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Accueil du site > Tribune Libre > La casse du Service public d’Éducation est bien programmée depuis (...)

La casse du Service public d’Éducation est bien programmée depuis 1996 par l’OCDE

Une dizaine de milliers de postes supprimés à la rentrée prochaine ! Des établissements scolaires sont entrés en ébullition. Cette révolte qui couve va-t-elle ressembler aux autres ? Car on en avait bien le soupçon. Mais on ne pouvait pas le croire. Le respect de l’adversaire conduit à garder un peu de retenue à son égard. Le suspecter de tant de noirceur et de cynisme suppose qu’on le retranche de la communauté humaine. Alors on ne veut pas s’y résigner jusqu’au jour où on tient la preuve entre ses mains.

Mais, jusque-là, les faits ont beau s’accumuler, on se refuse à franchir le cap. On prend des précautions. On emprunte leur formule aux astrophysiciens confrontés à une série de phénomènes dont ils ne perçoivent pas l’origine ou la cause : la course erratique de cette planète est incompréhensible ? On émet alors l’hypothèse : tout se passe comme si...

Il en est de même avec l’Éducation nationale depuis une dizaine d’années au moins : tout se passe comme si... Un esprit raisonnable ne cesse, en effet, d’aller de stupéfaction en stupéfaction devant tant de conduites extravagantes. Mais les faits, qu’on le veuille ou non, s’enchaînent avec une logique qui atterre : elle va tellement à l’encontre de ce qui serait attendu.

1- Le savoir méprisé

On dirait ainsi que, paradoxalement, dans l’institution chargée de sa diffusion, le savoir est méprisé. Les élèves passent en classe supérieure sans avoir le minimum de connaissance requis. Les examens sont donnés en fonction non d’un seuil minimal de savoir, mais d’un pourcentage de candidats décidés en haut lieu qui prouve d’abord le bon fonctionnement de l’institution.

Les socles de savoir minimal sont revus à la baisse : des disciplines, comme les Lettres classiques sont délibérément éliminées, parfois au profit du sport. D’astucieuses incompatibilités sont instituées, soit entre les disciplines, soit entre les horaires : si tu fais natation, tu ne peux faire du latin ; si tu choisis allemand, tu dois renoncer au latin qui est enseigné à la même heure. Des erreurs sont sciemment glissées dans les programmes : on veille, par exemple, depuis vingt-cinq ans à ce qu’un élève ne puisse comprendre quoi que ce soit à l’information et aux médias.

2- Les conditions de travail méprisées

Au savoir méprisé paraît correspondre un égal mépris pour les conditions de travail elles-mêmes. Les fins d’années scolaires commencent dès la fin mai, parfois avant. Les conseils de classe sont précoces ou alors les examens organisés obligent à fermer l’établissement. Le mois de juin est la plupart du temps un mois qui compte pour du beurre.

Mais il en est de même dans l’année quand les conseils de classe sont fixés en novembre pour le premier trimestre, en mars pour le second. Sous prétexte d’attribuer un nombre égal de jours entre les trois trimestres, il arrive que le second trimestre commence au début décembre et le second à la mi-mars. On ignore le fonctionnement psychologique de l’élève qui après le conseil de classe qui vient de faire le bilan de son trimestre, éprouve fort normalement le besoin de souffler : les trois semaines avant les vacances de Noël ou de Printemps connaissent donc un relâchement. On ne court pas 5 km de plus après un marathon. L’élève attend le retour de janvier ou d’avril pour repartir.

Que dire de l’examen de certification d’allemand en troisième qu’on fixe un 27 mars quand il reste trois mois de travail ? Pourquoi priver les élèves de tout ce temps qui pourrait être si utile à l’assimilation ? Après l’examen, vont-ils continuer à fournir l’effort attendu ?

Le silence autour des classes n’est pas assuré : on travaille dans le bruit. Ça braille dans les couloirs ou sous les fenêtres dans la cour : des cours ne commencent pas à l’heure et le vacarme de la récréation continue. Ou alors le bruit vient de la salle voisine où un prof s’égosille dans un charivari empêchant toute attention. Et le comble, ce sont les élèves qui se plaignent en conseil de classe des « bavardages » que des professeurs ne savent pas contenir !

3- La règle méprisée

Il faut dire que le mépris de la règle peut être aussi la règle. Il suffit d’un élève dans un cours pour le perturber si toute sanction est interdite. Or le droit d’ « exclusion ponctuelle de la classe » prévu par la circulaire du 11 juillet 2000 peut être arbitrairement interdit localement aux professeurs. Une petite frappe peut se sentir soutenu par le bureau de la vie scolaire et même le chef d’établissement, et jouer l’indicateur ou le provocateur.

Mais il arrive aussi que ce soient les professeurs eux-mêmes qui ne souhaitent pas rédiger de rapport écrit sur les conduites inacceptables dont ils souffrent dans leur classe. Ils ont peur de se voir reprocher de ne pas « tenir leur classe » ou, au contraire, par compensation, ils pratiquent la surenchère dans l’humanitarisme dévoyé pour se faire valoir tant auprès de l’administration qu’à leurs propres yeux. C’est ainsi que l’on mélange voyous et élèves méritants sous la même appellation d’origine non contrôlée d’ « élèves en difficulté ».

Il n’existe, en général, dans un établissement, qu’une infime minorité d’élèves récalcitrants. Mais on les laisse prendre leurs aises et empoisonner la vie de tous. Le conseil de discipline tombe en désuétude, on préfère réunir un comité informel appelé par exemple "conseil de remédiation" : ça ne laisse pas de trace réglementaire au-dehors qui risquerait de ternir l’image de l’établissement et surtout celle de son chef soupçonné par le rectorat de ne pas savoir « tenir son établissement ».

On ne remédie donc à rien du tout. La violence s’installe durablement. Il reste à courir après les euphémismes et à appeler les agressions quotidiennes des « incivilités » pour en dissimuler la gravité. Quand on apprend qu’un professeur a giflé un élève pour avoir été injurié, c’est le professeur que son administration lynche en public et que le père de l’élève fautif traîne en justice. Et quand une professeur échappe de peu à la mort dans une tentative d’assassinat après avoir alerté sa hiérarchie comme elle l’a pu, l’administration est exonérée de toute responsabilité.

4- Le professeur méprisé

Ainsi, l’administration donne-t-elle l’exemple au besoin. Elle viole allègrement le règlement en refusant toute protection statutaire à celui qui est attaqué à l’occasion de ses fonctions, quand la loi lui en fait un devoir. Recrutés parfois sans avoir un niveau culturel décent, certains chefs d’établissement montrent par reconnaissance sans doute envers l’institution qui les a reconnus, de réelles dispositions en matière de brutalité.

Pour parvenir à leurs fins, la falsification n’est pas un problème pour eux, pas plus que la calomnie. Une sanction peut même être infligée sans raison à un professeur qui s’oppose à cette débâcle pour le faire taire. Tout paraît permis à ces responsables puisqu’ils peuvent agir en toute impunité. Ils ont l’appui non seulement de leur hiérarchie, mais même de la justice qui, par les temps qui courent, court à leur secours si d’aventure ils ont à répondre de leurs agressions devant un tribunal. Mais, même en cas de condamnation, ils restent à leur poste pour poursuivre leur triste besogne.

La stratégie machiavélique de l’OCDE

On a beau être ingénu, tant de continuité dans l’effort pour provoquer et accroître le chaos au cœur du service public d’Éducation finit par laisser supposer une stratégie délibérée de destruction. Mais l’idée paraît si folle. En fait, elle ne l’est pas. Un lecteur a laissé en commentaire d’un article précédent (1) les références d’un rapport de Christian Morrisson, expert de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, daté de... 1996, intitulé « La faisabilité politique de l’ajustement » (2).

Peut-être l’a-t-on remarqué, le mot « ajustement » est aujourd’hui dans toutes les bouches gouvernementales et patronales, comme le dogme d’un catéchisme. Ce mot modeste et inoffensif est, en réalité, un leurre. Il appartient à une tradition de langage politique par euphémisme compréhensible des seuls initiés, comme l’était l’expression « solution finale » de sinistre mémoire. Ce titre apparemment anodin désigne en fait une destruction en douceur du service public d’Éducation. Il vise à masquer la violence de l’objectif : « ajustement » veut dire ici destruction et « faisabilité politique » signifie prévention des révoltes susceptibles d’être provoquées par cette destruction.

En somme, ce titre mystérieux désigne tout simplement la stratégie astucieuse conçue pour opérer dans les pays de l’OCDE des contre-réformes structurelles et désengager le budget de l’État des services publics sans provoquer de révoltes populaires. Ainsi est-il recommandé non « la baisse de la quantité » qui déclencherait des révoltes, mais « la baisse de la qualité  » dans certains établissements et pas dans d’autres pour rendre insensible aux familles la destruction programmée du service public d’Éducation. Voici un extrait éloquent de la page 30 du rapport que le lecteur avait cité :
« [...] Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. »

Si l’on avait encore quelques doutes sur les raisons du chaos qui s’est installé durablement dans l’Éducation nationale depuis dix ans, ils sont levés. Il s’agit bien, comme le conseille cet expert de l’OCDE, de ruiner progressivement la qualité de l’École publique pour introduire peu à peu une privatisation qui s’imposera comme la seule planche de salut quand la vie dans les établissements ne deviendra plus supportable. À bon entendeur salut ! La casse du service public que laissaient supposer toutes ces conduites irrationnelles est bien programmée à terme selon un plan méthodiquement réfléchi depuis 1996. Les défenseurs du service public d’Éducation ont quelques raisons de s’émouvoir. Paul Villach

________
(1) « Un arrêt de Cour de cassation qui devrait alarmer tous les démocrates », Agoravox, 14 mars 2008.
(2) OCDE, CAHIER DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE N° 13, 1996, page 30.


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112 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 mars 2008 12:06

    Bonjour Paul,

    Le chaos, ce mot revient de manière récurrente, ici pour l’éducation, hier, dans un commentaire sur mon billet, avant hier, mon pote Jean-Charles, co-animateur du café philo de la Taverne à Talence, avait choisi ce thème pour débattre

    Pour le motif de fond, je crois que ce qui déplaît à l’OCDE, c’est que l’éducation telle qu’elle doit être à hauteur de civilisation, ça coûte cher. Par contre, le pillage légal de l’économie par les spéculateurs, ça c’est bien vu


    • Arnes Arnes 28 mars 2008 12:49

      Elle n’a pas besoin de l’OCDE :

      Gigantesque administration centralisée de plus en plus sclérosée, enseignants mal preparés, mal administrés et mal reconnus, corporatisme syndical confondant "service public" et "se servir du public" ; tout cela entraine, sans que l’OCDE s’en mèle, une privatisation de l’enseignement pour pallier à ses carences : ecoles privees, voies d’excellence pour privilégiés, officines type Acadomia...

      Le tort de l’OCDE, c’est de mettre en evidence que malgré les énormes ressources mises à la disposition de l’education nationale, le niveau atteint par les élèves français est à peine moyen.

      Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la temperature, et au lieu de vituperer vainement, prenons exemple sur les pays où ça marche : Finlande, Suisse où l’enseignement n’a pas été bradé au privé, reste financé par le public, mais avec des concepts inconnus en France : décentralisation, responsabilisation, évaluation, et en plus les enseignants sont beaucoup mieux payés, avec un budget de l’education plus faible ! Cherhez l’erreur !


      • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 29 mars 2008 14:45

        "tout cela entraine, sans que l’OCDE s’en mèle,"

        Non ! Ce qui justifie que l’OCDE s’en mêle, ce sont les 3000 miliard d’euros de CA que cela représente.

        Les banques mènent un combat afin de soustraire au financement public tout ce qui pourrait générer du profit. Avec l’enseignement, elles attendent d’empocher un double banco :

        - les entreprises qui emprunteront afin d’obtenir un effet de levier sur leur investissement

        - les particuliers qui s’endetteront pour les études de leurs enfants.

        Arnes, vous cracheriez sur 3000 milliards d’euros ? Sans compter qu’ils sont à même de faire beaucoup de gros zeuros ensuite ? Vous allez contribuer à ce hold-up, et, comme le souligne le rapport, vous êtes conditionné pour y consentir. Vous ouvrez votre porte-feuille aux banques pour qu’elles y puisent à l’envie et vous êtes content. Ce que ne dit pas ce rapport, c’est que votre revenu a été soigneusement pesé et que la somme que vous consacrerez à l’enseignement est déjà fixée en fonction de votre CSP, à 10 € près par mois. (Comme cela avait été fait pour l’immobilier, pour la téléphonie mobile etc...)

        Que les idiots-utiles que sont les syndicats d’enseignants mènent un combat d’arrière garde et bloquent toute réforme est un autre débat.


      • lavabo 28 mars 2008 12:49

        Bonjour Paul,

        Très bon article, merci à vous. Je voudrais simplement ajouter quelques commentaires :

        La destruction systématique du système d’enseignement dans le primaire et le secondaire commence à produire des effets pervers dans le supérieur. En effet, il devient de plus en plus difficile de trouver des candidats pour une thèse ou un post-doc en sciences. Les raisons ? elles sont multiples : manque de connaissances, difficulté de la tache, motivation, perspectives d’avenir incertaines....... Ce n’est cependant pas une spécificité francaise, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les USA connaissent la même situation. Le résultat est qu’on assiste à un nivellement par le bas....... pour l’instant les labos tiennent mais en allant chercher de plus en plus de candidats à l’étranger. 

        Cordialement 

         


        • MagicBuster 28 mars 2008 13:15

          Les effets pervers se répercutent . . . en effet , même jusque dans les pays étrangers car si on importe les plus diplomés, ces pays ne sont pas près de se développer . . .


          • gül 28 mars 2008 13:19

            Brrrr, ça fait froid dans le dos !

            Merci de cet article, c’est édifiant ! Les craintes que nous avions pour nops enfants sont donc justifiées.

            Il va maintenant falloir partager son temps entre ce que nous pouvons encore leur transmettre de culture qui leur manquera à l’école et une mobilisation sans faille pour défendre LE service public qu’est l’EN garante de nos libertés, de nos démocraties, de notre progrès.

            Il est effet tout bénéf de ne plus avoir à gérer cela pour l’Etat. Ceux qui peuvent (les nantis) s’en tireront toujours, quant aux autres ils seront tellement plus faciles à manipuler car incultes. Et voilà comment on fait d’une pierre deux coups.

            D’ailleurs, quelqu’un n’a t’il pas dit dernièrement que ..."l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur"...

            Ah ! douces brebies qu’il est bon de vous mener à pâturage...


            • ZEN ZEN 28 mars 2008 13:26

              Bonjour Paul

              Excellent papier. Tu n’exagères pas en ce qui concerne les projets de l’OCDE, hélas !.Il y a une logique et une continuité dans le discours de cette institution...

              Je vais fatiguer à force de répéter les mêmes choses :

               

              -L’école républicaine mise en bière :

              "...Depuis une vingtaine d’années, une double rupture s’est produite dans le regard porté sur l’éducation. S’agissant des missions, les conceptions libérales ont mis davantage l’accent sur la constitution d’un « capital humain » très directement lié aux avantages futurs attendus sur le marché du travail, les savoirs et l’innovation étant considérés comme les moteurs de la compétitivité. Parallèlement, la priorité donnée à cette fonction économique a conduit à changer les méthodes visant à « mesurer » la qualité et l’efficacité de l’enseignement.

              Les organismes internationaux, et plus particulièrement l’OCDE, se sont intéressés aux acquis des élèves plutôt qu’à la façon dont l’égalité des chances était respectée. Progressivement, les indicateurs de performance, les tableaux de comparaison entre établissements, entre régions ou entre Etats, les tests standardisés deviendront en effet une sorte de boîte à outils pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Ce qui revient à importer les méthodes de gestion des entreprises et à réduire la fonction de l’école à une production de compétences soumise aux critères de rationalité et d’efficacité. Le Royaume-Uni en constitue un exemple caricatural..."

              -Comme si l’école était une entreprise
              -l’Europe libérale aux commandes de l’école,
              -La strategie de Lisbonne (Objet application/pdf)

              Le nouvel esprit du capitalisme dans l’éducation ?
              -Fonction publique(_111_4.pdf )
              -Ecole ,néolibéralisme et décervelage
              "Le puissant lobby constitué par une quarantaine des plus importants dirigeants de l’industrie européenne a d’abord prôné « une rénovation accélérée du système d’enseignement et des programmes » ]au nom de « la modernité » en déplorant « une faible influence de l’industrie sur les programmes enseignés » ]. Puis les enseignants ont été stigmatisés pour « une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des affaires, de la notion de profit, et des besoins de l’industrie » ]. La mission de l’éducation est passée du développement de la culture à la fourniture d’une main d’œuvre adaptée aux besoins précis des employeurs, « des travailleurs capables de s’adapter aux changements permanents et de relever les nouveaux défis » ...
              "Dans une optique libérale, c’est l’acte éducatif lui-même qui tend à devenir problématique.. La prétention d’enseigner quelque chose à quelqu’un...est, par définition, toujours suspecte. Il est en effet plus facile d’y voir une manière déguisée d’imposer à autrui ce qui ne constitue qu’une opinion privée, en droit toujours déconstructible.."(Michéa)

              Il semble que la pensée libérale ait besoin de "sujets" à la pensée peu construite, sans principes assurés, moyennement cultivée, relativiste en tous points , sans résistance critique,donc perméable aux séductions du marché, à ses dogmes et à ses effets dans la réalité et dans la pensée...


