Cher Monsieur,
Déjà que j’avais bien apprécié votre précédent opus sur les imbéciles au bureau (étant moi même un imbécile au bureau), alors là je me fend d’un commentaire car je vous approuve entièrement.
Longtemps j’ai été un adepte du dépaysement tarifé, mais je me suis rapidement aperçu de ce que vous décrivez si bien.
Toute cette misère qui vous regarde, vous qui n’avez pas faim et êtes correctement vêtu. Et ce sentiment confus d’être dans la peau de Marie-Antoinette en 1788, que ce qui se quémande d’un ton plaintif sera, tôt ou tard, exigé avec des arguments qu’on ne peut refuser. Lors des troubles de la fin du 18eme siècle, en France, les foules qui attaquaient les chateaux ne se préoccupaient pas si leurs habitants étaient estimables ou s’ils étaient coupables d’exaction. Non, ils se retrouvaint tous à la lanterne. C’est pourquoi, je prévois depuis longtemps (20 ans) qu’un jour, on attaquerait les touristes parcequ’ils sont touristes. Cela vient effectivement de se passer en plusieurs endroits de l’Afrique.
J’avais résolu le problème en voyageant POUR NE RENCONTRER PERSONNE. Les pays chauds en hiver et les froids en été. Des pays riches ou de toute façon personne ne parle à personne. Des destinations idiotes : Maubeuge, Paris le dimanche soir, Pecs (Hongrie), Marseille à Paques, Norvège (on s’y perd) ou Allemagne. Je ne jouissait que de l’espace, l’air pur, le temps vide ou rien ne se passe.
Et puis maintenant j’en suis à votre point, je reste chez moi et je relis Sénèque.