J’ai cotoyé les oeuvres de krishnamurti pendant plus de 20 ans et j’ai fait un parallèle avec les enseignements du soufisme individuel ( à différencier des pratiques formelles des multiples confréries se disant versées dans l’initiation à la voie soufie) ; et j’ai trouvé la constante fondamentale qui les relie .
Elle est simple dans son énonciation et même commune, mais rarement trouvée ; elle s’appelle l’authenticité de l’être. Et si l’on veut en faire un parallèle en philosophie, je dirais la mise en cohérence de l’étant avec son être en usant des catégories heideggeriennes .
Les soufis appelle cette station finale du mourid (l’initié) EL-FANA (l’extinction) amoureuse parfois précédée à son premier avènement par le SUKR ( l’euphorie saoule), dans l’Un qui est en même temps l’aimé et l’amour en lui-même.
C’est pour cette raison que krishnamurti et les soufis n’aiment guère l’ostentation , le puéril, le superflu, l’égocentrisme, les idéologies et la politique, mieux vaut dire « politicardie » ( celle non adossée à la sagesse et au protocole de la parole donnée) et tout ce qui a trait à la publicité non informative (utilitaire).
Dans leur esprit, une croyance dés qu’elle se transforme en une croyance collective avec ses rites et son organisation, elle devient suspecte et même pousse à l’hypocrisie et la corruption institutionnalisée des individus.
Pour le commun des hommes l’authenticité consiste à toujours ajuster dans le commerce sociétal de tous les jours son comportement (externe) et son discours à sa conscience(interne) qui doit être tendue vers le bien commun du genre humain et de toute créature de l’Un.