Tinga,
Si l’on exclue les trois-quarts de la planète où règnent à des degrés divers des petites et grandes dictatures, j’ose espérer qu’une telle expérience n’aurait pas d’autorisation si les souffrances étaient réelles. Mais tout n’est pas si clair : prenez les épreuves de sélection des commandos marine basés sur la côte d’Azur. Ce sont des gens en pleine forme qui acceptent d’être poussés jusqu’aux limites extrêmes de la résistance, et je crois me rappeler qu’il y a eu un ou deux décès par noyade (épuisement, malaise cardiaque).
Ce qu’on accepte au nom de la défense de la patrie et de la formation d’unités d’élite, il est envisageable qu’on l’accepte au nom de l’intérêt supérieur de la science si le besoin était vraiment important. Toutes les démocraties ont fait bien pire : déportation d’enfants dans les périodes coloniales, expérimentations radioactives sur des prisonniers et des malades mentaux pas toujours vraiment informés, au nom de la guerre froide, torture et enseignement de ces méthodes d’interrogatoire au nom de la lutte contre le communisme puis contre le terrorisme, assassinats politiques, désarmer des gens encerclés et les laisser massacrer, etc., j’en oublie sans doute pas mal.
En temps de paix et de prospérité, on demande l’avis d’un comité d’éthique, mais en temps de crise, la morale redevient vite élastique, à géométrie variable.