              • ZEN ZEN 28 mars 2008 13:30

                Lavabo parlait de ce qui se passait aux USA

                Voici le témoignage d’une enseignante :

                http://reseaudesbahuts.lautre.net/article.php3?id_article=12


              • lavabo 28 mars 2008 13:54

                Merci Zen pour le lien, le témoignage de cette prof est ahurissant, je me permets ici d’en sortir un passage :

                " Cette éducation représente un énorme gaspillage des ressources et du potentiel des jeunes. Elle est incroyablement ennuyeuse et sans intérêt - excepté pour les puissances et les intérêts qui en dépendent. Quand un étudiant ukrainien, arrivé depuis seulement trois semaines, écrit en anglais l’essai le mieux structuré et le plus approfondi de la classe, on doit se poser des questions sur l’éducation états-unienne, en particulier pour nos jeunes. "

                On pourra bientôt remplacer "états-unienne" par "francaise"


              • Renée 25 juillet 2008 21:02

                En débat sur Réseau des Bahuts depuis 2003. Exactement en ces termes smiley
                Sauf qu’il y a cinq ans, on passait pour de dangereux agitateurs paranoïaques en axant les échanges à ce niveau. Certains passages du texte de Christian Morrisson (Cahier n°13 de l’OCDE) étaient pourtant explicites : comment supprimer ici ou là mais pas la même chose et pas en même temps pour éviter que les populations fassent des rapprochements et se rebellent. Une destruction "impressionniste" en somme.
                Comment développer, au cas où, des stratégies anti émeutes. Il s’agit donc bel et bien de démolition contre le gré des intéressés.

                La suite logique en est la stratégie de Lisbonne et son "horizon 2010" de nivellement par le bas de tout le système éducatif européen,sous couvert de "réformes".
                Rendre son chien malade, l’accuser ensuite d’avoir la rage et le zigouiller proprement.

                Ensuite, attribuer au secteur privé la réparation des dégâts avec les conséquences sociales que l’on imagine pour les uns et les retombées financières (miam miam) pour les autres.

                On avance, on avance... :o(


              • Jean Lasson 28 mars 2008 13:38

                Je remets ici le lien vers ce rapport très instructif :

                http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf

                Vous pouvez constater que le lien pointe bien sur le site de l’OCDE, ce qui authentifie le rapport. De plus, j’en conserve une copie et je vous engage à en faire autant, au cas où ce document disparaîtrait du site...

                Pourquoi a-t-il été publié ? Sans doute une erreur ou plutôt un acte manqué dicté par un subconscient conservant des traces de valeurs morales ? Ou au contraire un cynisme arrogant qui fait annoncer à l’avance à la victime ce qu’on va lui faire subir ? Je me pose la même question concernant l’étonnant aveu de Denis Kessler, ancien gauchiste devenu vice-président du MEDEF :

                Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (…) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…
                A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

                Comme l’exprime très bien l’auteur ici, il est plus que temps d’enfin regarder les choses en face et d’agir en conséquence. Nos "élites" nous font une guerre sans merci et sans limite. La seule limite sera notre résistance. Nous devons nous défendre beaucoup plus énergiquement, beaucoup plus radicalement.


                • Paul Villach Paul Villach 28 mars 2008 15:55

                  @ Jean Lasson

                  Merci de m’avoir donné cette information.

                  Il est vrai que c’est étonnant que soit ainsi rendu public le mode d’emploi réfléchi de destruction du service public d’Éducation. En général "nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire".

                  C’est le principe fondamental de la relation d’information.

                  Alors, erreur ou arrogance, comme vous le suggérez ? Ou certitude de ne plus rencontrer de résistance ? Paul Villach


                • Jean Lasson 28 mars 2008 16:35

                  @Paul Villach,

                  Vous avez eu bien raison d’en faire un article. Je souffre tous les jours de lire ces textes dans lesquels les auteurs cherchent en vain une rationalité aux actions nuisibles du pouvoir. Il faut populariser ce texte, pour que le plus de monde possible prenne la mesure réelle de l’attaque. C’est bien d’une guerre qu’il s’agit. La résistance à l’admettre provient d’une difficulté psychologique appelée "dissonance cognitive".

                  Cependant, si je comprend bien qu’une mafia fait toujours passer ses intérêts financiers avant l’intérêt général, il me semble que cette guerre va au delà des intérêts de classe. J’avoue que j’en cherche encore les raisons.

                  Mais peu importe : ils nous ont déclaré la guerre, nous devons la faire et la gagner ! Pour nous, pour nos enfants, pour un monde vivable.

                  Dernier détail, le rapport de l’OCDE concerne tous les services publics et même, au delà, tous les biens de consommation indispensables (lire par exemple le paragraphe consacré à une politique d’augmentation du prix du sucre).

                   


                • Paul Villach Paul Villach 28 mars 2008 16:58

                  @ Jean Lasson

                  Il a fallu que vous me mettiez sous les yeux ce rapport pour que tout ce à quoi je ne voulais pas croire, comme je le dis au début dans mon article, devienne limpide... Oui, nous sommes au pied du mur. Paul Villach


                • foufouille foufouille 28 mars 2008 14:21

                  la fin de l’ecole est programme depuis longtemps. il suffit de comparer le vieux livre de math acheter sur une brocante et le programme actuel. edifiant !

                  toutefois le pauvre qui n’a pas acces comme les rihes a des cours supplemetaires, peut s’il le souhaite s’informer sur internet. logiquement apres la privatisation viendra la censure


                  • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 28 mars 2008 16:09

                    J’ai conservé mon livre d’histoire de 4e. Je l’ai comparé avec l’enseignement en DEUG d’histoire. Ahurissant. Un diplômé en histoire aurait la bulle à n’importe quel exercice.

                    Je relis 1984 : ce n’est pas une fiction, mais un programme de gouvernement.


                  • lavabo 28 mars 2008 16:15

                    80% d’une classe d’age au baccalauréat : pour ca 2 solutions

                    - on cherche à améliorer le niveau général de tous les élèves

                    - on abaisse le niveau de l’examen

                    devinez ce qui a été choisi ?


                  • Paul Villach Paul Villach 28 mars 2008 16:55

                    Oui, cher Renaud, nous sommes en plein "Novlang" : la guerre, c’est la paix... Mais comment expliquez-vous que ce rapport incendiaire soit disponible sur le site de l’OCDE ? Paul Villach


                  • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 30 mars 2008 16:34

                    Bonjour Paul. Vous demandez : "comment expliquez-vous que ce rapport incendiaire soit disponible sur le site de l’OCDE ? "

                    Parce qu’ils se fichent complètement que ce rapport soit connu. Aucune mobilisation n’est possible pour le dénoncer. L’opinion publique est complètement sous contrôle et ce ne sont pas quelques articles sur Agoravox qui y changeront quoique ce soit. Il y a belle lurette que les syndicats d’enseignants et les "forces de gauche" - quelle mascarade ! - n’expriment plus rien qui ne soit contraire à ce que le Miniver attend d’eux.

                    Au pire, si cela prenait un peu d’importance, il suffirait de lâcher les chiens et de dénoncer des complotistes ridicules qui refusent les réformes. 

                    Lorsque l’on aura pris conscience qu’un cartel de banques occidentales ont une complète mainmise sur l’information, sur notre façon de penser et sur nos pratiques quotidiennes, et seulement si cela se produit, les choses pourront commencer à changer. Cette éventualité est d’ailleurs largement anticipée.

                    Enfin, on peut toujours lire ça pour se consoler : http://www.alterinfo.net/


                  • Triste descriptif d’une situation que nous découvrons vraiment grâce à vous et à vos commentateurs ?

                    C’est apocalyptique ...mais vrai de chez vrai comme diraient nos jeunes !

                    Il est urgentissime d’arrêter le massacre !

                    Eh oh ! les décideurs ..."on " descend de son nuage ..."on" va vérifier la réalité du constat ...à moins que ...pire encore "on" en soit déjà totalement "conscient et que l’on ait décidé de tout laisser filer...en partant du principe que les bons s’en sortiront toujours !

                    Désolé la mission ne consiste effectivement pas à s’occuper des très bons ou des très mauvais mais à amener une classe d’âge entière à un niveau moyen/satisfaisant ...et c’est là que le bât blesse le plus gravement.

                    Y a -t-il une quelconque raison pour ne pas réagir fortement aux descriptions de ce qui se passe 

                    vraiment sur le terrain ?

                    Il faut bougerr le mamouth  !! pas en le dégraissant ... mais en le rappelant à ses missions premières ...éduquer vraiment !


                    • Jocrisse Jacques 28 mars 2008 17:31

                      Mon Colonel

                      mais en le rappelant à ses missions premières ...éduquer vraiment !

                      Sa mission est d’instruire (autrefois c’était le ministère de l’Instruction publique). En revanche, les parents éduquent.

                      Pardonnez-moi cette rectification, mais je l’estime essentielle, sinon, on mélange tout....

                      Je ne vais pas polémiquer avec P.VILLACH qui évoque régulièrement la fin de l’école publique. Je ne suis pas du tout d’accord . Ce n’est pas la fin , mais une profonde et nécessaire transformation qu’il faudra envisager.

                       


                    • Paul Villach Paul Villach 28 mars 2008 17:56

                      Frère Jacques, je viens vous sonner matines, si vous m’y autorisez.

                      1- À propos de la distinction que vous entendez faire entre "éducation" et "instruction", puis-je me permettre de vous renvoyer à un article que j’ai commis le 2 octobre sur AGORAVOX  ? "À propos de « La Lettre aux éducateurs » : l’opposition entre « éducation » et « instruction », une querelle insensée"...

                      Vous pouvez le retrouver si vous le souhaitez. Cela m’évitera de reprendre mes arguments.

                      2- Quant à l’annonce de la fin de l’École publique que vous me prêtez, je n’annonce rien, n’ayant pas de pouvoir de divination : j’observe que tout ce passe comme si ... Et le rapport de l’OCDE de 1996 vient de me donner le fin mot de l’histoire avec "La faisabilité politique de l’ajustement". Paul Villach


                    • Fred 28 mars 2008 15:26

                      Quelques données sur l’évolution des effectifs de prof et d’élèves

                       

                      http://media.education.gouv.fr/file/15/8/7158.pdf

                       

                      On constate que le nombre d’élèves baissait et que parallèlement le nombre de prof augmentait. La baisse récente des effectifs résulte donc à un réajustement.

                       

                      Désolé de dire que le niveau des élèves ne s’est pas vraiment amélioré durant la période d’augmentation des effectifs de prof et de baisse de ceux des élèves.

                       

                      Le problème de l’éducation nationale provient plus d’une mauvaise distribution des effectifs, faut-il vraiment d’un administratif pour 5 profs ? Il est bien de revaloriser les profs avec de l’expérience en leur accordant une mutation dans le sud mais il manque de professeurs d’expérience dans le nord et les quartiers sensibles de l’Ile de France, pourquoi est-ce que les profs remplaçants ne pourraient pas aider lorsqu’ils ne travaillent pas en faisant de la correction de copie pour soulager leurs collègues et de manière générale si les enfants ne respectent pas leurs parents ils ne vont pas respecter les profs, une dégradation du respect de l’enseignement ne va pas s’accompagner d’une amélioration du niveau, les profs doivent être autoriser à punir les élèves et les parents ne doivent pas pouvoir s’interposer.


                      • Jean Lasson 28 mars 2008 15:54

                        Blabla.... dormez braves gens, tout est calme... Tout va très bien, Madame la Marquise... Tout est normal... Blabla...


                      • 5A3N5D 28 mars 2008 18:19

                        @ Fred,

                        "pourquoi est-ce que les profs remplaçants ne pourraient pas aider lorsqu’ils ne travaillent pas en faisant de la correction de copie pour soulager leurs collègues"

                        Réflexion typique de quelqu’un qui ne connaît strictement rien au fonctionnement de l’Education Nationale : chaque année, des enseignants supposés "remplaçants" sont affectés sur des postes à l’année.

                        Ipso facto, il n’y a plus de remplaçants. Alors, on recrute à la hâte des vacataires pour effectuer les remplacements. Ils ne coutent pas cher, ne sont pas payés pendant les vacances et on les virera à la fin de l’année. Très motivant ! 

                         


                      • anny paule 28 mars 2008 16:10

                        Je bois du petit lait à la lecture de cet article !

                        Ce qui est dénoncé dans cet article, je l’avais écrit lors des lois de décentralisation de Raffarin, en 2003 et adressé au SNES (syndicat national de l’enseignement secondaire), en expliquant en quoi ces lois allaient dans le sens de la casse du service public, en donnant pour références les textes produits par l’OCDE, mais aussi par l’ERT, et les AGCS. (Citation de P. Villach, plus d’autres). On m’avait "ri au nez" !

                        J’avais écrit une lettre ouverte pour sensibiliser les citoyens de tous ordres à ce qui se mijotait... Sans succès !

                        Je suis heureuse de voir repris, ici, ces arguments... Mais, il faudrait que TOUS prennent conscience du danger imminent et qu’il y ait un immense mouvement collectif pour sauver notre système ! Nous allons droit dans le mur et nous y allons les yeux fermés !

                        De grâce, il est urgent d’agir... Nous avons déjà perdu trop de temps !


                        • Spyc 28 mars 2008 16:28

                          "Les élèves passent en classe supérieure sans avoir le minimum de connaissance requis. Les examens sont donnés en fonction non d’un seuil minimal de savoir, mais d’un pourcentage de candidats décidés en haut lieu"

                          Certe oui mais pas seulement, on peut aussi y voir un reflet de la mentalité du "passe ton bac d’abord" qui pousse les enfants et les parents dans des filières généralistes au détriment des filières professionnalisantes, et qui pousse aussi les parents à forcer le passage des enfants en classe supérieure malgré l’avis contraire des professeurs (et oui les parents connaissent toujours mieux leurs enfants que les professeurs) !

                          "D’astucieuses incompatibilités sont instituées, soit entre les disciplines, soit entre les horaires" là encore vous parlez de votre cas particulier pourtant il existe bon nombre d’établissement où on peux faire du latin, de l’allemand et du sport !

                          Concernant le rythme de l’année "On ignore le fonctionnement psychologique de l’élève qui après le conseil de classe qui vient de faire le bilan de son trimestre, éprouve fort normalement le besoin de souffler : les trois semaines avant les vacances de Noël" on dirait entendre un soixante-huitard avec la bonne vieille théorie de l’enfant-roi. Alors premièrement il faut bien découper l’année, ensuite c’est comme tout, un élève ça se motive.
                          De plus la scolarité (ainsi que la vie professionnelle) est un marathon permanent, et ce n’est pas parce que tu as eu un bon temps/résultat que tu vas t’arréter de courir.

                           

                          Quand au points 3 & 4, il y a en effet un sérieux soucis dans l’éducation nationale


                          • lavabo 28 mars 2008 16:56

                            Salut Crumpet,

                            Là on atteint complètement le fond, ca se passe de commentaires

                            Pour l’angleterre, c’est facile : pays à deux vitesses, écoles à deux vitesses


                          • anny paule 28 mars 2008 16:46

                            Pour apporter un peu d’eau à ce moulin, existent, actuellement, deux appels à résister :

                            [email protected]

                            et , [email protected]

                            Appels initiés par des enseignants et des chercheurs.

                            Une journée de réflexion et d’élaboration collectives sur l’université se tiendra le samedi 5 avril à l’Université de Paris 8 (Bât. D), de 9 heures à 19 heures.


                            • Spyc 28 mars 2008 16:59

                              Le soucis actuel est qu’il ne faudrait pas une réformette, mais une refonte globale du système éducatif français de l’école maternelle (où les professeurs se font limite insulter par des mômes hauts comme 3 pommes) jusqu’aux universités et grandes Écoles.

                              Au passage il faudra abandonner les 80% de réussite pour une classe d’âge au bac et les 60% de réussite en fin de licence si le principe de non-sélection à l’entrée est maintenue.

