l’employé de demain : il s’agit donc d’un investissement.

          Mais vous, au contraire, pensez qu’on devrait payer pour obtenir un stage ?! Payer pour travailler ? Même l’esclavage n’allait pas jusque là.


        • Black Ader 30 janvier 2008 19:21

          "Quant aux stagiaires qui acceptent soit disant d’être exploités, vous faites fausse route : 1/ faire un stage est obligatoire pour eux "

           

          Oui, et je dois aussi avoir des chaussures, mais ce n’est pas pour ca que je met les même depuis 40 ans /

          Bref, ils ne sont pas libre de ne pas choisir, mais ils sont libre de choisir.

           

          "2/ les jeunes n’osent pas toujours réclamer, même ce qui leur a été promis."

          Promi ? Depuis quand on fait des promesses à un stagiaire ?????

           

          "Si les stages ne sont plus possibles, et bien soit : mais tout le monde y perdra."

          Pas les entreprises, en tous cas. Il y a UN milliards environs de main d’oeuvre qualifié dans le monde.

           

          "Si la Loi oblige les employeurs à la gratification, les jeunes sauront bien mieux faire la part des choses, et l’ambiguité actuelle ne sera plus."

          La part des choses ?? Comprend pas.. Le jeune à la chance d’entrer dans une entreprise pour la premiére fois de sa vie, qu’est-ce que vous voulez de plus à son bonheur ?

           

          "Personnellement, lorsque j’ai fait mes stages, je faisais partie des chanceux : ceux dont les parents pouvaient assumer les dépenses. Je pouvait donc me permettre d’accepter un stage non payé."

          Je ne savais même pas qu’il existait des stage payé : faut interdire cela.

           

          "Et pourtant, je me faisais avoir, car si un stagiaire est là pour apprendre, il fournit dans le même temps un travail qui mérite salaire. Même si le travail fourni est moins important que l’apprentissage dispensé, il devrait y avoir salaire, car le stagiaire d’aujourd’hui est l’employé de demain : il s’agit donc d’un investissement."

           

          Le stagiaire est un cout, une perte, et ne rapport rien. Quand à l’investissement, c’est celui du stagiaire, pas celui de l’entreprise, qui s’en fiche (sauf qq trés grand groupe qui se compte sur les doigts d’une main). C’est donc bien le stagiaire qui devrait payer l’entreprise pour l’indemniser.

           

          "Mais vous, au contraire, pensez qu’on devrait payer pour obtenir un stage ?! Payer pour travailler ? Même l’esclavage n’allait pas jusque là."

          "Travailler" ? Arf ! trés drôle !

           

          Enfin bref, la pénurie de stage va faire mal.. C’est vrai qu’ils étaient déja débordé par les propositions, les jeunes, vu qu’ils sont exploité, et qui travaillent, pas vrai ?


        • Yohan Yohan 30 janvier 2008 19:38

           

          Ah bon !, selon vous, les entreprises peuvent se passer de stagiaires ? Regardez autour de vous, même Agoravox en a besoin, et même les chaines privées ont besoin de journalistes toute l’année . Vous voulez une preuve ? : http://www.arte.tv/fr/tout-sur-ARTE/offres-emploi/1354346.html

           

           


        • Nicolas C. 30 janvier 2008 22:30

          ""Si la Loi oblige les employeurs à la gratification, les jeunes sauront bien mieux faire la part des choses, et l’ambiguité actuelle ne sera plus."

          La part des choses ? ? Comprend pas.. Le jeune à la chance d’entrer dans une entreprise pour la premiére fois de sa vie, qu’est-ce que vous voulez de plus à son bonheur ?"

          Diantre ! Un stagiaire peut avoir fait d’autres stages les années precedentes, ce n’est donc pas forcement sa premiere fois dans sa vie dans l’entreprise. Certaines sociétés vont même jusqu’a pousser le stagiaire, à la fin de ses études, a se reinscrire dans une fac/ecole pour avoir une nouvelle convention de stage pour pouvoir l’exploiter encore 6 mois, mais promis, après, on t’embauche.

          "Personnellement, lorsque j’ai fait mes stages, je faisais partie des chanceux : ceux dont les parents pouvaient assumer les dépenses. Je pouvait donc me permettre d’accepter un stage non payé."

