Je n’ai rien d’une spécialiste, mais je reconnais mal dans ce tableau la main de Vinci...même si je dois dire que j’ai beaucoup de mal aussi parfois avec des tableaux dont l’attribution est moins disputée (la madonne à la grenade, par exemple). On peut évidemment jouer sur la distinction entre la main du maître et le travail de son atelier qui permettent d’expliquer pas mal de différences de traitement.
A ce seul niveau du "ressenti", le portrait du musicien paraît plus proche du style vincien, tout en posant quand même pas mal de questions (existe-t-il des tableaux définitivement authentifiés de Vinci sur un fond uniforme ?).
Mais surtout je trouve que la citation de Vasari peut difficilement s’appliquer au tableau en question pour la seule raison que Vasari parle "des yeux", "des sourcils", "des narines"...toutes choses qui ne se retrouvent qu’au singulier dans un profil. Licence poétique du grand biographe-peintre ? Peut-être, mais alors pourquoi ne pas penser à une licence poétique aussi quand il parle des yeux cernés de nuances rougeâtres ? Et reconnaître que sa phrase sur le passage des lèvres au visage véritablement fait de chair s’applique particulièrement bien à notre Joconde ? D’autant que Vasari, qui a fait un énorme travail d’analyse et a d’ailleurs peu à peu réécrit son oeuvre pour tenir compte des témoignages nouveaux que lui apportaient ses sources, est loin d’avoir vu tous les tableaux dont il parle.
En tout cas, le sujet est trèes intéressant. Merci !