Phillipakos,
« Alors oui, j’approuve qu’on impose l’anglais comme langue commune, »
Au moins cette fois c’est clair. Clair, mais les choses ne sont pas aussi simples que vous le dites, car d’où vient cette gêne, cette pudeur qui fait qu’aucun journaliste n’ose dire ou écrire la simple vérité, qu’il n ‘y a pas de choix de langue au primaire, que nous sommes passés de la notion de choix à l’impositon ?
« il est évident qu’il y a des choix qui sont faits par les instances gouvernementales et qu’on ne peut délivrer un enseignement à la carte, selon les désirs et caprices de chacun. »
D’accord pour le programme scolaire qui est décidé par d’autres, personne ne décide de tout individuellement, mais la matière scolaire s’appelle les langues étrangères, pas l’anglais, du moins jusque il y a trois ans.
Cette même gêne se retrouve au niveau européen, car l’UE est fondée sur le plurilinguisme, l’égalité des langues et des cultures, alors que de nombreuses décisions de la Commission nous poussent vers l’anglais lingua franca, autre sujet tabou dans les médias traditionnels, parfois évoqué par des articles du journaliste Quatremer sur son blogue.
« C’est ce qu’on peut appeler se conformer à la majorité, une des bases du vivre ensemble. »
Sujet compliqué, car c’est souvent vrai, mais aussi souvent faux. Cette idée favorise le conformisme, l’immobilisme. En appliquant ce principe systématiquement, l’esclavage, le droit de vote aux femmes, le travail des enfants, et bien d’autres choses seraient toujours d’actualité. D’ailleurs, diverses lois françaises ont été votées alors que la majorité du pays était contre, c’est la démocratie représentative, les lois sont votées par l’Assemblée, pas décidées par la majorité du pays.
L’anglais lingua franca est une injustice sur bien des plans, économique, scientifique, politique, individuel, je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas lutter contre et chercher une autre voie, celle de la raison contre celle de la force. Si un chef d’entreprise envisage un gros investissement (ou un particulier l’acaht d’une perçeuse), il va comparer les prix, faire une étude de marché, des expérimentations, etc. Pourquoi sur un sujet aussi important pour l’UE et pour la communication mondiale, ne procède-t-on pas de même ?
Vous négligez aussi le fait que les journaux économiques reconnaissent la diversité des besoins linguistiques des entreprises.
« Croyez-moi, mon arrière grand-père a vécu un enfer en ne parlant que breton. »
Je sais très bien qu’il est utile en France de disposer d’une langue commune, et je n’ignore pas que cela a été fait par la force, mais l’UE s’est construite différemment, d’un commun accord, dans la réflexion et la négociation, c’est-à-dire par la raison. Les langues se font la guerre, et dans une guerre. Alors, pourquoi ne pas réfléchir à la question de la lingua franca de la même façon que l’on a fait l’UE, par la raison plutôt que par la force ?
« Un informaticien ne peut pas ne pas connaître l’anglais » c’est une blague ? Le jargon technique n’est pas réellement de l’anglais. Et plus on cède devant l’hégémonie de l’anglais, plus le français recule. Les promoteurs du Globish, d’Erasmus mundus, du processus de Bologne trahissent le français, car sous couvert d’intégration européene, cette uniformisation struturelle des l’universités européennes va de pair avec le développement de l’anglais. Des étudiants qu’on aurait pu accueillir correctement comme le font les USA, en les soutenant pour les démarches matérielles, le logement, et qui auraient autrefois étudié en français, vont maintenant le faire en anglais. Et leurs années de recherche les plus productives se feront probabblement aux USA ou en GB... et les brevets aussi. Et s’ils restent bosser en France, cela voudra dire qu’ils le font en anglais, que les labos sont passés à l’anglais, et que le français aura le destin du suédois ou du norvégien...Pourquoi des Libanais, des Tunisiens ou des Vietnamiens apprendraient-ils encore le français si nous ne luttons pas contre l’anglais ? Les corus en anglais avantagent les petits pays comme la Lituanie, mais les langues à grande diffusion comme le frnaçais et l’allemand, l’espagnol, sont les dindons de la farce.
Quant à l’aviation, l’anglais a plusieurs fois été co-facteur d’accidents, selon des rapports tout ce qu’il y a d’officiel, car la phonétique de cette langue est chaotique, peu claire, et la compréhension entre différents continents très médiocre. Cette langue est inadaptée à l’aviation, ça s’entend dès que les pilotes sortent des mots-clés et phrases standard pour improviser un dialogue. Je crois d’ailleurs que c’est après l’accident de Ténériffe que les phrases ont été standardiées, et que la répétition des phrases émises et reçues a été rendue obligatoire.
http://fr.youtube.com/watch?v=xNGZOY82_Cs
http://www.esperanto-sat.info/article89.html
29/03 01:29 - J.F. Clet
"l’anglais ouvre toute sortes de perspectives culturelles," C’est pour (...)
20/03 18:01 - Krokodilo
Renseignez-vous : vous me parlez du collège, où quelques artifices permettent encore de parler (...)
20/03 17:59 - skirlet
"ah ! donc l’anglais à une utilité sur le marché du travail ?" Ca, ce (...)
20/03 17:55 - Krokodilo
Phonétique difficile, c’ets bien entendu par comparaison à la plupart des autres langues, (...)
20/03 16:58 - Qual
//La grande difficulté de l’anglais sur le plan phonétique est reconnue sur des (...)
20/03 16:42 - Qual
bon, je vais répondre à la réponse, et pour ce qui est de mon commentaire précédent j’ai (...)
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