                              Une revalorisation des filière "pro" sera aussi nécéssaire : BEP, CAP, alternance, Bac Pro et IUT (bien que le BTS secrétariat soit totalement hors-jeu)


                            • jondegre jondegre 28 mars 2008 17:07

                              privatisation du bien commun, tout y passe :

                              -l’eau

                              -la terre

                              -l’energie

                              -le savoir

                              -le vivant


                              • ZEN ZEN 28 mars 2008 17:12

                                Privatisation de l’éducation : une tendance lourde , dans le cadre de la libéralisation des services,qui gagne l’Europe, le Royaume-Uni étant en pointe :

                                "...Cette tendance à la privatisation de l’éducation se fonde, dans la théorie économique actuellement dominante –l’économie néo-classique–, sur l’idée que l’éducation serait un bien privé et devrait être pris en charge par les individus. Rappelons que l’ambition des néo-classiques est de comprendre les faits socio-économiques à partir des comportements maximisateurs de l’homo oeconomicus. Cœur de ce paradigme, la théorie de l’équilibre général des marchés a pour but de déterminer la façon dont peuvent être coordonnés les choix, supposés libres, rationnels et mus par l’intérêt personnel, de très nombreux agents effectuant des échanges. Contrairement aux biens produits par le marché, à usage privatif et dont les échanges sont médiatisés par des prix, un certain nombre de biens, appelés biens publics, présentent la spécificité de faire l’objet d’une consommation collective. Par nature, ils ne peuvent être produits ni alloués par des marchés. Leur production doit être confiée à l’État. La connaissance entre dans cette catégorie. L’éducation est plutôt considérée comme générant des externalités positives pour la collectivité. Le concept d’externalité désigne une interdépendance directe entre agents sans compensation monétaire par des prix de marché. Dans le cas d’externalités, la théorie néo-classique accepte l’intervention de l’État pour des raisons similaires à celles avancées pour les biens publics : assimilables à des biens sans prix (ou à prix nul), et donc abondants, les externalités provoquent un excès de demande et une insuffisance de l’offre, appelant une prise en charge par l’État, puisque les ajustements par les prix ne fonctionnent plus. Malgré cette tolérance théorique de l’intervention publique, la plupart des économistes néo-classiques se prononcent en général, de manière tout à fait idéologique, en faveur de l’éducation privée. Milton Friedman (prix Nobel 1976) ouvrit la voie, en soutenant que l’intervention de l’État au-delà des services éducatifs spontanément offerts par le marché « n’est pas nécessaire ».

                                5. Diffusée à partir des années 1960 par l’économiste néo-classique Gary Becker(prix Nobel 1992), la théorie du capital humain est une analyse micro-économique du comportement de formation. Elle considère l’éducation comme un investissement en un capital particulier, indissociable de l’individu qui choisit de se former, par un calcul des revenus que cette formation lui apportera dans le futur grâce à l’augmentation de la productivité de son travail. Cette théorie est très criticable...."


                                • ZEN ZEN 28 mars 2008 17:14

                                  Voici le site complet d’où est tiré cet extrait :

                                  http://www.cetim.ch/fr/interventions_details.php?iid=277


                                • ZEN ZEN 28 mars 2008 17:22

                                  L’AGCS : privatisation des services, menace sur l’école...

                                   

                                  AGCS : Accord Général sur le Commerce des Services L’AGCS [2], négocié au sein de l’OMC, est un accord très complexe. Cet article ne peut prétendre en faire le tour. Pour mieux comprendre cet accord, n’hésitez pas à vous reporter au livre d’Agnès Bertrand et Laurence Kalafatidès ]. Signalons toutefois quelques mécanismes pour mieux comprendre sa finalité.

                                  L’AGCS vise à privatiser la quasi-totalité des services exceptées justice, police et armée. Tout le reste — principalement santé et éducation — est concerné. Une particularité de cet accord est de n’être jamais abouti. Il est le résultat de négociations successives en vue de libéraliser tout ce qui peut encore l’être. Aussi, le fait — pour l’éducation ou tout autre domaine — d’être absent d’un cycle de négociation ne signifie en rien qu’elle ne le sera pas au cycle suivant.

                                  En outre, la perversité de l’AGCS peut conduire chacun d’entre nous à contribuer financièrement à la mise en place des services privés. Cela est le résultat de la clause dîte « traitement de la nation la plus favorisée » . Cette clause permet à un fournisseur privé de service d’exiger les mêmes subventions que celles octroyées aux services publics. Ainsi, il suffit qu’une collectivité locale finance un collège et n’importe quel établissement privé d’éducation pourra exiger le même financement sous couvert de concurrence déloyale.

                                  Pour la France, les négociations sont menées par l’Union Européenne, plus particulièrement par la D.G. au commerce . Le processus de l’AGCS est déjà en cours.

                                  Directives et traité constitutionnel en Europe

                                  Au niveau européen, deux éléments juridiques visent fortement la privatisation de l’éducation. D’une part les directives, d’autre part le traité constitutionnel.

                                  Les directives émises par la commission le sont sous la pression des lobbys favorables à la privatisation. Pour comprendre les mécanismes utilisés par les lobbys au sein de la commission européenne, lisez et relisez l’article « La commission européenne : une bastille à renverser » parue dans le volume 1 n° 2 de la revue l’écologiste [5] également disponible sur le site de l’urfig [6]

                                  La preuve de ce lobbying fut d’ailleurs mise en évidence dans le domaine des brevets logiciels [7]

                                  Le traité constitutionnel européen suit la même idéologie politique.

                                  Ainsi ce traité ne mentionne nulle part les termes de « services publics ». En lieu et place, vous y trouverez la notion de « Services d’Intérêt Economique Général » (SIEG). Cette terminologie prend tous son sens dans le cadre qui nous occupe.

                                  Par ailleurs, ne cherchez pas non plus la définition des SIEG dans ce traité constitutionnel. Elle n’y figure pas ! Par contre les documents de la Commission européenne (Notes de 2000, Livre Vert de 2003, Livre Blanc de 2004) sont éloquents : les pouvoirs publics ne peuvent créer des services d’intérêt économique général que si deux conditions sont remplies :

                                   que le marché (l’initiative privée) ne fournisse pas le service
                                   que ce SIEG respecte les règles de la concurrence.

                                  Asphyxions nations et services publics

                                  Parallèlement à la mise en place de ces politiques — lesquelles restent aussi secrètes que possible —, les états veillent à l’asphyxie des services publics via les finances publiques. Là se trouvent les prétextes aux « réformes » en tous genres permettant une privatisation progressive.

                                  L’attaque n’est surtout pas frontale comme le préconisent d’ailleurs les cahiers de poliques économiques n° 13 de l’OCDE : Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse.

                                  On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants.

                                  Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. "



                                • Voltaire Voltaire 28 mars 2008 17:22

                                  L’attaque contre l’OCDE faite dans cet article est totalement injustifiée.

                                  Il faut d’abord indiquer que l’extrait cité provient d’une publication annexe de l’OCDE, et non d’un rapport officiel, où l’auteur ne fait qu’exprimer ertaines opinion. Notamment, il faut signaler cette mise en garde :ES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANSÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L’OCDE OU DESMEMBRES.

                                  L’OCDE défend fortement l’investissement des gouvernements dans les systèmes éducatifs, comme en témoignent les nombreux rapports de sa direction de l’éducation. D’autre part, ce rapport analyse les mécanismes d’ajustement effectués par les gouvernements, et n’est en rien une recommandation à ces ajustements. L’essentiel de cette publication concerne d’ailleurs l’analyse de l’impact de mesures gouvernementales dans les pays en voie de développement, et absolument pas le système éducatif des pays de l’OCDE. L’auteur pratique donc ici un détournement assez regrettable d’un texte sans rapport avec le sujet.

                                   

                                  L

                                  CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE

                                  REFL

                                  GOUVERNEMENTS DE SES PAYS


                                  • Voltaire Voltaire 28 mars 2008 17:23

                                    Apparemment, il y a eu un bug dans le texte de mise en garde, que je reproduis ici

                                     LES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L’OCDE OU DES GOUVERNEMENTS DE SES PAYS MEMBRES.


                                  • Paul Villach Paul Villach 28 mars 2008 17:44

                                    @ Voltaire

                                    C’est exact : la mise en garde que vous citez, figure en page 2 du rapport.

                                    Il reste qu’à la lumière de ce rapport, le désordre que l’on observe dans l’Éducation nationale devient compréhensible.

                                    D’autre part, à la façon des membres du complot qui, dans le film "Z" de Costa-Gavras, nient toute responsabilité dans la mort du député de l’opposition, mais reprennent chacun l’expression "souple et féroce comme un tigre" pour parler de l’individu qui a sauté dans le triporteur, instrument du choc mortel, le mot "ajustement" est aujourd’hui dans toutes les bouches gouvernementales et patronales. Par quel hasard ? Paul Villach


                                  • Jean Lasson 28 mars 2008 19:04

                                    le mot "ajustement" est aujourd’hui dans toutes les bouches gouvernementales et patronales. Par quel hasard ?

                                    Il n’y a aucun hasard ici et Voltaire est soit mal informé, soit de mauvaise foi. En effet, les Cahiers de politique économique de l’OCDE sont explicitement une revue destinée aux décideurs politiques (c’est écrit quelque part sur le site de l’OCDE, mais je ne le retrouve pas immédiatement).

                                     


                                  • mac 28 mars 2008 19:23

                                    Le fait que les idées et les arguments avancés ne reflètent pas nécessairement ceux de l’OCDE ne signifie pas non plus qu’ils sont en contradictions avec ces deniers.En outre l’auteur du document, Christian Morisson, n’a pas l’air d’avoir fait qu’un seul rapport pour cette organisation...


                                  • Voltaire Voltaire 28 mars 2008 23:07

                                    Encore une fois, vous confondez plusieurs choses. Cet article non seulement ne reflête pas le point de vue de l’OCDE, mais n’est absolument pas lié au problème de l’éducation. De plus, il est vieux de plus de 10 ans. Suggérer que ce court paragraphe, sorti de son contexte, ait eu une quelconque influence sur la politique des gouvernements relève de la mauvaise fois et du procès d’intention. Il suffit de lire les principales publications de l’OCDE sur l’éducation pour savoir que cette organisation soutien un investissement fort dans l’éducation de la part des états, en raison du lien direct qui existe entre éducation et réussite économique/compétitivité des pays.


                                  • GLOP 29 mars 2008 06:58

                                    Comment tuer son chien

                                    1. Réduire la qualité du service rendu (programmes, formation des personnels, recrutement)

                                    2. Désorganiser le système : -organisation matérielle ( horaires, gestion des personnels ( remplacement des postes de travail, mobilité, hiérarchie,...) 

                                     -organisation du service : produire des directives contradictoires et suffisamment vagues.

                                     -multiplier les organismes décisionnels dans un même service ( ce qui permettra encore une fois le mélange des intérêts particuliers et collectifs)

                                     -Utiliser les groupes de pression antagonistes (extérieurs ou intérieurs au système cible) pour augmenter la désorganisation et la perte de repères sous le prétexte de "concertation"

                                    3. Effectuer un constat régulier de carence

                                    4. Proposer des solutions en accord avec les objectifs premiers sans dévoiler ceux-ci mais, au contraire, affirmer sa volonté d’amélioration du service cible.

                                    5. Reprendre les points 1,2... et coetera jusqu’à obtention de la moûture qui permettra la mise à mort. 

                                    6. une fois arrivé au point de rupture, proposer une solution radicale avec une bonne publicité (type vente de véhicule, yaourt...)

                                    L’entreprise prendra un certain temps (entre 15 et 25 ans) mais permettra un changement irreversible dans les mentalités des personnels et des utilisateurs. 


                                  • Jean Lasson 29 mars 2008 07:31

                                    Voltaire,

                                    "Cet article non seulement ne reflête pas le point de vue de l’OCDE, [...] De plus, il est vieux de plus de 10 ans. Suggérer que ce court paragraphe, sorti de son contexte, ait eu une quelconque influence sur la politique des gouvernements relève de la mauvaise fois."

                                    C’est vous qui êtes décidemment de mauvaise foi : les 42 pages de ce rapport, sont toutes du même tonneau. Vous défendez cette politique infâme ? Vous défendez l’OCDE ? Vous y travaillez peut-être ? Alors vous devez savoir que, pour prix de son honteuse besogne, le "chercheur" y est extrèmement bien payé : autour de 10.000 € net d’impôt m’a dit une personne qui y a travaillé. Malgré celà, il parait que les gens y sont tristes et déprimés. Ils auraient donc une conscience ? L’argent ne suffirait pas à faire le bonheur ?

                                     


                                  • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 11:26

                                    @ Glop

                                    Merci, Glop. C’est on ne peut plus clair ! Paul Villach


                                  • Voltaire Voltaire 29 mars 2008 11:51

                                    @Jean Larson

                                    Je vous recommande de vous renseigner avant de poster ce type de commentaire. Ce papier, qui ne reflète pas la position de l’OCDE, et qui date de 1996, commente l’impact de politique de réajustement financiers dans les pays en voie de développement. Cela n’a rien à voir avec la politique de l’éducation. Pour avoir une idée de la position de l’OCDE sur l’éducation, iL suffit de lire ses publications officielles ; Par exemple, le dernier « Regard sur l’éducation » de 2007, qui indique :

                                    "Rares sont les pays qui, pour doter la société d’une population plus instruite, peuvent se permettre de compter uniquement sur les familles disposant d’un abondant capital financier et/ou humain. Les pays parviennent avec une efficacité très variable à permettre aux élèves issus des milieux ouvriers à accéder à l’enseignement supérieur. La baisse du nombre d’emplois non qualifiés dans les pays développés suggère que les travailleurs ayant un faible niveau de qualification risquent de devenir une charge croissante pour la société et de faire l’objet d’inégalités de plus en plus marquées. Égaliser les chances des élèves qui sont favorisés et de ceux qui le sont moins n’est pas seulement une question d’équité ; c’est aussi un moyen d’élargir les possibilités de recrutement afin de pourvoir les emplois hautement qualifiés et d’accroître la compétitivité globale de la main-d’oeuvre."

                                    Contrairement à vous et à l’auteur, je connais de nombreuses personnes qui ont collaborées ou collaborent aux travaux de la direction de l’Education de l’OCDE, et qui défendent l’investissement public dans l’éducation, ce qui est la position de l’OCDE. Le fait de vouloir ensuite rationaliser les dépenses pour améliorer l’efficacité du système n’a rien à voir avec une position idéologique de l’OCDE. IL suffit de regarder les résultats de l’étude PISA pour constater que certains systèmes fonctionnent mieux que d’autres à dépense égale.


                                  • Jean Lasson 29 mars 2008 15:04

                                    Voltaire,

                                    "Le court extrait d’un obscure rapport des années 90 mentioné dans ce rapport n’a aucun lien avec la position del’OCDE sur l’éducation. En retirant de son contexte un court paragraphe d’une publication, on peut faire dire ce que l’on veut. Cela s’appelle de la désinformation."

                                    "Obscur rapport"  ? Les Cahiers de Politique Economique étaient une des principales publications en série de l’OCDE, destinée aux décideurs (étaient, car ils semblent avoir opportunément disparu du site de l’OCDE).

                                    Sur le fait que ce paragraphe soit hors contexte, j’ai déjà répondu, mais comme vous vous acharnez sur ce point, je vais enfoncer le clou, pour que chacun puisse décider qui fait de la désinformation.

                                    Page 23 : Ainsi, toute politique qui affaiblirait ces corporatismes serait souhaitable : d’un point de vue économique, cela éliminerait des entraves à la croissance et, politiquement, le gouvernement gagnerait une liberté d’action qui peut lui être précieuse en période d’ajustement. On objectera que cette politique soulèvera des résistances, mais il vaut mieux que le gouvernement livre ce combat dans une conjoncture économique satisfaisante, qu’en cas de crise, lorsqu’il est affaibli. Cette politique peut prendre diverses formes : garantie d’un service minimum, formation d’un personnel qualifié complémentaire, privatisation ou division en plusieurs entreprises concurrentes, lorsque cela est possible.

                                    Page 25 : [...] Par ailleurs, si l’on réduit les salaires des fonctionnaires, des secteurs stratégiques (l’armée ou la police, par exemple) peuvent être exemptés. Le gouvernement doit s’efforcer de coaliser ces divers groupes en faveur de l’ajustement. [...] Mais il faut éviter que ce mouvement s’étende à toute la population urbaine, en se ménageant par des actions discriminatoires le soutien de divers groupes, afin de constituer une coalition opposée. Il est souhaitable, par exemple, de limiter les réductions de salaire aux fonctionnaires civils et d’accorder une aide bien adaptée à des familles pauvres. Cette stratégie permet de gagner des soutiens, sans en perdre, puisque beaucoup de fonctionnaires civils auraient été de toute façon hostiles à l’ajustement.