          Je ne savais même pas qu’il existait des stage payé : faut interdire cela."

          Un stagiaire qui fournit un travail DOIT être payé. Je l’ai d’ailleurs toujours été, il n’y a bien que les banques qui me proposaient des stages non remunérés. Je me suis donc rabatu vers des petites entreprises, voir des start-up, où j’ai du certes travailler plus que dans un grand groupe à ne rien faire, mais où j’ai appris enormement. Et j’ai aussi apporté à la hauteur de mes competences à l’entreprise.

           


        • Zalka Zalka 31 janvier 2008 14:16

          Black Ader, s’il n’y a aucun stage, les étudiants sortent de leurs formations sans avoir rien de concret. Ils sont donc très peu utiles aux entreprises. De plus vous dites qu’ils ne sont qu’un cout, une charge. Mais on pourrait dire la même chose des salariés : il suffit de ne prendre en compte que le versement du salaire et jamais le travail accompli. Les stagiaires sont certes moins productifs, mais le but est d’apprendre et donc d’être productif à la fin du stage.

           


        • Yohan Yohan 30 janvier 2008 16:28

          @zalka

          Merci. C’est clair et c’est du vécu


          • raphael57 raphael57 30 janvier 2008 18:36

            Je confirme pour avoir été moi-même stagiaire, que certaines entreprises profitent du système pour faire exécuter par des stagiaires (gratuits ou presque...) des tâches qui devraient correspondre au travail d’un salarié. Cela nous ramène au bon vieux problème de la carotte et du bâton : "si tu travailles bien, on pourra éventuellement t’embaucher à l’issue de ton stage". Et voilà comment on obtient des travailleurs motivés à moindre coût !

            Votre article est donc très juste et présente clairement les faits.


            • FrihD FrihD 30 janvier 2008 19:43

              Pour les "petits stages", oui il y a sans doute des entreprises qui abusent, je pense en particulier aux stages ouvriers de un mois en école d’ingé qui n’apportent rien de plus qu’un job d’été. Mis à part, avec un peu de chance, travailler dans l’a boîte de ses rêves et gagner un éventuel "piston" pour le futur.

              Pour les IUT et autres cursus non scientifiques, je suis moins au courant, mais c’est sûr qu’il y a parfois un décalage entre l’obligation de faire un stage et l’intérêt dans la formation. Surtout s’il faut galérer pour trouver et que derrière les profs s’y intéressent autant que leur première chemise. Je pense qu’avoir une expérience associative conséquente devrait pouvoir compenser, au moins dans certains domaines. Bref, comme tout on aura du mal à avoir une formule miracle qui marche partout sans sembler discriminante. Un minimum de rémunération c’est utile, car ça réconforte l’étudiant et ça force l’entreprise d’accueil à s’y intéresser un peu.

              Après, dans les écoles, si une boîte n’est pas recommandable, ça se saît vite. Vu qu’on a la chance d’avoir des profils relativement recherchés en restant moins cher qu’un actif, on peut facilement trouver ailleurs (à condition d’accépter de bouger). Le problème, j’y reviens, c’est les petits stages : les entreprises qui s’intéressent aux valeurs pédagogiques/pré-embauche des stages savent qu’en un mois on va rien faire de génial, on sera pas formé. Et nécessairement, proposent peu de stages courts. Au final ça fait effet de loupe : les petits stages sont les plus nombreux (car présents dans presque toutes les formations), et dans ceci, la proportion d’insatisfaisant est accrue par le désintérêt des entreprises "réglo" pour ces formes de stages.

              Pour info j’suis en stage en ce moment, et ça se passe très bien. Et non, ils ne proposent pas de stages courts. Alors qu’ils pourraient tout à fait faire souder des jeunes ou coder un site internet, des outils internes, des affiches de marketing etc.


            • Le vénérable du sommet Le vénérable du sommet 30 janvier 2008 19:54

              Les entreprises les entreprises

              Et si vous vous penchiez sur le cas des stagiaires dans l’administration ?? non non, ce n’est pas la peine, c’est exactement la même chose ...


