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Commentaire de Yann

sur La casse du Service public d'Éducation est bien programmée depuis 1996 par l'OCDE


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Yann 3 avril 2008 06:32

J’ai appris dès les bancs de l’école (que je n’ai pas quitté depuis si longtemps que ça) qu’une information trouvée sur Internet demande un croisement scrupuleux avant de pouvoir être admise. A ce titre, je vais me faire l’avocat de l’OCDE en me permettant de poster le paragraphe suivant celui extrait par Paul Villach (et bien d’autres avant lui depuis 1996), toujours page 30 du cahier 13 donc :

<< [...]de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.
L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus
rationnelles ou les plus justes. La chute des investissements publics aura à terme
un impact négatif sur la croissance.
De plus, si cette mesure touche des régions
rurales pauvres, elle freine la réduction des inégalités de revenus. Du point de vue
de l’efficacité, le maintien de la qualité de l’enseignement supérieur peut être
préférable à la croissance rapide des effectifs d’étudiants mal formés. Mais le
classement des mesures de stabilisation en fonction du risque politique ne relève,
ni de l’efficacité, ni de la justice ; il résulte de rapports de force entre les groupes
d’intérêt touchés par l’ajustement et un gouvernement en position de faiblesse.
C’est pour dissiper toute ambiguïté à ce sujet et ne pas laisser penser que ce
classement politique a valeur d’approbation
que nous avons rappelé en introduction
la publication antérieure du Cahier de politique économique No. 1, Ajustement et
équité, qui montre précisément ce qu’un gouvernement devrait faire s’il se souciait
de justice, le seul critère de classement que l’on puisse toujours approuver.
>>

De plus il y avait en introduction :

<< [L’objectif des Cahiers de politique économique] est de stimuler la réflexion et la
discussion, permettant ainsi une meilleure compréhension des difficultés et la résolution de
certains problèmes-clés. >>

Le problème clef du cahier n°1 est de conseiller sur les changements à envisager pour les pays receveur d’aide (financières) de pays donneurs, et la diminution des dépenses pour l’éducation, la santé ou les aides sociales sont mentionnés dans la liste des mesures tentantes à court termes mais destructives au long terme, avec des exemples déjà criant à l’époque (1992) : l’Equateur et le Chili sombrant dans un accroissement des inégalités tandis que la Malaysie et l’Indonésie préparaient leur jeune génération à la forte croissance qu’ils affichent aujourd’hui en 2008, ces deux pays étant en très bonne position dans les économies dites "émergeantes", et la relative rapidité avec laquelle ils se sont remis de la crise économique d’Asie du Sud Est en 1997 prouve qu’augmenter les depenses publiques, comme le preconisait ce cahier, était le meilleur choix à faire.
Le problème clef du cahier n°13 est de conseiller une ligne de conduite pour maintenir la stabilité de l’état lorsqu’un changement est décidé. Il n’est pas de dire qu’un changement est bien ou pas. Si on voulait s’écrier "Regardez, c’est la politique que l’OCDE préconise", alors c’est le cahier n°1 qu’il faut lire (en gardant à l’esprit qu’il a 16 ans d’âge et qu’il n’est que partiellement applicable à un pays "donneur" comme la France) plutôt que le 13.

Bon c’est mon humble avis d’ingenieur en informatique qui a appris l’Economie sur Wikipedia. D’accord ou pas avec le travail de l’OCDE, moi je trouve rassurant de constater que ces rapports sont accessibles publiquement et génère ce genre de débat sur ce site et d’autres, ils remplissent au moins leur fonction de "stimuler la réflexion et la discussion".

Cordialement,
Yann
 


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