Tout d’abord je ne pense pas nécessaire la critique de l’article du monde. Le journaliste en question était probablement soumis à des impératifs en contradiction avec l’étude approfondie de la situation. Son récit est tout simplement factuel. Mais ne nous éternisons pas sur ce point...
Cette affaire, plus que le récit tragique des malheurs d’une jeune femme, de la violence de certains élèves et de l’incompétence de l’administration, a le mérite d’être révélatrice de la situation de l’éducation nationale.
Le problème que traverse l’enseignement actuellement, et plus particulièrement l’enseignement au collège est double.
D’une part c’est l’éducation dans son ensemble qui semble être en crise. Or cette éducation est tout premièrement la tâche de la famille, des parents. Souvent dans ces banlieues pauvres où les problèmes de la société se cristallisent, les enfants sont rapidement livrés à eux même et l’apprentissage se fait au contact d’autres jeunes plus âgés eux-même confrontés à la loi de la jungle en vigueur (attention cependant à ne pas généraliser à tous). Des parents sans réel emprise sur leurs enfants, et c’est l’éducation même qui se trouve inadaptée à la socialisation, c’est à dire l’école. Ce n’est ainsi pas étonnant de voir le peu de respect que les éleves ont pour leurs professeurs si le respect de l’autorité n’a pas été suffisament inculqué...
D’autre part l’éducation nationale est elle-même en crise.
Premièrement, la formation des professeurs est totalement inadaptée. Dans certains collèges un éducateur de centre aéré convidendrait amplement fois mieux qu’un docteur es géographie. Tester les futurs professeurs sur leurs capacités dans la matière qu’il enseigne, soit, mais n’est-ce pas une terrible erreur que d’omettre les compétences sociales et mentales accompagnant la formation. Autant à partir des hautes classes du lycée la qualité purement intellectuelle du professeur est plus que nécessaire, autant la formation de professeurs de plus petites classes relèvent d’autres exigeances : la sérénité, la pédagogie, le mental.
De plus c’est un énorme fossé qui se creuse entre les élèves de classes aisées de quartiers riches et les ceux que l’on a pris l’habitude d’appeler "jeunes de banlieues". On constate de fortes différences de niveau entre établissements de "niveaux sociaux" différents.
Le déterminisme social existe toujours bel et bien, il est ainsi étonnant de constater qu’un jeune de niveau constant sera poussé à s’orienter vers des voies d’étude peu prestigieuses et faiblement rémunératrices lorsqu’il vit dans une banlieue difficile alors qu’il sera poussé à rester dans la filière "d’élite" s’il vit dans les beaux quartiers. Ceci est une réalité.
C’est à l’Education nationale de s’attaquer à ce problème en uniformisant le niveau scolaire , ce qui ne doit bien sûr pas passer par une baisse du niveau des établissements de la moitié supérieure.
Donnons un chance à chacun mais osons revenir à un enseignement strict et autoritaire si cela s’impose, et sélectionnons les professeurs selon leurs réelles aptitudes à enseigner.