              • Yohan Yohan 31 janvier 2008 12:09

                Vous êtes mal informé. Si le stage n’est pas un emploi, il est utilisé comme tel par pas mal d’entreprises. Croyez-vous qu’on s’emmerderait à légiférer s’il n’y avait pas d’abus. ? et cliquez sur le lien que j’ai donné plus haut et vous verrez si l’offre de stage d’Arte n’est pas un vrai job


              • JCB 7 février 2008 00:44

                Question : comment peut-on avoir un stage formateur, sans qu’il soit "un vrai job". Un stage doit-il nécessairement être une sous-tache inutile pour être acceptable ?

                Maintenant je suis d’accord que l’attrait que représente les professions audiovisuelles permet au chaines de télévisions publiques comme privées de pratiquer les pires abus et d’utilisé toutes les recettes possibles pour tirer un maximum de leur employés et du système de protection social via le système de pige et le statut d’intermitant du spectacle.

                Ca méritrait probablement un autre article.

                Mais après tout c’est aussi que ceux qui choisissent de telles professions par passion en acceptent les inconvénients. Le dilèmne est : faut-il limiter les abus, et donc le nombre de personnes accèdant à ces proffessions, ou bien bien laisser faire.

                Et on ne peut probablement pas accuser les gros vilains méchants patrons d’arte, de chercher à augmenter leurs bénéfisses en employant des stagiaires sous-payés. Quelles sont alors selont toi les motivations vicieuses et cachées d’arte pour proposer un tel stage ?


              • Nemo 31 janvier 2008 10:14

                Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !

                "Faire un stage dans une entreprise est une chance, et ceux qui l’ont ne devraient pas, en plus, réclamer de l’argent"

                Le traitement des stages en entreprise en France est un scandale ! Il y a tout de même un proverbe qui dit "Tout travail mérite salaire". Même faible. Même 30% du SMIC, mais une rémunération, contre le temps passé dans l’entreprise.

                Quand le stagiaire va faire le café, courir dans les couloirs de photocopieuse en photocopieuse, quand il timbre des enveloppes ou agrafe des rapports, il travaille. Alors bien sûr, ce n’est pas un travail intellectuel d’une grande difficulté. Il balaierait les couloirs que ce ne serait pas très différent.

                Mais demande-t-on aux balayeurs de travailler gratuitement pour autant ?

                Parce que si les stagiaires n’étaient pas là, le café, les photocopies, les enveloppes à timbrer ou les rapports à agrafer, il faudrait quand même le faire. Sur le temps de travail des salariés. Et ce temps de travail, je doute que les-dits salariés accepte qu’il ne soit pas payé, quand bien même ce serait du temps passé à faire le café.

                Il faut arrêter cette hypocrisie, qui en plus de cela dévalorise le stage : "ce qui est gratuit ne vaut rien", cette petite musique résonne malgré tout dans les têtes. Le stagiaire n’est pas un journal gratuit que l’on laisse trainer sur les sièges des transports en commun...


                • JCB 7 février 2008 01:33

                  "tout travail mérite salaire".

                  Mais que penses-tu alors des écoliers et des étudiants ? Ils travaillent, et pour certains très dure, pour apprendre à lire, à compter, un métier, ou l’histoire de France. Devrait-ils être payés pour autant ?

                  On pourrait également faire le raisonement inverse. Si on considère que le stage donne une compétance et un métier au stagiaire qui pourra par la suite sans servire pour gagner sa vie, c’est donc un service que rends l’entreprise au stagiaire, et donc il serait normal que les stagiaires payent pour ce service qu’ils recoivent. "tout service mérite paiement"

                  Ou alors il faut considérer que seules les écoles détiennent et on le droit de dispenser le Savoir, et que les métiers ou les connaissances acquisent dans le monde de l’entreprise n’ont aucune valeur puisqu’ils sont donnés gratuitement.

                  En plus un stage n’est jamais gratuit pour une entreprise : il demande un poste de travail et du temps d’encadrement. Le stage est un équilibre précaire entre ce qui est donné d’un coté et de l’autre, mais ca marche et dans de très nombreux cas c’est même le meilleur moyen de passer des compétances uniques d’une génération à la suivante.

                  Je pense qu’il y a des abus et qu’il est bon de les dénoncer. Mais évitont surtout de dénoncer les stages en général, mêmes gratuits.

                  Que faire du savoir d’un artisan qui se rémunère déjà difficillement lui même au niveau du SMIC ? Faut-il l’abandonner parce qu’il n’est pas suffisament rentable pour que cet artisan puisse l’apprenti qu’il pourrait prendre pendant qu’il lui transmet son métier ?

