"Voltaire",
Suite à ma demande de trouver des publications de l’OCDE qui défendent les services publics, vous répondez "Il est très facile de trouver des documents de l’OCDE défendants les services publiques" et incluez une citation que je remets ci-dessous :
Recommandations
De nombreuses données attestent que la première priorité pour l’équité est le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, ainsi que les mesures de politique publique destinées à améliorer les conditions de vie des jeunes enfants. Si l’accès à ce dispositif est payant, le coût à la charge des familles doit être modeste, et nul pour celles qui n’ont pas les moyens de payer.
L’éducation de base reste une priorité pour l’équité parce qu’elle couvre l’ensemble d’une cohorte. Dans ce secteur, une attention particulière doit être accordée aux efforts visant à soutenir la performance des élèves en difficulté.
En cas de contrainte budgétaire, les budgets publics alloués à l’enseignement supérieur sont rarement une priorité pour l’équité. Les pays où le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants est payant mais l’enseignement supérieur est gratuit doivent revoir leurs politiques.
Les pays qui conditionnent les allocations familiales pour les enfants d’âge scolaire aux résultats scolaires doivent revoir leurs politiques, car ce type de mesure peut en fait encourager le décrochage.
Eh bien, moi, je ne vois dans cette citation aucune allusion ou défense du service public de l’éducation. On comprend, entre les lignes, qu’il est question d’une politique d’allocations aux plus démunis, mais dans le cadre d’un service payant et donc, très vraisemblablement, privé. De plus, nous lisons dans votre citation que l’enseignement supérieur gratuit "n’est pas une priorité"...
Il n’y a dans cela aucune contradiction avec le cahier de 1996 cité. Bien au contraire, il s’agit d’appliquer le principe du "diviser pour mieux régner" développé tout au long de ce cahier et dont je cite, à nouveau, un extrait :
Page 25 : [...] Par ailleurs, si l’on réduit les salaires des fonctionnaires, des secteurs stratégiques (l’armée ou la police, par exemple) peuvent être exemptés. Le gouvernement doit s’efforcer de coaliser ces divers groupes en faveur de l’ajustement. [...] Mais il faut éviter que ce mouvement s’étende à toute la population urbaine, en se ménageant par des actions discriminatoires le soutien de divers groupes, afin de constituer une coalition opposée. Il est souhaitable, par exemple, de limiter les réductions de salaire aux fonctionnaires civils et d’accorder une aide bien adaptée à des familles pauvres. Cette stratégie permet de gagner des soutiens, sans en perdre, puisque beaucoup de fonctionnaires civils auraient été de toute façon hostiles à l’ajustement.
Ainsi, à votre corps défendant, vous confirmez l’engagement de l’OCDE dans la privatisation de l’Education nationale. Nous apprenons aussi que les sociétés privées qui remplaceront cette institution seront subventionnées. On s’en doutait un peu, figurez-vous...
Vous avez accusé l’auteur et moi-même de désinformation et maintenant d’insulte à votre noble égard. Ecrire que vous défendez l’OCDE parce que vous en êtes très proche ne devrait pas être une insulte, au moins pour vous. Contrairement à vous, je ne dis pas que "vous n’avez rien à faire ici". Je me sens tout à fait de taille à réfuter, point par point, vos affirmations. C’est ce que je fais.
A ce propos, vous affirmez - encore ! - que : "L’avis de l’auteur n’est ici pas étayé par les faits mais par un seul extrait d’une vieille publication qui n’engage que son auteur." Vous espérez nous avoir à l’usure ? Vous savez très bien que j’ai complété le "seul extrait" par 3 autres du même cahier.
De plus, à preuve de l’orientation ultra-libérale de l’OCDE, j’ai évoqué l’élaboration - secrète - de l’AMI par l’OCDE. Je note que vous restez prudemment silencieux sur ce sujet...
Soutenez-vous que l’orientation politique de l’OCDE aurait changé depuis moins de 10 ans ?
Cet article et sa discussion ont mis en lumière une politique de destruction des services publics et sa stratégie planifiée de longue date avec le soutien de l’OCDE. Et c’est cela qui vous gêne.