                                    Page 31 : [...] Par exemple, si l’on réduit les salaires des fonctionnaires, il faut les baisser dans tel secteur, les bloquer en valeur nominale dans un autre, et même les augmenter dans un secteur clé politiquement. Si l’on diminue les subventions, il faut couper celles pour tels produits, mais maintenir en totalité celles pour d’autres produits. Le souci du détail ne connaît pas de limite : si les ménages pauvres consomment seulement du sucre en poudre, on peut augmenter le prix du sucre en morceaux pourvu que l’on garde la subvention au sucre en poudre.

                                    Me faut-il continuer ? TOUT ce cahier est cynique et nauséabond. Les recommandations qu’il contient semblent bien appliquées encore aujourd’hui. Machiavel a été écouté.

                                    Toujours sur le contexte, mais dans un sens plus large, nous savons tous - ou devrions savoir - que la mission fondamentale de l’OCDE est de faire la promotion du capitalisme mondial sans entraves (= l’ultra-libéralisme).

                                    En témoigne l’élaboration par l’OCDE, en secret, de l’Accord multilatéral sur l’Investissement (AMI). Lire le bel article de Sophie sur cette politique et les endroits où elle se définit (FMI, OMC, OCDE etc.)

                                    Les services publics sont la seule richesse de ceux qui n’ont pas de patrimoine. L’éducation est le seul carburant pour faire fonctionner l’ascenseur social sur la base du mérite. Privatiser l’éducation revient à réserver la meilleure à une seule classe sociale. Aucun républicain sincère ne pourrait l’admettre.

                                    Votre pseudo est une imposture totale.


                                  • Voltaire Voltaire 29 mars 2008 17:19

                                    Effectivement, vous persistez dans votre mauvaise foi. Ce cahier, une bonne fois pour toutes, date de 1996 et ne reflète pas la position de l’OCDE, mais de son auteur, sur le thème des réformes dans les pays en voie de développement dont l’économie était fortement contrôlée par l’Etat. Vous êtes parfaitement en droit de ne pas partager le point de vue de son auteur, c’est aussi mon cas. L’auteur y developpe une théorie libérale qui prévalait à l’époque, et qui a fortement nuit aux pays en voie de développement, puisque cela a conduit au déversement des surplus agricoles des pays développés vers les pays du tiers monde, affaiblisant leurs propres économies. Mais encore une fois,
                                    - c’est vieux de plus de 10 ans
                                    - ce n’est pas le point de vue officiel de l’OCDE (il existe deux type de publications à l’OCDE : de nombreuses publications de consultants, et les rapports officiels)
                                    - c’est sans rapport avec la politique de l’éducation préconisée par l’OCDE

                                    Votre connaissance de l’OCDE est manifestement par ouïe dire. Ainsi, le salaire que vous citez correspond à celui d’un directeur... (les grilles de salaires sont disponibles sur le site de l’OCDE, renseignez-vous). Le salaire des cadres de l’OCDE, qui sont principalement des économistes de haut niveau, est très correct mais environ 2 à 3 fois inférieur à celui qu’ils gagnent à niveau comparable dans le privé.

                                    Contrairement à vous, je connais des membres anciens ou actuels de l’OCDE, je connais des personnes de plusieurs ministères de l’éducation et des enseignants qui ont travaillé ou travaillent sur la politique de l’éducation de l’OCDE, j’ai même participé à l’une de leurs publications. Je peux donc affirmer que vos commentaires sont inexacts et travestissent la réalité. Contrairement à ce que vous pouvez penser, l’OCDE n’est pas une organisation « ultra-libérale ». Tous les courants de pensée s’y cotoient. On va donc trouver parmis ses ouvrages des éléments très favorables au libéralisme comme d’autres favorables au contrôle des politiques publiques par l’Etat ou pro-environnement. Certes, l’OCDE est évidemment favorable à l’économie de marché, mais les ultra-libéraux américains sont aussi critiques à son égard que les anti-libéraux européens, ce qui suggère une vision plutôt équilibrée.


                                  • ZEN ZEN 29 mars 2008 17:26

                                    @ Glop

                                    Merci pour ce schéma éclairant

                                    Vous avez tout compris...

                                    Je pense que ce processus est en cours sournoisement depuis 1985 . Dans l’E.N., on est parvenu ainsi à démoraliser un grand nombre de personnels , dont beaucoup aujourd’hui , démobilisés par des injonctions contradictoires, des changements d’orientation constants et des réformes sans nombre,des objectifs aussi irréalistes que changeants ,ne sont plus guère prêts à réagir contre ce qui se prépare.C’est souvent le travail au jour le jour, le repli sur soi, la culpabilisation,l’incapacité d’analyser le système ...qui a produit ces effets.Les syndicats d’enseignants ont fait les sourds dans leur gestion à courte vue . La privatisation rampante , sauf imprévu, va s’imposer comme vous le formulez, je le crains...


                                  • Krokodilo Krokodilo 29 mars 2008 21:07

                                    "Les services publics sont la seule richesse de ceux qui n’ont pas de patrimoine."

                                     

                                    Jolie formule !


                                  • Jean Lasson 29 mars 2008 21:54

                                    @Voltaire,

                                    Vous affirmez : On va donc trouver parmis ses ouvrages [de l’OCDE] des éléments très favorables au libéralisme comme d’autres favorables au contrôle des politiques publiques par l’Etat ou pro-environnement.

                                    Affirmer, c’est bien, prouver, c’est mieux. Vous connaissez bien l’OCDE, n’est-ce-pas ? il vous serait donc facile de trouver ses publications qui défendent les services publics...

                                    Pour l’instant, dans mon programme politique, j’inscris : prévoir l’ajustement de l’OCDE. Il me reste juste à évaluer la faisabilité politique de ce programme. smiley

                                     

                                     


                                  • Voltaire Voltaire 30 mars 2008 18:31

                                    Il est très facile de trouver des documents de l’OCDE défendants les services publiques, et l’engagement de l’Etat dans l’éducation, il suffit d’en faire l’effort... Par exemple, dans le rapport sur la nécessité de soutenir l’éducation pour les classes sociales défavorisées, on trouve les recommandations suivantes :

                                    Recommandations

                                    De nombreuses données attestent que la première priorité pour l’équité est le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, ainsi que les mesures de politique publique destinées à améliorer les conditions de vie des jeunes enfants. Si l’accès à ce dispositif est payant, le coût à la charge des familles doit être modeste, et nul pour celles qui n’ont pas les moyens de payer.

                                    L’éducation de base reste une priorité pour l’équité parce qu’elle couvre l’ensemble d’une cohorte. Dans ce secteur, une attention particulière doit être accordée aux efforts visant à soutenir la performance des élèves en difficulté.

                                    En cas de contrainte budgétaire, les budgets publics alloués à l’enseignement supérieur sont rarement une priorité pour l’équité. Les pays où le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants est payant mais l’enseignement supérieur est gratuit doivent revoir leurs politiques.

                                    Les pays qui conditionnent les allocations familiales pour les enfants d’âge scolaire aux résultats scolaires doivent revoir leurs politiques, car ce type de mesure peut en fait encourager le décrochage.

                                    Les insinuations personnelles et les attaques qui abondent sur ce fil sont nauséabondes. Si Agoravox tolère ce type de commentaires, où tout avis contraire à l’auteur devient prétexte à des attaques personnelles, il ne sera bientôt plus qu’un souvenir.

                                    Vous êtes libre d’avoir un avis différent du mien, je suis libre d’avoir un avis différent du votre, et nous sommes libre d’exprimer ces avis sans porter atteinte à leur auteur. Si vous ne respectez pas ces termes, vous n’avez rien à faire ici. L’avis de l’auteur n’est ici pas étayé par les faits mais par un seul extrait d’une vieille publication qui n’engage que son auteur. L’auteur peut parfaitement combattre cet avis, mais en conclure qu’il reflète une politique générale ne relève pas d’une pratique objective. Si vous ou l’auteur souhaitez écrire une article sur la politique de l’OCDE, ou de n’importe quelle organisation dans ce domaine, faites-le avec des références suffisantes, et débattez-en. Je ne fait pas ici de commentaires pour défendre l’OCDE, ce n’est pas mon problème, mais pour défendre un principe d’objectivité. Ce n’est pas parce qu’Agoravox est un site de journalisme citoyen que ses contribueurs peuvent écrire n’mporte quoi, et encore moins que l’on puisse y insulter ceux qui dénoncent les faiblesses d’un article.


                                  • Jean Lasson 30 mars 2008 19:40

                                    "Voltaire",

                                    Suite à ma demande de trouver des publications de l’OCDE qui défendent les services publics, vous répondez "Il est très facile de trouver des documents de l’OCDE défendants les services publiques" et incluez une citation que je remets ci-dessous :

                                    Recommandations

                                    De nombreuses données attestent que la première priorité pour l’équité est le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants, ainsi que les mesures de politique publique destinées à améliorer les conditions de vie des jeunes enfants. Si l’accès à ce dispositif est payant, le coût à la charge des familles doit être modeste, et nul pour celles qui n’ont pas les moyens de payer.

                                    L’éducation de base reste une priorité pour l’équité parce qu’elle couvre l’ensemble d’une cohorte. Dans ce secteur, une attention particulière doit être accordée aux efforts visant à soutenir la performance des élèves en difficulté.

                                    En cas de contrainte budgétaire, les budgets publics alloués à l’enseignement supérieur sont rarement une priorité pour l’équité. Les pays où le dispositif d’éducation et d’accueil des jeunes enfants est payant mais l’enseignement supérieur est gratuit doivent revoir leurs politiques.

                                    Les pays qui conditionnent les allocations familiales pour les enfants d’âge scolaire aux résultats scolaires doivent revoir leurs politiques, car ce type de mesure peut en fait encourager le décrochage.

                                    Eh bien, moi, je ne vois dans cette citation aucune allusion ou défense du service public de l’éducation. On comprend, entre les lignes, qu’il est question d’une politique d’allocations aux plus démunis, mais dans le cadre d’un service payant et donc, très vraisemblablement, privé. De plus, nous lisons dans votre citation que l’enseignement supérieur gratuit "n’est pas une priorité"...

                                    Il n’y a dans cela aucune contradiction avec le cahier de 1996 cité. Bien au contraire, il s’agit d’appliquer le principe du "diviser pour mieux régner" développé tout au long de ce cahier et dont je cite, à nouveau, un extrait :

                                    Page 25 : [...] Par ailleurs, si l’on réduit les salaires des fonctionnaires, des secteurs stratégiques (l’armée ou la police, par exemple) peuvent être exemptés. Le gouvernement doit s’efforcer de coaliser ces divers groupes en faveur de l’ajustement. [...] Mais il faut éviter que ce mouvement s’étende à toute la population urbaine, en se ménageant par des actions discriminatoires le soutien de divers groupes, afin de constituer une coalition opposée. Il est souhaitable, par exemple, de limiter les réductions de salaire aux fonctionnaires civils et d’accorder une aide bien adaptée à des familles pauvres. Cette stratégie permet de gagner des soutiens, sans en perdre, puisque beaucoup de fonctionnaires civils auraient été de toute façon hostiles à l’ajustement.

                                    Ainsi, à votre corps défendant, vous confirmez l’engagement de l’OCDE dans la privatisation de l’Education nationale. Nous apprenons aussi que les sociétés privées qui remplaceront cette institution seront subventionnées. On s’en doutait un peu, figurez-vous...

                                    Vous avez accusé l’auteur et moi-même de désinformation et maintenant d’insulte à votre noble égard. Ecrire que vous défendez l’OCDE parce que vous en êtes très proche ne devrait pas être une insulte, au moins pour vous. Contrairement à vous, je ne dis pas que "vous n’avez rien à faire ici". Je me sens tout à fait de taille à réfuter, point par point, vos affirmations. C’est ce que je fais.

                                    A ce propos, vous affirmez - encore ! - que : "L’avis de l’auteur n’est ici pas étayé par les faits mais par un seul extrait d’une vieille publication qui n’engage que son auteur." Vous espérez nous avoir à l’usure ? Vous savez très bien que j’ai complété le "seul extrait" par 3 autres du même cahier.

                                    De plus, à preuve de l’orientation ultra-libérale de l’OCDE, j’ai évoqué l’élaboration - secrète - de l’AMI par l’OCDE. Je note que vous restez prudemment silencieux sur ce sujet...

                                    Soutenez-vous que l’orientation politique de l’OCDE aurait changé depuis moins de 10 ans ?

                                    Cet article et sa discussion ont mis en lumière une politique de destruction des services publics et sa stratégie planifiée de longue date avec le soutien de l’OCDE. Et c’est cela qui vous gêne.


                                  • Paul Villach Paul Villach 30 mars 2008 20:10

                                    @ Jean Lasson

                                    Je souscris évidemment à la réplique que vous adressez à notre "Voltaire" d’un nouveau genre.

                                    Et je maintiens que les travaux de réfection du tombeau de notre cher Voltaire au Panthéon ne sont pas prês de s’achever si certains s’amusent ainsi à le faire se retourner dans sa tombe. Paul Villach


                                  • Voltaire Voltaire 31 mars 2008 09:27

                                    @Mr Larson

                                    Il ne me parait guère utile de continuer ce débat, puisque vous partez- d’un parti-pris. L’exemple que je vous cite indique bien que c’est le rôle de l’Etat de s’occuper de l’éducation, notamment primaire, afin de limiter les inégalités, et que les Etats qui n’effectuent pas cet effort doivent revoir leur politique. Mais le fond du problème n’est pas là. Il n’est pas dans votre interprétation du rôle de l’OCDE, il est dans l’extrapolation d’une politique à partir d’un seul exemple,ce qui n’est pas objectif. Plus sérieusement encore, il est, comme pour l’auteur, dans votre refus du débat par l’attaque personnelle de vos contradicteurs. Je ne me permets pas de vous accuser personnellement d’être à la solde de la LCR ou d’un syndicat d’enseignants parce que vous n’aimez pas l’OCDE ou que vous êtes un anti-libéral. Soyez assez aimable pour en faire de même avec ceux qui ne pensent pas comme vous.

                                    Quant à l’AMI, il s’agissait d’après le texte d’un projet d’accord sur la libéralisation des investissements, pour lever les barrières légales ou souterraines (monopoles...) que beaucoup d’Etats érigent pour protéger notamment leurs entreprises nationales des capitaux étrangers. Je ne vois donc pas trop le rapport avec le sujet traité. Des exceptions étaient prévues pour la plupart des services (culture, sécurité etc...). On peut bien sûr être pour ou contre ce type d’accord, qui avait certainement des éléments positifs et négatifs (il s’apparentait assez aux accords existants au sein de l’Union Européenne), mais c’est hors sujet.

                                     


                                  • ZEN ZEN 28 mars 2008 18:13

                                    Pour comprendre la logique de l’OCDE, notamment pour l’ école, il importe de lire le livre trés documenté de Agnès Bertrand et Laurence Kalafides : " Le pouvoir invisible"

                                    Ce document (de l’Université Libre de Bruxelles)en donne une idée :

                                    http://www.ulb.ac.be/cal/mouvement/cal/convention/15octobre2005_textes/conv entionlaique_%20atelier12.pdf


                                    • Voltaire Voltaire 29 mars 2008 11:55

                                      Le court extrait d’un obscure rapport des années 90 mentioné dans ce rapport n’a aucun lien avec la position del’OCDE sur l’éducation. En retirant de son contexte un court paragraphe d’une publication, on peut faire dire ce que l’on veut. Cela s’appelle de la désinformation.


                                    • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 12:01

                                      @ Voltaire

                                      Je loue vos efforts pour tenter de neutraliser la signification ravageuse de ce paragraphe qui se suffit à lui-même, sauf à ne pas donner aux mots leur sens commun.

                                      Votre opération s’appelle-t-elle, elle aussi, dans le "novlang" de l’OCDE, un "ajustement" ? Mais je crains que sa "faisabilité politique" soit compromise. Paul Villach


                                    • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 12:04

                                      @ Voltaire

                                      Le parrainage de Voltaire dont vous vous réclamez peut surprendre. Voltaire s’est peut-être retourné dans sa tombe. J’ai vu récemment au Panthéon que son tombeau était en réfection. Paul Villach


                                    • Voltaire Voltaire 29 mars 2008 17:24

                                      @l’auteur

                                      Attaquer de façon personnelle un commentateur démontre la faiblesse de vos arguments. Contrairement à vous, mon homonyme respectait son contradicteur.

                                      Encore une fois, extrapoler la vision d’un organisme comme l’OCDE à patir d’un court extrait d’une seule publication relève de la totale mauvaise foi. En ce domaine, seuls les rapports officiels de l’OCDE, et ceux émanants des réunions ministérielles, font foi. Je vous suggère de les lires.


                                    • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 19:32

                                      Voltaire, vous êtes tout de même culotté !

