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Commentaire de Krokodilo

sur Entre deux voies, il faut choisir la pire !


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Krokodilo Krokodilo 20 mars 2008 16:30

Vous accusez Skirlet d’agressivité, alors que vous déviez le débat sur l’espéranto, qui n’a rien à voir avec le sujet de l’article, avec des arguments dont nous avons déjà longuement débattu, quel intérêt ? Surtout pour accumuler mensonges et clichés.

"Mon épouse est chargée de recherche au CNRS en linguistique comparée. Il est évident que personne dans la spécialité ne peut aujourd’hui soutenir qu’on peut créer une langue ex nihilo comme un jeu de construction comme le pensait ce bon Zamenhof il y a 150 ans. C’est un exemple des avancées de la linguistique que vous semblez ignorer totalement."
 

Il faut que ces linguistes envisagent sérieusement des cours de recyclage, mais je crois plutôt que vous ne rapportez pas fidèlement leurs propos, car l’espéranto n’a pas été créé ex-nihilo ! Cette obstination à propager des clichés mensongers est extrêmement pénible, pourquoi ne pas rapporter une vraie citation plutôt qu’utiliser les on-dit ?

 

Voici des avis de linguistes réputés, très différents :
"Ce sont des idiomes existants qui, en se mêlant, fournissent l’étoffe [de l’espéranto]. Il ne faut pas faire les dédaigneux ; si nos yeux [...] pouvaient en un instant voir de quoi est faite la langue de Racine et de Pascal, ils apercevraient un amalgame tout pareil. [...] Il ne s’agit pas, on le comprend bien, de déposséder personne, mais d’avoir une langue auxiliaire commune, c’est-à-dire à côté et en sus du parler indigène et national, un commun truchement volontairement et unanimement accepté par toutes les nations civilisées du globe."
 (Michel BRÉAL, linguiste, XXe s.)

 

 Aux États-Unis, dans l’Encyclopaedia of Social Sciences (1950, volume IX, page 168.) Edward Sapir constatait : “La nécessité logique d’une langue internationale dans les temps modernes présente un étrange contraste avec l’indifférence et même l’opposition avec laquelle la majorité des hommes regarde son éventualité."
Les tentatives effectuées jusqu’à maintenant pour résoudre le problème, parmi lesquelles l’espéranto a vraisemblablement atteint le plus haut degré de succès pratique, n’ont touché qu’une petite partie des peuples.
La résistance contre une langue internationale a peu de logique et de psychologie pour soi. L’artificialité supposée d’une langue comme l’espéranto, ou une des langues similaires qui ont été présentées, a été absurdement exagérée, car c’est une sobre vérité qu’il n’y a pratiquement rien de ces langues qui n’ait été pris dans le stock commun de mots et de formes qui ont graduellement évolué en Europe.”
 

D’ailleurs, nul besoin d’être linguiste pour réaliser que vous mentez (la première fois que vous l’avez écrit dans une précédente discussion, c’était une erreur par méconnaissance, maintenant que vous le répétez, c’est un mensonge), car il n’y a pas un seul mot (radical) qui ne soit issu du fonds commun des langues de l’humanité, de notre patrimoine culturel, indo-européen pour le vocabulaire et assez international pour la grammaire. Pourquoi dans ces conditions, répéter "ex-nihilo", ça n’a pas de sens."

Je vous informe que je pratique quotidiennement cette langue qui selon vous n’existe pas et qui est impossible ! Que son essor est régulier, nous en avons donné de nombreux exemples dans d’autres discussions. Dire que quelque chose qui existe, comme le livre que je lis en ce moment, est impossible, n’a pas de sens, c’est un peu comme si vous disiez que l’Australie n’existe pas parce que vous ne la voyez pas de votre fenêtre !

Maintenant, si ce que ces linguistes et vous vouliez dire, c’est qu’il est impossible de créer une langue construite ex-nihilo, je suis assez d’accord, c’est ce qui explique l’échec du Volapuk. Si l’espéranto a réussi, (seule langue construite à avoir atteint le fonctionnement de toute langue vivante et la reconnaissance internationale), c’est bien parce que Zamenhof a eu cette géniale intuition de se baser sur ce que l’humanité avait mis des milliers d’années à peaufiner, vocabulaire et grammaire. Il l’a "simplement" épuré, rationalisé, enlevant les exceptions et y mettant une logique structurelle étonnante. Les locuteurs ont suivi et ont développé.




Quant au passage sur les sectes, vous dépassez les bornes :
" Secte dans ma bouche n’est pas forcément négatif. On dit que les religions sont des sectes qui ont réussi. En prenant du recul vous en présentez malgré tout pas mal de caractéristiques. Une communauté de croyance, un esprit de confrérie qui entraîne un soutien réciproque de ses membres face à l’adversité, une doctrine de pensée (Zamenhof et consort), un langage propre qui, quand il devient majoritairement utilisé, est l’ultime phase de la coupure d’avec le reste de la société."

Pour info, voici les critères qui définissent une secte :
* la déstabilisation mentale
 * le caractère exorbitant des exigences financières
 * la rupture induite avec l’environnement d’origine
 * les atteintes à l’intégrité physique
 * l’embrigadement des enfants
 * le discours plus ou moins anti-social
 * les troubles à l’ordre public
 * l’importance des démêlés judiciaires
 * l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
Les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics
On rajoute parfois les notions de gourou, d’apocalypse annoncée,

Les espérantophones, comme les anglophones, ne correspondent à aucun de ces critères.
 

Pour info (bis), l’Eo n’est pas une doctrine de pensée, mais une langue. Je ne me sens pas davantage coupé de la société en étudiant une troisième langue étrangère que vous en travaillant l’anglais, le chinois ou n’importe quelle langue. Est-ce que les anglophones qui se soutiennent dans les débats et partagent le souhait de son adoption comme lingua franca de l’Union européenne ont un comportement sectaire ? Vous confondez secte et militantisme, volontairement ou pas, à vous de le dire.
 


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