                  Je pense qu’il serait bien plus intelligent d’utiliser ce merveilleux outil qu’est la toile pour dénoncer tous les mauvais stages et les personnes et entreprises les ayant proposés. Et après chacun est libre de refuser les mauvais stages.


                • Christoff_M Christoff_M 1er février 2008 06:49

                   Meme problème avec l’interim, on fait faire le sale boulot à des gens qui ne restent pas, ou mieux le job d’un type à plein temps.... en le payant beaucoup, lacheté et hypocrisie des boites actuelles qui cherchent à radiner au lieu de motiver des jeunes qui arrivent....

                  mr Bertrand nous a annoncer 300euros sympa !! mieux vaut rester au RMI à plus de 450euros et ne rien faire !!

                  quand est ce qu’on arretera dans ce pays du travail et du peu d’actifs qui restent décidés à travailler et motivés !!

                  je me rappelle pour ma part avoir fait un stage de fin d’études de plus de deux mois dans un laboratoire de controle qualité et avoir touché plus de huit mille francs à l’époque parce que j’avais participé à la mise au point de jauges de contraintes et de pression.... deux ans après ce laboratoire n’existait plus début de dislocation du groupe Allibert par des actionnaires extérieurs....

                  quand on voit les résultats indécents de grands groupes industriel ou financier et que l’on propose une aumone aux jeunes débutants, je crois qu’il y a de quoi s’indigner, il y a quelque chose de pourri dans notre royaume et ceci nous le devons aux actionnaires rois !!


                  • Nemo 1er février 2008 14:52

                    NB : le RMI, c’est à partir de 25 ans...

                     


                  • Aris 1er février 2008 09:13

                    Voici une intéressante expérience pour comprendre les passages indispensables pour « sortir du salariat » et s’inventer une autre activité professionnelle et personnelle.

                    Mettre fin au salariat et s’inventer une nouvelle activité professionnelle

                    Interview avec Sandra, femme de 38 ans habitant à Paris.

                    Ecoutez l’interview http://www.tensions-sociales.com/Mettre-fin-au-salariat-et-s.html

                     

                     


                    • JCB 7 février 2008 00:26

                      Bonjour à tous,

                      Je me dois de réagir à cet article pour partager mon expérience passée et récente, qui aboutti à une conclusion assez révoltantes sur l’abhération du système actuel.

                      Tout d’abord, j’ai moi même été étudiant et stagiaire à plusieurs reprises au cours de mon cursus. Je ne suis pas entièrement convaincu que mes études aient été vraiment utiles à ma formation professionelle, si ce n’est pour valider mes capacités et me donner le tampon du diplome (utile et nécessaire aux entreprises lorsqu’elles sélectionnent leurs futurs employés). En revanche je suis parfaitement convaincu que mes stages m’ont été fort utiles. Et je suis tout autant convaincu que ma productivité lors de mes stages, que je jugerais aujourd’hui au mieux de médiocre, ne justiait pas forcément le niveau de défraiment reçu (mais j’ai peut-être eu de la chance à l’époque).

                      Je suis donc actuellement en position d’offrir des postes de stages, ce que je fais très volontier croyant fortement aux vertues formatrices du stage. Mon raisonnement légèrement égoiste est de me dire que, pour que je bénéficie d’une retraite aisée dans un pays aisé comme le notre, il faudra nécéssairement maintenir les compétances et donc la valeur des futurs cotisants qui paieront ma retraite (effet sain du régime par répartition).

                      De plus, devant gérer un budget et des objectifs (désolé si ca peut en choquer certains, mais non : il n’est pas possible dans une entreprise d’avoir un budget sans objectifs), je m’efforce de sélectionner un candidat motivé, ayant de bonnes capacités et dont le stage pourra participer un minimum du principe (si chère à Ségolène) du gagnant-gagnant.

                      Je tiens à le préciser : ma société (un grand groupe international) à une politique de rémunération très correcte puisque un stage pour un élève ingénieur est généralement "défrayé" légèrement au-dessus du SMIC. Ce défraiment étant bien évidemment entièrement à la charge de mon service.