                                      Vous choisissez un pseudonyme qui n’est pas anodin pour imposer de vous-même une certaine image d’autorité. Moi, je vous parle à visage découvert, au lieu de m’appeler Chamfort ou la Fontaine.

                                      Et vous me déniez le droit de vous dire que la prétention que vous affichez avec votre pseudonyme est en contradiction avec votre opération de maquillage d’un rapport qui annonce depuis 1996 la marche à suivre pour ruiner le service public d’Éducation et préparer sa privatisation.

                                      Tous les faits qu’on observe sur le terrain correspondent aux recommandations qu’on trouve dans ce rapport. Tout devient désormais transparent.

                                      Il y a des limites à "la faisabilité politique de l’ajustement" du rapport que vous essayé de faire avaler.

                                      Procédez à un "ajustement" de votre masque, Voltaire. Parlez à visage découvert ! Choisissez Machiavel ! Mais je reconnais que cette "faisabilité politique" sera moins aisée. Paul Villach


                                    • Jean Lasson 29 mars 2008 19:37

                                      Ainsi, j’avais deviné juste : "Voltaire" a travaillé pour l’OCDE...

                                      Et il persiste à 17h24 :

                                      [..] extrapoler la vision d’un organisme comme l’OCDE à patir d’un court extrait d’une seule publication relève de la totale mauvaise foi.

                                      Sur le prétendu "court extrait", cf. ma réponse de 15h04, plus haut si le placement de ce commentaire est correct : TOUT le cahier, 42 pages, décline la même idée.

                                      Sur l’orientation politique de l’OCDE, illustrée par l’AMI (cf. aussi mon commentaire de 15h04), lui aussi vieux de 10 ans, pas de réponse, chut, c’est oublié. Tiens, ça me rappelle quelqu’un qui nous avait dit : "j’ai changé"


                                    • Jocrisse Jacques 28 mars 2008 23:02

                                      Paul

                                      Entièrement d’accord avec vous sur les points 1, 2 et 3.

                                      Concernant le § 4, je comprends mal votre charge contre les chefs d’établissements (principaux et proviseurs) qui sont comme vous issus du corps professoral, mais dont les contraintes d’encadrement et les objectifs de gestion ne sont plus limités à la seule fonction d’enseignement et se télescopent inévitablement avec ceux des profs "purs et durs". Vous pensez sincèrement que ce changement de statut leur a fait oublier leur passé de prof et les pbs que vous évoquez, j’en doute .Je ne connais pas les critères de sélection pour ces fonctions, mais à mon avis, les choix doivent être conformes au système de sélection "républicain" de la fonction publique (le concours).On aura donc parfois des personnels complètement inadaptés à la fonction, car dans ces postes la personnalité et le savoir faire sont des qualités indispensables mais non prises en compte. Mais la plupart des chefs d’établissements sont à mon sens compétents (j’ai eu l’occasion d’en cotoyer plusieurs à titre personnel), sinon ça se saurait et je vous reproche tout de même de mettre en relief quelques exemples avérés pour étayer votre argumentation.

                                      Concernant le § "stratégie de l’OCDE", je considère que vous poussez le bouchon très loin et ce n’est pas la première fois que vous nous faites ce couplet sur la destruction de l’école publique qui n’est pas pour demain ni après demain. Vous savez parfaitement que les "réductions"d’effectifs sont inévitables et sont définis en fonction de données démographiques indiscutables. Encore une fois on rencontrera toujours des cas tordus. Quant au chaos, il ne date pas de seulement 10ans, mais il est visible depuis 10 ans.

                                      Il est grand temps que les syndicats conservateurs de l’EN comprennent que l’organisation de l’école est périmée. Regardons ce qui marche dans d’autres pays (par ex Danemark) où les proviseurs sont de vrais patrons qui recrutent et contrôlent .

                                      Il faut également se poser la question du succès de l’école libre (et gratuite) , qui nous ramène au § précédent. Vaste programme , mais je ne dispose pas des connaissances suffisantes pour développer.

                                      Encore une fois très content de vous lire, même si parfois nos avis divergent.

                                       

                                       

                                       


                                      • 5A3N5D 29 mars 2008 09:57

                                        @ Jacques,

                                        "Il faut également se poser la question du succès de l’école libre (et gratuite) , qui nous ramène au § précédent. Vaste programme , mais je ne dispose pas des connaissances suffisantes pour développer."

                                        Ce prétendu "succès" est devenu un mythe : les écoles privées sous contrat connaissent, de plus en plus, les mêmes problèmes que l’école publique. A tel point qu’on peut voir fleurir les mêmes revendications dans les deux systèmes. 

                                        Une chose est certaine : le niveau n’y est pas meilleur qu’à l’école publique, il s’en faut de beaucoup. 

                                         


                                      • Paul Villach Paul Villach 30 mars 2008 10:55

                                        @ Jacques

                                        @ Jacques

                                        "Je ne connais pas, écrivez-vous, les critères de sélection pour ces fonctions, mais à mon avis, les choix doivent être conformes au système de sélection "républicain" de la fonction publique (le concours).On aura donc parfois des personnels complètement inadaptés à la fonction, car dans ces postes la personnalité et le savoir faire sont des qualités indispensables mais non prises en compte. Mais la plupart des chefs d’établissements sont à mon sens compétents (j’ai eul’occasion d’en cotoyer plusieurs à titre personnel), sinon ça se saurait et je vous reproche tout de même de mettre en relief quelques exemples avérés pour étayer votre argumentation."

                                        Votre raisonnement repose, à mon sens, sur trois leurres.

                                        1- Vous assénez d’abord un argument d’autorité qui se résume à ceci : le mode de recrutement républicain est performant, sinon ça se saurait !

                                        2- Ce faisant, vous avancez une hypothèse autovalidante, qui est une hypothèse présentée comme démontrée alors qu’elle ne l’est pas. Montesquieu l’a illustrée dans "De l’esclavage des Nègres" ("L’Esprit des lois") : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
                                        Des petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains : car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié
                                        . »

                                        Or, on juge l’arbre à ses fruits et non les fruits à l’arbre. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ces fruits dans les établissements scolaires sont plutôt amers. Et avant de porter le fer contre les professeurs, voyons d’abord la conduite de ces chefs d’établissements qui ont laissé proliférer cette délinquance - non, pardon ! ces incivilités - dans les écoles. À ce qu’on sache, ce sont eux qui sont responsables de l’ordre dans l’établissement, et les premiers à en violer les règles. Aux ordres des stratèges de l’Éducation nationale, guidés par les conseils de l’OCDE, leur travail dépasse les espérances. Et sachez que pour faire la sale besogne, les hiérarchies de tout poil en général recrute les plus incultes que les problèmes de conscience ne perturbent pas : leur seule religion est une soumission aveugle à l’autorité. Une clique se coopte toujours dans une claque de courtisans.

                                        3- Le troisième leurre est le leurre de la vaccine, bien analysé par Barthes dans "Mythologies". Comme vous ne pouvez pas nier l’existence de "dysfonctionnements", vous en admettez mais à la marge pour proclamer haut et fort que dans la majorité des cas, tout se passe bien ! Ce leurre conduit à admettre un peu de mal pour célébrer un grand bien, comme on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Et c’est ainsi que vous exonérez cette administration de toute responsabilité dans le chaos installé dans l’École, quand elle est écrasante, puisque c’est elle qui met en oeuvre la politique de destruction du Service public d’éducation préconisée par l’OCDE.

                                        Maintenant, je veux bien vous accorder que nombre de ces chefs d’établissements, grâce à leur inculture, agissent en toute inconscience, puisqu’ils n’ont pour seul règle que d’obéir aux ordres et que leur impunité garantie est à cette condition. Et, n’en doutons pas, le moment venu, quand il s’agira de peser les responsabilités, ces braves gens s’avanceront à la barre pour protester : "Je ne suis pas responsable. j’ai obéi aux ordres !" On a déjà entendu ça quelque part. Pas vous ? Paul Villach
                                         


                                      • Tristan Valmour 29 mars 2008 00:09

                                         

                                        Mon cher Paul,

                                         

                                        Effectivement, il y a bien une volonté politique des organisations internationales de soumettre l’enseignement aux lois du marché. Ce qu’il faut savoir, c’est que la majorité des employés de ces organisations agissent de bonne foi, mais que d’autres, souvent les plus influents, sont soumis à des fidélités et des appartenances externes.

                                         

                                        Parmi celles-ci, certains poursuivent un objectif politique de longue date, soit régner sur une population qui acceptera sa servitude en échange d’un confort relatif. D’autres poursuivent un objectif purement économique, soit augmenter leur fortune et celle de leurs amis. Pour cela, il faut des consommateurs. L’innovation technologique, le crédit et l’entrée dans le secteur marchand des services assurés par l’Etat sont un moyen d’assurer la rentabilité des capitaux. Le capital qui n’est pas investi ne vaut rien. Le meilleur moyen de parvenir à privatiser est de décrédibiliser le secteur public.

                                         

                                        Qui pouvait croire qu’une fois le village planétaire établi, la France demeurerait un îlot singulier ? Je n’y ai jamais cru, et la privatisation de l’Education était dans l’ordre des choses, cela fait plus de 10 ans que je l’avais pressenti. C’est pourquoi, après avoir enseigné dans un établissement privé d’enseignement supérieur, j’ai créé assez récemment des entreprises dans le secteur de l’enseignement et de la formation, en France, mais aussi à l’Etranger.

                                         

                                        Le marché est véritablement colossal. Comme le disait mon maître en pédagogie – Antoine de la Garanderie - , « il faut imaginer que penser sera le seul travail accompli par l’Homme, tout le reste sera dévolu aux machines ». Les rapports que je reçois, les contacts avec les administrations françaises et étrangères, tout indique qu’effectivement il y a un mouvement global de privatisation. Et – je l’ai déjà écrit plusieurs fois sur Agoravox – il faut observer Singapour à la loupe. Singapour est en passe de devenir "a trusted international education hub", “a Global Schoolhouse" comme ce pays se plait à le rappeler. Même Harvard pourrait pâtir de cette concurrence ! C’est là bas que se déroulent donc de nombreux événements dans le domaine qui vous intéresse.

                                         

                                        Avec la mondialisation, ce ne sont pas seulement des entreprises qui sont en concurrence, mais aussi des philosophies politiques, des systèmes sociaux, fiscaux…

                                         

                                        Il y aura toujours un secteur public d’éducation, mais il assurera un service minimum. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, presque tous les enfants favorisés reçoivent des cours particuliers de culture générale (Histoire, littérature, philosophie, etc.), cela permet entre autre d’exclure les classes défavorisées de moyens d’accomplissement de soi. Il faut des maîtres et des serfs, même si la réalité n’est pas aussi violente que ces vocables.

                                         

                                        La France est une cible privilégiée des attaques et on veut la faire passer pour archaïque. Je crois que Chirac a tout fait pour temporiser, pour éviter que notre pays n’adopte trop rapidement le modèle dominant, l’anglo-saxon. La France, ce « pays communiste qui a réussi » a baissé les armes, et son modèle social, son système économique ne peuvent plus résister en raison de sa mise en concurrence.

                                         

                                        Certains voudraient résister, mais je crois que c’est trop tard, les jeux sont faits. Je ne vois pas quelle action classique – pétition, grève, manifestation – pourrait avoir raison de ce qui s’annonce. Comment voulez-vous que les décideurs de premier plan laissent un marché de plusieurs milliers de milliards d’euros ? Quel poids peuvent avoir ces actions classiques ? Alors que la société est si divisée, que l’individualisme a poussé les hommes les uns contre les autres ?

                                         

                                        Cela ne signifie pas qu’il ne faille pas résister, mais par d’autres voies. Et je les ai déjà suggérées :

                                         

                                        - Un mouvement général de grève de la consommation. Cela ferait réagir très vite les décideurs qui à leur tour feraient pression sur les gouvernements.

                                        - Créer un service privé « public » via la constitution d’associations. Il existe déjà des écoles privées associatives qui n’ont de « privé » que le nom.

                                         

                                        Bonne soirée

                                         

                                         

                                         


                                        • ocean 29 mars 2008 03:53

                                          @Tristan Valmour : puis-je vous poser deux question ? est-ce de la gourmandise que je perçois dans votre "le marché est vraiment colossal !", et les entreprises que vous avez créées en France et à l’étranger sont-elles à but lucratif ?

                                           

                                          j’espère que vous y implanterez des syndicats : ils sont facteurs de progrès.


                                        • ZEN ZEN 29 mars 2008 08:56

                                          @Tritan, bonjour

                                          Si je vous ai bien lu, votre discours est terriblement équivoque : consentant parfois(vive la mondialisation de tous les services et la marchandisation de l’éducation !-allez vois de près ce qui se passe en UK....-).., combatif :( il faut résister) et résigné (il est trop tard..)

                                          On aimerait plus de clarté . Merci


                                        • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 11:08

                                          @ Tristan Valmour

                                          Merci de votre commentaire stimulant. Cependant, je ne suis pas sûr que "la messe soit dite". Paul Villach


                                        • Krokodilo Krokodilo 29 mars 2008 20:51

                                          Tristan Valmour,

                                           

                                          Intéressant commentaire. Vous dites qu’avec la mondialisation, la concurrence ne porte pas uniquement sur les produits classiques, mais aussi sur les systèmes philosophiques, les croyances, etc.

                                           

                                          Je renchéris en rappelant que cette concurrence porte aussi sur les langues, qui sont à la fois un produit et le fer de lance d’une culture, comme l’anglais porte actuellement l’idéologie dominante , aussi bien en science (privatisation du vivant) qu’en économie. Peu de gens ont conscience de cette "guerre des langues", lutte d’influence pourtant sans merci et quotidienne : la Chine va prochainement implanter un institut Confucius au Maroc, et en a implanté un l’an dernier à Arras, simple exemple. Seuls les naîfs pensent que la position hégémonique de l’anglais est définitive et stable ; ce n’est qu’un colosse aux pieds d’argile, qui s’est dialectisé à mesure qu’il s’est étendu.

                                           

                                          Pour tous ceux qui souhaitent privilégier la recherche d’une autre voie, il faut savoir qu’existe une langue internationale libre et facile, le "Linux des langues" , indépendante de toute puissance nationale, ethnique ou religieuse : l’espéranto, qui mérite le détour.


                                        • Krokodilo Krokodilo 29 mars 2008 21:03

                                          En outre, le marché des langues est très juteux... alors que l’espéranto est de loin la moins coûteuse et la plus facile des langues à enseigner - pour des raisons lingusitiques -, elle a donc tout pour déplaire à certains !


                                        • Tristan Valmour 30 mars 2008 01:54

                                           

                                          @ Océan

                                           

                                          Mes entreprises sont bien à but commercial. Ce ne sont pas des associations, autrement j’aurais employé le mot. Je suis entouré de salariés et d’associés, souvent ils cumulent les deux qualités d’ailleurs. L’ambiance est excellente puisque nous partageons les fruits de notre travail, non pas équitablement – j’ai apporté l’essentiel des capitaux et du carnet d’adresses -, mais sans qu’il y ait d’importants écarts. J’applique en cela ce que j’ai écris dans l’article portant sur la Société d’Economie Solidaire. De toutes les façons ces sociétés sont trop récentes pour dégager de quoi nous payer des yachts, et tel n’est pas l’objectif. Mon moteur n’est pas l’argent –je préfère l’instruction à la consommation – mais la création, l’action, le désir d’aider mon prochain. Nous faisons aussi beaucoup de recherche. Et ça coûte cher ! Oui, les syndicats sont facteur de progrès, mais personne n’exprime la nécessité d’en créer. Bref, il faut sortir de l’idée patron contre employé. Ici nous formons une équipe. Personne n’est exploité et les grandes orientations sont le fruit d’un débat franc et honnête, même si au final la décision me revient, mais j’en suis comptable aux yeux des lois françaises et étrangères. Le marché est effectivement colossal. Ce n’est pas de la gourmandise, une constatation, et je préfère que nous nous positionnions sur le marché que le laisser à d’autres entreprises. Enfin, une entreprise ce n’est pas sale, et il faut s’investir énormément et longuement avant d’en récolter les fruits, sans qu’il y ait automatiquement un lien de cause à effets. L’argent non plus n’est pas sale. Comme toute chose, c’est l’excès qui est condamnable.

