@ Bernard Dugué
Vous affirmez la chose suivante : "Cette boîte noire séparant la chimie prébiotique de la vie, c’est un gouffre épistémologique du même ordre que celui qui sépare la physique classique de la mécanique quantique. Entrer dans l’essence de la vie, c’est accomplir un saut quantique et radical."
A mon avis vous faites erreur . Cette " boite noire " dont vous parlez , c’est simplement le milliard d’années environ qui sépare la formation de la Terre de l’apparition de la vie sur celle-ci . Notez qu’il s’agit d’une période dont la durée est quasiment le double de la durée qui s’est écoulée du cambrien à l’ère actuelle . Il est bien évident qu’aucune expérience de laboratoire , si longue soit elle , ne peut simuler un processus ayant duré un milliard d’années . Même si l’on faisait une expérience de laboratoire durant un siècle , cela ne représenterait que le dix-millionième de la durée qui nous intéresse .
A noter que pendant ce milliard d’années , la Terre est passé , en surface , d’un état qui devait ressembler à de la lave , a été percutée par un objet de la taille de mars , impact à l’origine de la lune selon les théories actuelles , ensuite il y eut une atmosphère et un océan primitif dans des conditions de température et de pression nettement pires que celles qui règnent dans une cocotte minute , une lune bien plus proche que maintenant , avec des marées ayant probablement des dizaines , voire des centaines de mètres d’amplitude , des orages et tempêtes interminables , des dégazages volcaniques gigantesques provoquant d’importantes variations de la composition atmosphérique . Ces conditions initiales ne sont guère reproductibles en laboratoire , et ne sont pas connues avec précision , ce qui gène évidemment toute tentative de reproduction des phénomène successifs ayant abouti à l’apparition de la vie . Néanmoins , point n’est besoin d’élucubrations sur le concept fumeux " d’essence " de la vie , qui ne donnera aucune solution au problème , et est totalement inopérant .