                      Hors en décembre dernier, ayant trouvé un candidat me convenant parfaitement et qui semblait très motivé par le sujet de stage que j’avais à lui proposer, quelle n’a pas été ma surprise de voire ce candidat refusé par la direction du personnel sous un prétexte des plus insolites. En effet il avait cru bon de mentioner dans son CV , jugeant ceci comme un élément positif montrant sa motivation personnelle, qu’il avait en parallèle de ses études, et pour pouvoir les financer, travaillé en CDI à temps parciel. Et c’est là que le bas blesse. Il semblerait que les pires complications existent pour une entreprise à prendre un stagiaire dès lors qu’il à déjà travaillé de façon déclarée. Je ne rentrerai pas dans les détails ne les connaissant pas, mais en gros je me suis entendu dire que c’était "trop compliquer à gérer par rapport à l’URSAF" et que donc les personnes ayant déjà travaillé n’étaient plus prisent en stage, et qu’étant donné les controverses actuelles sur le statut de stagiaire, il convenait de ne pas mélanger les genres.

                      En dehors d’avoir perdu un candidat très prometteur et à première vue embauchable, ce qui m’a mis parfaitement hors de moi, c’est l’abhération de notre si merveilleux système "social".

                      Il est en effet aujourd’hui plus simple, et moins controversé pour une entreprise d’exclure à priori des stages (et donc de la fillère principale menant à l’embauche pour les débutants) tous les étudiants ayant du travailler en parallèle de leurs études. Autrement dit : si les parents d’un étudiant n’étaient pas assez riches pour lui payer ses études, alors on en veux chez nous. Et ce au nom de la vertue et de ne pas mélanger stage et travail.

                      Alors biensure un statut du stagiaire devrait clarifier, j’ose l’èspérer, la situation. Mais je remarque que c’est l’excès actuel de règlementations qui favorise des effets tout à fait pervers dans les entreprises vertueuses, sans empêcher les abus dans celles qui de toutes les façons ont décidées de profiter du système par tous les moyens. Je vois aussi que la discussion à l’air de tourner uniquement autour du montant minimum de rémunération des stages, et j’ai peur que le-dit statut ne résolve rien au flou existant vis à vis du droit du travail et des organismes sociaux. Et enfin j’ai très peur que de nouvelles bonnes intensions ne viennent encore :

                      • compliquer la gestion des stages et augmenter leur cout pour les entreprises, et donc prévenir celles des entreprises qui essayent de respecter les règles (la grande majorité à mon avis) de proposer des stages.
                      • compliquer l’accès eux stages pour les étudiants
                      • et donc, alors qu’il semble de plus en plus reconnu la valeur de l’expérience acquise en entreprise, voire réduire le nombre de stages effectués par les générations actuelles d’étudiants.

                      Je n’ai évidemment aucune solution miracle à proposer, mais je tenais simplement à partager ces quelques faits.


                      • eBulle 27 février 2008 13:08

                        @JCB

                        Voilà une démarche de recrutement des stagiaires des plus honorables. Puisse tout le monde procéder de la sorte ! Malheureusement c’est pas systématique. Je fais le lien avec un article connexe, ou j’ai déjà laissé un commentaire :

                        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=36368

                         

                        Par contre, je comprends pas trop le soucis que tu as eu avec ton stagiaire qui a déjà travaillé, j’ai moi-même des amis qui ont été dans la même situation, mais ils n’ont eu aucun problème pour se faire recruter en stage... Cela dit, ils ne touchaient pas grand chose en stage. Or comme ta boite paye plus que les 30% du smic, elle est obligée de payer l’URSAFF et compagnie, donc si le candidat a déjà un dossier à l’URSAFF, cela signifie démarches & tout le tralala pour mettre a jour son dossier (comme cela serait fait pour quelqu’un recruté en CDD ou CDI...). Il est évident que ca serait plus simple de pas le payer plus que 30% du smic ou d’en prendre un autre dont il suffit de créer le dossier. Après il s’agit uniquement de paperasse & du temps a passer pour régler le problème... Ton administration m’a l’air bien frilleuse pour une grande boite ! Je dirais donc que ta conclusion des stages bien payés juste pour les riches est erronée : Il s’agit bien d’un soucis interne à ta boite et pas d’une législation mal foutue. La législation est compliquée mais si elle était plus simple, ca serait encore plus le bordel, et l’on constaterait encore plus de dérives !

                         

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