                                           

                                          @ Zen

                                           

                                          Je suis favorable à la mondialisation, mais trouve qu’elle se met en place trop rapidement, déstabilisant ainsi les particularismes nationaux. Sur la privatisation, mon sentiment est partagé. Je suis attaché à un service public d’éducation, mais considère que l’on peut faire bien mieux avec autant de moyens, même moins. Les deux établissements privés dans lesquels j’ai enseigné l’ont prouvé. Il y a donc de profondes réformes à mener, mais l’administration est trop conservatrice en la matière, et certains syndicalistes ont pris de mauvaises habitudes, ceux qui s’opposent systématiquement. Je ne suis pas hostile à laisser plus de place au Privé si la condition précédente est remplie (un service public de qualité), et si le Privé n’a pas pour finalité la recherche du profit, mais la liberté d’enseigner et de s’organiser autrement. Sans trop extrapoler, j’ai développé des modèles d’apprentissage et de traitement de données en synthétisant les travaux de la Garanderie – un génie -, Feuerstein,  Piaget, un peu de pensée latérale (Bonnot) (liste non exhaustive) et en y intégrant une forte dose de connexionisme. Jamais les conservateurs de l’Education Nationale ne m’auraient écouté. A l’Etranger, si ! Je reviens aussi à l’un de mes leitmotiv : je crois que si on plafonnait les revenus, cela résoudrait de très nombreux problèmes.

                                           

                                          Je suis en effet persuadé qu’il est trop tard pour résister en menant des actions traditionnelles telles que les grèves et manifestations sauf si l’ampleur est très importante. En revanche, je crois que résister en boycottant est la forme la plus efficace pour se faire entendre. Se rassembler en associations pour recréer une sorte de service public entre sociétaires aussi.

                                          Pour vous situer mon orientation politique - ce sera peut-être plus simple-, vous pouvez m’assimiler à un gaullien humaniste, tendance droite sociale. Je ne soutiens donc pas la politique actuelle.

                                           

                                          J’espère avoir été plus clair.

                                           

                                          @ crocodilo

                                           

                                          Je connais très mal l’espéranto, et j’avoue adorer le français, la possibilité de jouer sur le signifié et le signifiant, la richesse de notre langue dans la fonction poétique du langage, donc la créativité. L’espéranto est-elle autre chose qu’un vecteur d’informations ?

                                           


                                        • Krokodilo Krokodilo 30 mars 2008 16:04

                                          Tristan Valmour,

                                           

                                          Pour faire court, l’espéranto est une langue construite, la seule à s’être développée jusqu’à vivre comme toute autre langue, avec les mêmes possibilités d’expression. Le but étant justement de fournir à qui le souhaite une langue seconde très largement plus simple, grâce à l’absence totale d’exceptions et à la généralisation de la dérivation des mots (préfixes et affixes) ainsi que par le mécanisme d’agglutination (garde-manger, porte-serviette, etc.). Le vocabulaire est européen, et la grammaire internationale (càd ramenée aux notions essentielles et répandues).

                                           

                                          Moi aussi, j’aime le français, de même que tout espérantophone aime sa langue maternelle, la question est celle d’une langue seconde, inter-nationale et indépendante d’une puissance économique ou politique. Pour plus de renseignements, plusieurs articles et débats sur AV. Les médias nationaux français le boycottent absurdement, mais récemment FR3-Dijon vient d’y consacrer un long reportage où le journaliste n’a pas rapporté un seul cliché ou préjugé à son sujet, ce qui est exceptionnel en France...

                                           

                                          La Chine, par exemple, vient de lancer un essai dans cinq classes primaires (débuté avant l’anglais qui sera introduit ultérieurement, en sus) et cherche des classes pour correspondre, mais ça ne sera pas chez nous, peut-être en GB, où, paradoxalement, un programme fonctionne au primaire ("Springboard to language").


                                        • ocean 29 mars 2008 03:18

                                          je crois, Paul, qu’il ne faut pas confondre la fin d’un monde avec la fin du monde.

                                           

                                          Certes je n’ai pas votre expérience en la matière, mais j’ai été prof pendant assez longtemps pour proposer une ou deux idées :

                                          tout le monde sait que depuis maintenant des années, dans tous les classements sans exception où les résultats des structures françaises d’enseignement sont comparés à ceux d’autre pays, sur une quarantaine de comparaisons nous arrivons régulièrement dans les dix derniers quand ce n’est pas dans les cinq derniers.

                                          Dans le même temps tout le monde constate que la seule réforme qui pourrait trouver grâce auprès des enseignants serait l’augmentation du nombre de postes. Toute autre est immédiatement rejetée.

                                          Tout le monde sait que depuis des années le nombre d’élèves est en diminution, et que depuis des années on a continué à augmenter le nombre de profs, tout en constatant l’augmentation des problèmes.

                                          Tout le monde sait que depuis longtemps les gens qui choisissent d’être profs choisissent un mode de vie et non pas une carrière ni une passion pour leurs élèves.

                                          les structures françaises actuelles d’enseignement sont ce qu’on en a fait, de façon consciente, d’abord voulue puis de plus en plus incontrôlée : une garderie pour les plus petits [avez-vous lu "il faut fermer les écoles maternelles" de Julien Dazay  ? (inspecteur de l’éducation nationale)], un lieu d’endoctrinement (histoire, philo...), de destruction de l’esprit critique et des appartenances (littérature), un lieu d’apprentissage du flou et du manque de rigueur (partout), un lieu où l’on apprend que le jeu et le loisir valent mieux que l’effort, où l’on apprend à confondre passer du temps et travailler (les étudiants qui vous disent "j’ai fait cinq ans d’études !" sans même se rendre compte que ces cinq années représentent 2 ans de travail effectif...)

                                          que penser d’un livre d’économie (dans le secondaire) qui consacre 40 pages (quarante !!!) à la précarité !!!!!?

                                          franchement, que cette école se suicide à force d’être confite et surconfite dans le confort, qui pourrait le regretter ? (et qu’on arrête de citer les quelque écoles difficiles en zones sensibles, elles sont loin d’être toutes semblables, ou que les enseignants qui n’y sont pas bien aillent une bonne fois se reposer dans l’industrie !!)

                                           

                                          la fin de cet enseignement n’est pas la fin de l’enseignement, la fin de cette culture du verbe ne sera pas la fin de la culture, et la fin des sachants qui vous répondent en récitant le pédagol (Philippe Meyer !) dont ils se sont gavés dans les IUFM ne sera pas la fin du savoir...

                                          et quant aux savoirs corrects, la relève est déjà assurée : elle s’appelle wikipedia !


                                          • ocean 29 mars 2008 03:35

                                            je crois, Paul, qu’il ne faut pas confondre la fin d’un monde avec la fin du monde.

                                             

                                            Certes je n’ai pas votre expérience en la matière, mais j’ai été prof pendant assez longtemps pour proposer une ou deux idées :

                                            tout le monde sait que depuis maintenant des années, dans tous les classements sans exception où les résultats des structures françaises d’enseignement sont comparés à ceux d’autre pays, sur une quarantaine de comparaisons nous arrivons régulièrement dans les dix derniers quand ce n’est pas dans les cinq derniers.

                                            Dans le même temps tout le monde constate que la seule réforme qui pourrait trouver grâce auprès des enseignants serait l’augmentation du nombre de postes. Toute autre est immédiatement rejetée.

                                            Tout le monde sait que depuis des années le nombre d’élèves est en diminution, et que depuis des années on a continué à augmenter le nombre de profs, tout en constatant l’augmentation des problèmes.

                                            Tout le monde sait que depuis longtemps les gens qui choisissent d’être profs choisissent un mode de vie et non pas une carrière ni une passion pour leurs élèves.

                                            les structures françaises actuelles d’enseignement sont ce qu’on en a fait, de façon consciente, d’abord voulue puis de plus en plus incontrôlée : une garderie pour les plus petits [avez-vous lu "il faut fermer les écoles maternelles" de Julien Dazay ? (inspecteur de l’éducation nationale)], un lieu d’endoctrinement (histoire, philo...), de destruction de l’esprit critique et des appartenances (littérature), un lieu d’apprentissage du flou et du manque de rigueur (partout), un lieu où l’on apprend que le jeu et le loisir valent mieux que l’effort, où l’on apprend à confondre passer du temps et travailler (les étudiants qui vous disent "j’ai fait cinq ans d’études !" sans même se rendre compte que ces cinq années représentent 2 ans de travail effectif...)

                                            que penser d’un livre d’économie (dans le secondaire) qui consacre 40 pages (quarante !!!) à la précarité !!!!!?

                                            franchement, que cette école se suicide à force d’être confite et surconfite dans le confort, qui pourrait le regretter ? (et qu’on arrête de citer les quelque écoles difficiles en zones sensibles, elles sont loin d’être toutes semblables, ou que les enseignants qui n’y sont pas bien aillent une bonne fois se reposer dans l’industrie !!)

                                             

                                            la fin de cet enseignement n’est pas la fin de l’enseignement, la fin de cette culture du verbe ne sera pas la fin de la culture, et la fin des sachants qui vous répondent en récitant le pédagol (Philippe Meyer !) dont ils se sont gavés dans les IUFM ne sera pas la fin du savoir...

                                            et quant aux savoirs corrects, la relève est déjà assurée : elle s’appelle wikipedia !


                                            • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 11:21

                                              Cher Océan,

                                              je vous rejoins sur un point. Les stratèges qui ont engagé cette politique de ruine du service public d’éducation pour ouvrir la voie à la privatisation, ont eu l’intelligence de pratiquer la technique de l’Aïkido qui retourne la force de l’adversaire contre lui-même.

                                              Il est patent, par exemple, que l’humanitarisme dévoyé dont se sont prévalu par compensation des professeurs humiliés par ailleurs, a permis de développer la violence à laquelle il n’était surtout pas question de répliquer par l’application du règlement et de la loi. On connaît la formule : cette violence est un appel au secours. Mais on ignore que le rappel de la loi est la bouée de sauvetage.

                                              Le résultat a dépassé les espérances. Paul Villach

                                               


                                            • GLOP 29 mars 2008 07:38

                                              Félicitations à M P Villach !!!

                                              Enfin, quelqu’un qui met les pieds dans le plat.

                                              Merci aux autres pour leur(s) participation(s) : sites et réflexions.

                                              Comment réagir ? 


                                              • alceste 29 mars 2008 08:13

                                                Paul Villach,

                                                J’arrive un peu tardivement... votre analyse est excellente, je souhaiterais qu’elle soit reprise et diffusée plus largement.

                                                 


                                                • pragma 29 mars 2008 09:28

                                                  Remarques de bon sens, à tout le moins !

                                                  Ne faudrait-il pas que le service public de l’éducation soit jugé par les citoyens, et non pas uniquement par le milieu enseignant et administratif attaché ?

                                                  Pourquoi cette énorme machine resterait-elle aux mains de corporations avides d’avantages et de pouvoirs qui n’ont rien à voir avec la mission de formation et de transmission des savoirs ?

                                                  Le marigot comprend l’administration au sens large, avec ses hauts fonctionnaires, jaloux de leur pouvoir de nuisance et bloquant toute idée de réforme, avec ses hiérarchies intermédiaires sans pouvoir réel ni revendiqué, et adeptes du "pas de vagues", les syndicats très politisés défendant leur pré carré et les avantages personnels de leurs dirigeants, et des fédérations de parents d’élèves aux ordres ?

                                                  Le citoyen contribuable paie, et paie cher, pour que ses enfants puissent bénéficier d’un service de qualité. Il constate que le résultat n’est pas bon, et se dégrade. Il subit cela, sans pouvoir réagir autrement, parce qu’il faut faire vite, que de payer à nouveau pour mettre ses enfants dans le privé, pour limiter les dégâts.

                                                  Le citoyen employeur paie, lui aussi, et encore plus cher, pour que les jeunes qu’il est prêt à recruter, soient à un niveau compatible avec le diplôme théorique qu’ils affichent, sachent lire et écrire correctement, et aient en plus quelques notions pratiques de la vie civile permettant une adaptation rapide. Il constate, lui aussi, que le résultat est décevant, dans certains cas catastrophique. Il subit, et préfèrera recruter des gens ayant un peu d’expérience concluante dans d’autres entreprises, ou des diplômés d’écoles reconnues par opposition à des origines universitaires...

                                                  Le citoyen enseignant de bonne foi, dans le service public, voudrait bien, lui aussi, que les choses évoluent, et que soient restaurées quelques valeurs de discipline, de domaines d’instruction utiles, de sélection effective, également, le tout susceptible de valoriser ses efforts. Souvent, il n’en est rien : il n’est qu’un pion entre les mains d’un staff irresponsable. Et il baisse les bras, se contentant d’essayer de profiter au maximum d’un système, étouffant ce qu’il croyait être une vocation...

                                                  Voilà la réalité ! Elle est très française, et la démission généralisée des soit-disant élites n’a pas attendu les publications vaseuses de l’OCDE pour produire ses effets !

                                                   


                                                  • 5A3N5D 29 mars 2008 10:37

                                                    @ Pragma,

                                                    "Ne faudrait-il pas que le service public de l’éducation soit jugé par les citoyens,"

                                                    Nous ne sommes pas sortis de l’auberge, car il faudra déjà que les "citoyens" soient au moins deux (pour former une majorité) à être d’accord sur les objectifs de l’école. Bon courage ! Quand on voit ce qui se passe déjà dans les conseils d’écoles, votre proposition semble surréaliste.

                                                    Ce que vous nous promettez, c’est une belle foire d’empoigne. Ce sont les parents qui donneront les sujets d’examens ? Ce sont les parents qui jugeront les méthodes des maîtres ? Sur quels critères, sur la base de quelles connaissances des sciences de l’éducation ?

                                                    Je propose une chose encore plus simple : que les parents gardent leurs enfants chez eux et qu’ils leur donnent l’éducation qu’ils désirent. Si vous vous en sentez capable, pourquoi ne pas demander au gouvernement une somme suffisante pour l’éducation de vos enfants, au lieu de payer des profs ? 

                                                    Une autre solution : l’état met à la disposition des parents les locaux, sans enseignants, et ce sont les parents qui font cours. Pourquoi pas ? On verrait exactement alors le résultat. 

                                                    C’est bien beau, pour les parents, de vouloir décider de tout ce qui se fera dans une école. Dans ce cas, qu’ils viennent dispenser leur "enseignement" et ainsi, le problème de l’éducation sera définitivement réglé. A moins que vous ne soyez obligé, à un moment ou à un autre, de faire appel à des organismes privés pour assurer les cours que vous serez incapables de dispenser.

                                                     


                                                  • pragma 31 mars 2008 10:48

                                                    Vous avez manifestement mal reçu des remarques de parents mécontents de vos prestations, et cela vous est resté en travers !

                                                    Pourquoi ciblez-vous vos ressentiments sur les parents uniquement ? Réaction typique d’enseignant qui ne connaît de la vie civile en dehors de son milieu que cet interface plus ou moins obligé avec des parents...

                                                    Je reconnais avec vous que certains parents ont des comportements inqualifiables, et veulent faire porter à d’autres la responsabilité qui est la leur. Ce sont les mêmes qui considèrent sur quantité d’autres sujets, que tout leur est dû, que l’Etat doit s’occuper de tout, et gratuitement... Discours connu !

                                                    J’ai souhaité que ce soit le citoyen qui puisse s’exprimer sur l’Education Nationale, pas seulement le parent d’enfant scolarisé(situation temporaire par définition), ni l’enseignant qui ne voit qu’au travers du prisme de sa corporation...

                                                    Acceptons que la société, dans toute sa diversité, soit concernée ! C’est son avenir qui est en jeu, son bien-être, son économie, sa culture...


                                                  • eric 29 mars 2008 09:28

                                                    Bon, l’idée générale est de retrancher du genrre humain ses adversaires politiques. Rien de bien nouveau depuis Robespierre Lénine Hitler et pol pot, si ce n’est que les pré cités le faisaient la joie au coeur et que villach s’y résigne tristement. Mais bon, quand il faut, il faut. De la violence joyeuse à la violence pleurnicharde, le ton change, pas le fond. Ces type de raisonnements, très en vogue au sein de l’EN ne sont bien sur pas étrangers à la dégradation de la partie du service publique de l’éducation assurré par des administration. Fort heureusement, il reste le service public de l’éducation assurré par le privé, surtout confessionnel qui lui, sans moyens, sans postes arrive néanmoins à de notables succès notamment en ce qui concerne les populations les plus défavorisées.

                                                    http://alain-leger.mageos.com/index.htm


                                                    • ZEN ZEN 29 mars 2008 11:59

                                                      On connaît la méthode de "démolition-reconfiguration" des services publics mis en oeuvre par les ultra-libéraux, aux USA, en UK ..Le processus est en gestation en France et les assureurs privés ,comme Mr Bébéar, attendentson heure (il en s’en cache pas) pour faire main basse sur le trés prometteur marché de la santé. Pour l’école, les professionnels anglo-saxons de l’e-learning et certains intérêts privés sont aussi en attente...quel pactole en vue !

                                                      Je soumets cette réflexion :

                                                       

                                                      .".Les libéraux s’y prennent de la façon suivante pour déréguler certains services publics. D’abord, on en organise l’asphyxie financière, forme de démolition moins radicale qu’un cyclone, mais assez efficace, et qui va de pair avec les réductions massives d’impôts, permettant de dire ensuite que « les caisses sont vides » (Nicolas Sarkozy). Ce qui est logique quand on les a vidées soi-même en privant délibérément l’État de ressources pour les transférer dans les caisses des plus fortunés.

                                                      Les services publics ainsi mis à la diète forcée vont très mal. Le public les critique pour leurs défaillances. Leurs responsables, par exemple les Présidents d’université, sont à la recherche de solutions alternatives. Ils commencent eux-mêmes, faute de mieux, à faire payer les usagers de plus en plus cher, à rendre payants des services jusqu’alors gratuits, et à se tourner vers des financements privés, en prétendant parfois, quand ils se piquent au jeu, que tout cela est finalement une bonne chose.

                                                      C’est alors que débarquent les réformistes libéraux, surtout s’ils viennent d’accéder au pouvoir et qu’ils se disent, dans la lignée des thèses de Friedman, qu’il faut faire vite, pendant que les résistances semblent affaiblies et que la gauche institutionnelle est aux abonnés absents. Ils ont la solution. En France, cela ne peut pas aller jusqu’à la privatisation des universités, vu ce que les « déclinologues » nous déclinent jusqu’à plus soif : l’incroyable conservatisme de ce peuple, qui croit encore, par exemple, à une valeur aussi archaïque que l’égalité… Mais, à défaut, on vise, comme première étape, une « autonomie », d’abord financière, plus large ensuite, élément clé de l’introduction d’une logique de plus en plus concurrentielle entre les établissements. Les financements privés des entreprises et des fondations viendront renforcer cette logique, et ils iront évidemment aux établissements qui sont déjà les plus cotés et les plus riches. Aux États-Unis, les dons versés à une poignée d’universités d’élite dépassent le total perçu par 80 % des 800 collèges et universités du pays.

                                                      D’autres étapes sont prévues après cette première entreprise de démolition-reconfiguration libérale. Car la fascination pour un modèle américain « à la Friedman » est forte chez les libéraux français, mais aussi chez nombre d’économistes. Il y aura donc d’autres réformes dans cette voie… sauf si des mouvements sociaux d’ampleur reprennent la main, ce qu’ils ont commencé à faire..."

                                                       

                                                       


                                                      • ThatJazz ThatJazz 29 mars 2008 12:13

                                                        Mais Paul enfin quand on prend une vitrine en photo il ne faut pas avoir une source de lumière derrière soi...quoique ça fait un petit effet artistique !

                                                        Article intéressant, qui nous montre que quand on croit au complot, on n’est pas forcément de dangereux paranoïaques. De toutes façon c’est pour tous les services publics pareil. On laisse les choses se dégrader jusqu’à ce que ce soit les citoyens eux-mêmes qui demandent la privatisation. Regardez la Poste par exemple, c’est flagrant.

                                                         


                                                        • Paul Villach Paul Villach 29 mars 2008 18:41

                                                          @ Thatjazz

                                                          Pardonnez cette mauvaise photo. Mais c’était à Paris, dans le 13ème, il faisait nuit et impossible d’échapper au réfléchissements. Il faut la prendre comme une invite... à réfléchir !

                                                          J’ai déjà analysé sur AGORAVOX l’affiche d’ Acadomia prétendant avec un beau solécisme qu’une gamine "(avait) pris le pouvoir sur le Français" !!!

                                                          Cete seconde affiche n’est pas mal non plus, montrant une autre gamine sur un cheval de manège, qui "a gagné sa bataille contre l’Histoire" : curieuse vision de l’Histoire que de la réduire, comme le fait Acadomia, aux batailles !... En français comme en histoire, Acadomia malmène les disciplines. Paul Villach


                                                        • docdory docdory 29 mars 2008 15:50

                                                           Cher Paul Villach

                                                          Entièrement d’accord avec votre analyse .

                                                          Le même processus de destruction est à l’oeuvre dans l’hôpital public . Lorsque je commençais mes études de médecine , la référence en matière d’excellence de soins était l’hôpital public . On allait en clinique pour une appendicite ou un accouchement , mais on allait au CHU pour se faire soigner de quelque chose de grave . Ce rapport est en train de s’inverser . 

                                                          Je pourrais aligner de nombreux exemples de dysfonctionnements du service public , en particulier des urgences au CHU , mais je ne veux pas tirer sur l’ambulance ! 


                                                          • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 30 mars 2008 12:26

                                                            Tiens, Docdory qui se prend pour Patrick Pelloux !

                                                            - hihanhihanhihan

                                                            - Mais pour une fois un bon point à Villach, qui est mieux dans ce sujet que dans les dithyrambes à Beau.


                                                          • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 30 mars 2008 13:54

                                                            Oh ! pardon pour le compliment Villach !

                                                            - T’es vraiment un nul, un prétentieux et un emphatique.

                                                            - Comme ça, je saurais au moins pourquoi je suis moinssé.......encore que je m’en tape !

                                                            - hihanhihanhihan


                                                          • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 30 mars 2008 13:58

                                                            Ho Docdory !

                                                            - Toi "le médecin", tu sais pas encore que "hôpital public" est un pléonasme !

                                                            - T’en connais des "hôpitaux privés" ?

                                                            - hihanhihanhihan


                                                          • Krokodilo Krokodilo 31 mars 2008 17:36

                                                            Oui : l’Hôpital américain de Paris !

                                                             

                                                            30 mars 1976 La Fondation de l’Hôpital Américain de Paris

                                                             (The American Hospital of Paris Foundation ) est légalisée (incorporated ) à Washington, D.C. Son siège est à New York. Elle opérera pour le compte de l’Hôpital Américain de Paris, spécialement en sollicitant, en acceptant, en détenant, en investissant, en administrant des dons, des legs, des testaments, des fonds, des biens, des propriétés... au bénéfice de l’Hôpital.


                                                          • Albert Capus 30 mars 2008 11:52

                                                            Quand on voit tous les moins que se prend Voltaire, on voit qu’on est sur sur fil dominé par les talibans

                                                            Pas étonnant quand on sait que la majorité des intervenants sont des fonctionnaires ou des retraités fonctionnaires qui considèrent que l’Education Nationale leur appartient de manière exclusive.

                                                            Ces fonctionnaires n’ont qu’une ambition : que les choses se perpétuent afin que leurs enfants, petits enfants, petits tout petits enfants puissent atteindre un jour sans problème le graal : être éducateur fonctionnaire. Le reste n’a aucune importance.

                                                            Alors, il n’y a ici, de tolérés, que les adorateurs de la prose talibanesque de Villach qui extrait un vague rapport annexe et subalterne de l’OCDE pour lancer ses malhonnêtes procès d’intention.

                                                            Ainsi quand Voltaire intervient en rappelant simplement la mise en garde figurant sur ce rapport :

                                                            «  LES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L’OCDE OU DES GOUVERNEMENTS DE SES PAYS MEMBRES. »

                                                            cela vaut illico de la part de ces talibans éducateurs fonctionnaires des POINTS EN MOINS et des MISES AU PIQUET.

                                                             


                                                            • Paul Villach Paul Villach 30 mars 2008 14:52

                                                              @ Albert Capus

                                                              Faites diversion, cher Monsieur, par toutes le injures que vous voulez !

                                                              Vous ne pourrez pas faire oublier que les conduites extravagantes que l’on observe aujourd’hui dans l’Éducation nationale, ont été mûrement réfléchies depuis au moins dix ans par un rapport qui étudiait "la faisabilité politique de l’ajustement" pour réussir une casse en douceur du Service public d’Éducation, qui reste, ne vous en déplaise, comme l’a si bien dit un lecteur, le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. Paul Villach


                                                            • ZEN ZEN 30 mars 2008 14:10

                                                              "...on voit qu’on est sur sur fil dominé par les talibans.."

                                                              Diable, cher Ayatollah Capus, cela s’appelle un discours des plus nuancés !..


                                                              • GLOP 30 mars 2008 16:07

                                                                Je reprend la prose du Kamarade Capus :

                                                                "Pas étonnant quand on sait que la majorité des intervenants sont des fonctionnaires ou des retraités fonctionnaires qui considèrent que l’Education Nationale leur appartient de manière exclusive."

                                                                Pffff......... Seriez-vous voyant ?

                                                                "Ces fonctionnaires n’ont qu’une ambition : que les choses se perpétuent afin que leurs enfants, petits enfants, petits tout petits enfants puissent atteindre un jour sans problème le graal : être éducateur fonctionnaire. Le reste n’a aucune importance."

                                                                Vous lisez dans mes pensées.... Félicitations !

                                                                "Alors, il n’y a ici, de tolérés, que les adorateurs de la prose talibanesque de Villach qui extrait un vague rapport annexe et subalterne de l’OCDE pour lancer ses malhonnêtes procès d’intention."

                                                                Vous semblez bien connaître l’OCDE et ses officines... Pourriez vous m’indiquer comment il est possible de trouver des documents dont une grande partie ne sont accessible qu’à un public restreint ?

                                                                Ainsi quand Voltaire intervient en rappelant simplement la mise en garde figurant sur ce rapport :

                                                                « LES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L’OCDE OU DES GOUVERNEMENTS DE SES PAYS MEMBRES. »

                                                                C’est vrai mais.... Vous avez oublié le mot ( adverbe, quelle belle nature, très souvent restrictive) nécessairement apposé à la négation ne ... pas, c’est à dire que l’auteur publie avec l’accord de l’organisme mais que celui-ci ne prend pas le risque éditorial..... Chez moi, on appelle ça "une mention légale". 

                                                                "cela vaut illico de la part de ces talibans éducateurs fonctionnaires des POINTS EN MOINS et des MISES AU PIQUET."

                                                                Mon Dieu, que nous sommes méchants en rappelant à "Voltaire" ( je n’oserasi pas usurper l’identité d’un tel client) qu’il fait très souvent preuve de ce que le vrai, l’unique, appelerait : Un certain amnque de profondeur, car en fait c’est toujours la forme qui importe pour lui, le fond, les faits.... Ca compte pour du beurre comme pour vous... 

                                                                Allez calmez-vous, on peur continuer sans vous.....

                                                                 


                                                                • anwe 30 mars 2008 17:11

                                                                  Oui, la fameuse "exception française", née de larmes et de sang de citoyens qui croyaient aux valeurs républicaines ne peut que mourir sous les coups répétés de puissances pour lesquelles l’argent est la seule référence.Tous les services publiques sont condamnés sous la contrainte de "modernisation"- les impôts devraient dés lors baisser drastiquement- Le profit d’une minorité contre l’intérêt général...Casser tout ce que le Conseil de la Résistance avait mis en place semble être le but de nos gouvernants

                                                                   

                                                                  De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le déni de Démocratie qui s’installe. Comment agir ?

                                                                   


                                                                  • Céphale Céphale 30 mars 2008 20:37

                                                                    En lisant cet article je ne croyais pas à la thèse d’un complot. J’y crois maintenant, depuis que j’ai lu l’étude de l’OCDE "La faisabilité politique de l’ajustement" dont Jean Lasson, plus haut, a donné le lien, et qui a même étonné Paul Villach.

                                                                     

                                                                    Oui, c’est bien un complot ourdi par une clique d’hyper-riches qui se préparent à conquérir les Etats démocratiques pour établir une dictature mondiale. En 42 pages, tout est expliqué, y compris les possibles réactions de l’ennemi (manifestations, émeutes) et les façons de les réduire par l’intimidation et la propagande. Impressionnant !


                                                                    • foufouille foufouille 30 mars 2008 20:43

                                                                      il ne s’agit pas vraiment d’un complot car s’ils etaient d’accord entre eux, ca serait fait depuis longtemps.

                                                                      le jour ou tous les pays seront des "democratie" diriger par les memes genres de politiciens, nous aurons du souci a nous faire


                                                                    • Jean Lasson 30 mars 2008 23:11

                                                                      Céphale,

                                                                      Votre commentaire est La récompense pour un long week-end passé à intervenir sur ce fil smiley

                                                                      Grâce à "Voltaire" qui, en croyant défendre l’OCDE, a donné de précieuses précisions sur les détails de cette OPA sur l’éducation, je connais maintenant le plan d’affaires de la Mafia au pouvoir.

                                                                      Il est très simpe et très logique, finalement : tous ceux qui pourront payer payeront pour l’éducation de leurs enfants, quitte pour cela à manger des pâtes à l’eau à tous les repas. Ceux qui ne sont absolument pas solvables se verront subventionnés par l’Etat. Ainsi tous, riches ou pauvres, alimenteront de copieux revenus récurrents la caisse de la Mafia (je l’appelle la Famiglia).


                                                                    • TSS 30 mars 2008 20:57

                                                                      il suffit de se reporter aux AGCS pour comprendre que tout ce qui est sous controle d e l’etat est en phase de demantelement et pas depuis hier !!!


                                                                      • judel.66 30 mars 2008 21:42

                                                                        Paul Villach......j’ai lu et aimé vos articles précédents....pour celui ci je ne pense pas tout a fait comme vous ....avez vous vu le ministre de l’education protester lorsqu’un professeur traité de connard a été mis 24 heures en garde a vue pour avoir réagi ....avez vous vu la ministre de la justice s’etonner de la réaction du procureur qui est son subordonné .....avez vous assisté a une levée de boucliers des syndicats de l’education.......qu’ont fait et qu’ont dit les autorités hierarchiques de ce prof.......

                                                                         

                                                                        devant tous ces silences de laches prudents peut on parler d’ajustement et d’ocde........

                                                                         

                                                                        nous avons la magistrature que nous méritons .....les membres du syndicat de la magistrature de 68 sont maintenant devenus de hauts magistrats....certains ont evolué  ; beaucoup non...et leur souci de casser une société qui ne reconnait pas leurs mérites est certain ....beaucoup. souffrent d’etre pris pour des minables dans la société civile .....nous avons la justice que nous meritons ......il en est de meme pour l’education nationale ....nous avons maintenant l’ecole publique que nous meritons......

                                                                         

                                                                        avant d’accuser l’ocde il faut balayer devant notre porte et revaloriser la fonction d’enseignant et son autorité....... bien sur vous avez raisonil y a un ajustement programmé qui est dangereux mais , mais ,mais ,ne si préte t’on pas ..... ? ? ? ......


                                                                        • Paul Villach Paul Villach 31 mars 2008 09:40

                                                                          @ Judel 66

                                                                          Je ne pense pas que ce que vous soulignez avec raison entre en contradiction avec la ligne stratégique définie par le rapport de l’OCDE. Celle-ci est éminemment pragmatique : il s’agit de "faisabilité politique". Elle suggère donc de tenir compte des circonstances du terrain et des situations diverses pour "baisser la qualité" du service public.

                                                                          Quand un ministre et un recteur lynchent un professeur qui a eu une réaction que l’on peut regretter mais que, selon une jurisprudence centenaire, on peut aussi considérer comme faisant partie du droit de correction mesuré reconnu à un éducateur, c’est le respect des règles qui est méprisé. Dans tous les cas, ils n’avaient pas, pas plus que le procureur d’ailleurs, à se prononcer avant le tribunal puisqu’il a été saisi par le père.

                                                                          Le ministre et le recteur avaient, en revanche, pourvu qu’il en fît la demande, à accorder au professeur attaqué à l’occasion de ses fonctions une protection statutaire, dans l’attente du prononcé du jugement, quitte à demander au professeur, par action récursoire, le remboursement des frais de justice exposés pour sa défense, en cas de condamnation.

                                                                          Cette conduite accroît la peur chez les professeurs, peut les paralyser devant les agressions futures, et surtout les discrédite auprès des usagers de l’École, en augmentant ainsi les chances de désordre ulérieur, puisque c’est le mépris de la règle et le mépris du professeur qui sont ainsi répandus. Le chaos peut continuer son petit bonhomme de chemin. Paul Villach


                                                                        • Jean Lasson 30 mars 2008 22:53

                                                                          @judel.66,

                                                                          "devant tous ces silences de laches prudents peut on parler d’ajustement et d’ocde..."

                                                                          Mais oui, je le pense. Sans plan, sans ligne définie à l’avance, comment expliquer le lynchage de ce prof par sa hiérarchie jusqu’au ministre ? Comment expliquer que le procureur ait poursuivi ? comment pourrait-on imaginer que tous ces politiques et leurs hauts fonctionnaires manquent à ce point à leur devoir  ?

                                                                          Mais vous avez raison sur un point qui mériterait d’être analysé : comment se fait-il que les syndicats de l’EN n’aient pas défendu le prof ?

                                                                           


                                                                          • Baltar 31 mars 2008 00:22

                                                                            Un autre projet en cours d’expérimentation : l’EPEP

                                                                            Les textes commentés sont ici

                                                                            http://www.snuipp.fr/spip.php?article4336

                                                                            Dont l’essentiel est là :

                                                                            " Article 6 : Les établissements publics d’enseignement primaire regroupant au plus six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 10 membres et les établissements publics d’enseignement primaire regroupant plus de six écoles sont administrés par un conseil d’administration qui comprend au maximum 20 membres, ainsi répartis :

                                                                            1°- 50 % de représentants des communes ou le cas échéant de ou des établissements publics de coopération intercommunale ;

                                                                            2°- de 30 à 40 % de représentants des directeurs et des autres enseignants des écoles concernées ;

                                                                            3°- de 10 à 20% de représentants des parents d’élèves des écoles concernées.

                                                                            Le directeur de l’établissement public d’enseignement primaire et le ou les inspecteurs chargés de la ou des circonscriptions d’enseignement primaire concernées assistent de droit aux séances du conseil d’administration, avec voix consultative.

                                                                            Le président peut inviter à assister aux séances du conseil d’administration toute personne dont la présence est jugée utile. "

                                                                             

                                                                            En résumé ; avec cette nouvelle répartition, les pouvoirs locaux (mairie etc) décident à la place des écoles.

                                                                             


                                                                            • Arnes Arnes 31 mars 2008 10:18

                                                                              Excellent, c’est un premier pas dans la bonne direction. Il faudra en plus que le conseil d’administration ait la responsabilite de l’evaluation et du recrutement des enseignants ; et là, on s’approchera des modèles suisse et finlandais qu’il faut regarder comme exemples.


                                                                            • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 31 mars 2008 11:15

                                                                              Les candidats UMP aux cantonales défendaient l’intrusion des Conseils Généraux dans le fonctionnement des collèges.

                                                                               


                                                                            • Palamède 31 mars 2008 07:06

                                                                              OK pour l’analyse. Merci de redonner le texte de l’OCDE, qui avait été diffusé lors des grèves de 2000, et que je n’avais gardé.


                                                                              • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 31 mars 2008 12:02

                                                                                @ Voltaire

                                                                                Je comprends tout à fait que vous considériez que votre bonne fois est mise en cause lorsque vous défendez l’OCDE. Vous y connaissez des gens honnêtes qui y travaillent consciencieusement, y font certainement un très bon boulot et n’ont pas du tout l’impression de travailler en faveur de telle ou telle option politique. De fait, ils défendent leur neutralité et vous les défendez dans une intention louable.

                                                                                C’est que ce n’est pas à ce niveau que les choses se passent.

                                                                                Le fait que l’OCDE prétende que ce rapport ne représente que ses auteurs n’a rigoureusement aucune importance. Lorsqu’un lobby - et 3000 milliards d’euros cela attire les lobbies - désire qu’un rapport soit émis en leur faveur par tel organisme, il obtient ce rapport. Cela seul est important. Ils ont le bon tampon sur la bonne feuille.

                                                                                Ensuite, ce qui devient crucial, c’est l’utilisation de ce rapport. Ainsi, lorsque M. NS (initiales tirées au hasard) candidat à la candidature de son parti pour la présidence de la république est reçu par un financier, disons québécois (si je dis américain on va encore me tomber dessus), le second dit au premier "vous devriez vous intéresser à cet excellent rapport de l’OCDE". Plus tôt, ou plus tard dans la conversation, le financier aura exprimé au candidat tout son soutien pour sa campagne. Évidemment, le candidat a reçu tous les messages 5 sur 5 (c’est pour cela qu’il est candidat). Le financier va lui balancer plus tard quelques peaux de bananes bien signalées pour vérifier que le candidat suit bien les instructions. Et c’est pour cela qu’il est financier...

                                                                                Vos copains à l’OCDE sont très utiles pour faire remonter un maximum d’informations économiques pertinentes indispensables à notre financier. Ils sont compétents pour en tirer des conclusions en phase avec une vision assez généreuse de l’avenir. Pour ce qui est de leur application politique sur le terrain, ils sont hors du coup. Ils servent juste de caution.

                                                                                A l’avenir, essayez d’exercer face à ce genre d’événement l’esprit critique dont l’illustre éponyme de votre avatar savait faire un si bon usage. Tant que vous n’aurez pas d’actions dans une compagnie négrière, vous resterez d’une angélique innocence face aux réalités de ce monde.


                                                                                • nefertiti 31 mars 2008 13:36

                                                                                  Prof dans le secondaire depuis 15 ans, je ne peux que constater la dégradation de l’institution et le grand n’importe quoi qui y règne.

                                                                                  Ce n’est globalement pas tellement le fait des enseignants qui sont pour la plupart aussi parents et qui essayent de faire au mieux avec ce qu’ils ont.

                                                                                  Mais effectivement, on nous abreuve d’un jargon et d’un charabia pédagogique très souvent idiot et inutile. Nous avons en face de nous des élèves qui sont "biologiquement" incapables de se tenir assis face au tableau sans parler plus de 2 à 3 minutes, qui n’ont plus de limites verbales notamment. Que faire face à un élève de 5 ème (12-13 ans en moyenne) que vous reprennez pour la 3 ème ou 4ème fois en 10 mn et qui vous répond excédé : "mais merde, j’ai rien fait de mal m’dame, j’parle juste avec mon pote !!"

                                                                                  Alors on râle, on perd de l’énergie, du temps, pendant qu’on se concentre sur celui là, les 24- 26 autres en profitent immédiatement pour au mieux se mettre à bavarder, au pire pour quelques uns se révolter avec lui-elle en en rajoutant une couche du genre "mais m’dame, il n’a rien fait de mal, il parlait juste."

                                                                                  Et parfois (assez souvent d’ailleurs) arrive le pompon : "mais ça sert à rien ce que vous nous racontez madame, c’est des conneries l’anglais, l’hist-géo, la grammaire....", moi je joue au foot et je vais faire footballeur professionnel, j’gagnerai plein d’ thunes et les autres bosseront pour moi. !!

                                                                                  La variante peut être "je vais faire la Star Ac ou la Nouvelle Star" et j’aurai pas besoin de bosser. (dixit des élèves qui pour la plupart ne savent même pas lire 2 notes sur une portée. !!)

                                                                                  Et beaucoup de parents, quand on demande à les rencontrer nous font savoir qu’ils ont autre chose à fou..... que de venir se faire ch...... à l’école !!!!!

                                                                                  Et ça nous démange fortement très souvent de flanquer une bonne baffe exutoire à ces sales mômes, pour leur remettre les idées en place, les faire taire immédiatement et pouvoir reprendre le cours avec tous les autres, qui ne demandent qu’à travailler. Mais non, l’enfant est roi, a tous les droits, et même quand on a une hiérarchie qui nous soutient, il n’y a en fait pas grand chose à faire. Les coller 2 ou 4 heures un mercredi après-mpidi ? Un certain nombre ne prennent même pas la peine de se déplacer, entièrement couverts par leurs parents. Et après ? Rien, nous sommes pieds et poings liés, aucun moyen de pression digne de ce nom face à des parents irresponsables, incultes qui pourrissent leurs gamins qui ensuite viennent pourrir la majorité des autres enfants qui souhaitent réellement s’en sortir.

                                                                                  Et quand à la casse intellectuelle, au niveau qui s’abaisse, c’est vrai que moins on en fait, mieux on se porte. Même les bons élèves crient au scandale quand ils ont plus de 2 exercices toutes matières confondues à faire pour le lendemain !! Dans mes souvenirs des années 70, en CM1 et CM2, j’avais tous les soirs plusieurs opérations à faire, plus un problème de maths plus 2 ou 3 exercices systématiques de grammaire/orthographe et les leçons. Et franchement, je n’en garde pas du tout un mauvais souvenir.

                                                                                  Avant toute chose, ce qui manque cruellement dans toutes nos écoles (de la maternelle au supérieur), c’est du calme, du respect, de la discipline, du travail et de la concentration. Ca à l’air très réac comme ça, mais comment faire travailler correctement des jeunes sinon ? Ce qui ne veut en aucun cas dire que je souhaite le retour à "lécole de la 3 ème république !" Mais à l’heure actuelle, je ne vois pas trop comment obtenir cela à grande echelle.

                                                                                  Mais effectivement, les élites s’’en sortiront toujours et les autres seront de la parfaite chair à paté ouvrière précarisée, malgré tous nos efforts. La chance fera toujours qu’il y aura un ou 2 "petites gens" qui s’en sortiront nettement mieux que prévu, ce qui permettra d’affirmer haut et fort que le système fonctionne toujours !!.

                                                                                  Et on continuera de supprimer des options à tour de bras, surtout celles qui peuvent paraitre "élitistes", et faire travailler plus ! On ne gardera que quelques options bas de gamme pour tenter de faire croire que l’on se décarcasse pour ceux qui ont des difficultés (ce qui est parfois vrai, mais n’est pas suffisant)

                                                                                  Et on continuera à s’étonner que les petits français soient mauvais en langues étrangères, ne s’interessent plus aux sciences, ne sachent pas se concentrer, ne puissent plus se contraindre à travailler et ne soit plus capables de se comporter correctement face à des adultes !

                                                                                  Nous sommes vraiment en pleine déliquescence et les profs sont les premiers à le regretter, mais ni notre hiérarchie au sens large du terme ni la société ne nous donne les moyens de faire les choses correctement. et les moyens, ne sont pas forcément financiers, mais moraux et disciplinaires !

                                                                                   

                                                                                   


                                                                                  • Paul Villach Paul Villach 31 mars 2008 13:54

                                                                                    @ Nefertiti

                                                                                    Votre témoignage illustre bien l’analyse générale que j’ai voulu présenter.

                                                                                    Mais désormais il n’y a plus de mystère ni de doute : cette casse du Service public d’Éducation est le but poursuivi par une stratégie réfléchie pour préparer sa privatisation à venir. Chacun est prévenu. Paul Villach


                                                                                  • xray 31 mars 2008 14:44

                                                                                    Il y a belle lurette que l’enseignement est cassé et est devenue une « fabrique de crétins ». 

                                                                                    De quoi cette société a-t-elle besoin d’autre ? 

                                                                                     

                                                                                    CONQUISTADOR SPACE 

                                                                                    Youri Gagarine (Le premier doute) 

                                                                                     

                                                                                    LES MYTHES FONDATEURS DE LA CONNERIE HUMAINE 

                                                                                    Ulysse 

                                                                                     

                                                                                    Les Mots mythiques

                                                                                    Le virus de la Grippe aviaire

                                                                                     

                                                                                    ÉCHO FRANCE

                                                                                    La lucidité est comme la lumière qui agresse les aveugles.

                                                                                     

                                                                                    Ces virus imaginaires qui nous manipulent.

                                                                                     


                                                                                    • fddr 31 mars 2008 19:44

                                                                                      Merci Paul Villach !!

                                                                                      Mille mercis de tout ce que vous faites pour nous(j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire aujourd’hui dans un article concernant Valérie Cruzin, martyre de l’éducation nationale)oui 1000 fois oui les enseignants sont abandonnés et même sacrifiés sur l’autel du LIBERALISME (et tous les moyens sont bons !).Oui 1000 fois oui on souhaite le déclin rapide de l’éducation nationale et tant pis si les enseignants en crèvent(Voir les articles concernant le suicide Valérie Cruzin) ; on achève bien les chevaux !Enfin il semble que vous en apportiez la preuve.Je lirai en entier le document de l’ocde.A bientôt.


                                                                                      • lison 2 avril 2008 12:59

                                                                                        Je pense que l’on peut laisser l’OCDE tranquille. Le véritable lieu de décision est l’OMC. La privatisation des services publics est leur cheval de bataille depuis plusieurs années - ces services représentent en effet 40% de la productivité européenne (voir la politique de l’ANMA). Les directives de l’OMC sont ensuite imposées à l’Union européenne (voir les textes traitant du "commerce des services de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de la culture, etc.) qui enfin les répercutent dans les pays membres. L’éducation représente un énorme enjeu financier.Selon le plan établi au milieu des années 90 - il fallait commencer par privatiser la formation professionnelle, avant de s’attaquer à l’enseignement supérieur (voir le cas de la Grande-Bretagne - avec Google ou McDonald), puis à celui de l’enseignement secondaire (il existait en 2005 plus de 250 écoles privées appartenant au Groupe Vivendi). On remarquera entre autres qu’en ce moment, l’Union européenne travaille à la standardisation des diplômes d’enseignement à travers tous les pays qui la composent, tout en rédigeant des nouvelles directives sur les minimum requis pour pouvoir enseigner hors de son pays. Tous ces changements ne sont pas mis en oeuvre en même temps dans tous les pays, mais en nous informant sur ce qui se passe ailleurs, nous pouvons nous faire une idée des changements qui interviendront en France.. Ainis, pouvons-nous bénéficier de l’expérience britannique en matière de transports et ou de services postaux, tout comme de celle du Portugal en maitère d’éducation avec ses 2000 écoles supprimées. - Portugal qui connait aujourd’hui une réforme de sa carte judiciaire avec suppression des petits tribunaux, après celle de ses bureaux de poste et de ses écoles.

                                                                                         


                                                                                        • Yann 3 avril 2008 06:32

                                                                                          J’ai appris dès les bancs de l’école (que je n’ai pas quitté depuis si longtemps que ça) qu’une information trouvée sur Internet demande un croisement scrupuleux avant de pouvoir être admise. A ce titre, je vais me faire l’avocat de l’OCDE en me permettant de poster le paragraphe suivant celui extrait par Paul Villach (et bien d’autres avant lui depuis 1996), toujours page 30 du cahier 13 donc :

                                                                                          << [...]de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.
                                                                                          L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus
                                                                                          rationnelles ou les plus justes. La chute des investissements publics aura à terme
                                                                                          un impact négatif sur la croissance.
                                                                                          De plus, si cette mesure touche des régions
                                                                                          rurales pauvres, elle freine la réduction des inégalités de revenus. Du point de vue
                                                                                          de l’efficacité, le maintien de la qualité de l’enseignement supérieur peut être
                                                                                          préférable à la croissance rapide des effectifs d’étudiants mal formés. Mais le
                                                                                          classement des mesures de stabilisation en fonction du risque politique ne relève,
                                                                                          ni de l’efficacité, ni de la justice ; il résulte de rapports de force entre les groupes
                                                                                          d’intérêt touchés par l’ajustement et un gouvernement en position de faiblesse.
                                                                                          C’est pour dissiper toute ambiguïté à ce sujet et ne pas laisser penser que ce
                                                                                          classement politique a valeur d’approbation
                                                                                          que nous avons rappelé en introduction
                                                                                          la publication antérieure du Cahier de politique économique No. 1, Ajustement et
                                                                                          équité, qui montre précisément ce qu’un gouvernement devrait faire s’il se souciait
                                                                                          de justice, le seul critère de classement que l’on puisse toujours approuver.
                                                                                          >>

                                                                                          De plus il y avait en introduction :

                                                                                          << [L’objectif des Cahiers de politique économique] est de stimuler la réflexion et la
                                                                                          discussion, permettant ainsi une meilleure compréhension des difficultés et la résolution de
                                                                                          certains problèmes-clés. >>

                                                                                          Le problème clef du cahier n°1 est de conseiller sur les changements à envisager pour les pays receveur d’aide (financières) de pays donneurs, et la diminution des dépenses pour l’éducation, la santé ou les aides sociales sont mentionnés dans la liste des mesures tentantes à court termes mais destructives au long terme, avec des exemples déjà criant à l’époque (1992) : l’Equateur et le Chili sombrant dans un accroissement des inégalités tandis que la Malaysie et l’Indonésie préparaient leur jeune génération à la forte croissance qu’ils affichent aujourd’hui en 2008, ces deux pays étant en très bonne position dans les économies dites "émergeantes", et la relative rapidité avec laquelle ils se sont remis de la crise économique d’Asie du Sud Est en 1997 prouve qu’augmenter les depenses publiques, comme le preconisait ce cahier, était le meilleur choix à faire.
                                                                                          Le problème clef du cahier n°13 est de conseiller une ligne de conduite pour maintenir la stabilité de l’état lorsqu’un changement est décidé. Il n’est pas de dire qu’un changement est bien ou pas. Si on voulait s’écrier "Regardez, c’est la politique que l’OCDE préconise", alors c’est le cahier n°1 qu’il faut lire (en gardant à l’esprit qu’il a 16 ans d’âge et qu’il n’est que partiellement applicable à un pays "donneur" comme la France) plutôt que le 13.

                                                                                          Bon c’est mon humble avis d’ingenieur en informatique qui a appris l’Economie sur Wikipedia. D’accord ou pas avec le travail de l’OCDE, moi je trouve rassurant de constater que ces rapports sont accessibles publiquement et génère ce genre de débat sur ce site et d’autres, ils remplissent au moins leur fonction de "stimuler la réflexion et la discussion".

                                                                                          Cordialement,
                                                                                          Yann
                                                                                           

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