Votre analyse est juste, paul, mais je crois qu’elle prête à cette enseignante beaucoup d’innocence.
Qui peut croire à tant de naïveté ? Le formalisme que vous évoquez lui fait une bien jolie excuse. Pour ma part, je ne pourrais lui accorder que le bénéfice de la bêtise : soit elle a été assez abrutie pour ne pas se rendre compte de ce qu’elle faisait et il est urgent qu’elle quitte son poste, soit elle prend les gens pour des andouilles en s’imaginant qu’on va gober son boniment.
Son comportement global ne peut s’expliquer que par la stupidité complète, ou par un mélange de bêtise et de malhonnêteté. Difficile de dire quelle hypothèse serait la pire.
Cette affaire est pour moi typique des cas devant lesquels les solutions résident dans le bon sens, et le bon sens c’est qu’elle a simplement voulu se faire plaisir avec un geste "politique" minable, à la hauteur de sa dimension personnelle, en essayant ensuite d’utiliser pour se défendre le fondement même de dépersonnalisation qu’elle a fort bien perçu dans sa formation.
Il y a vingt ans, elle aurait dit "c’est pas moi, c’est ma main !". Elle n’est pas l’auteure de ce geste, elle n’en a été que l’exécutante, l’équivalent du narrateur irresponsable.
Tout cela est très joli, mais il n’en reste pas moins que la faute est caractérisée, et qu’elle mérite une sanction exemplaire, renvoi et interdiction d’enseigner. C’est trop ? Non. Le problème n’est pas le bla-bla, c’est l’impunité.
Et si vous me permettez, paul, je crains qu’aborder la question sous l’angle que vous avez choisi (sa formation, le courant structuraliste et son formalisme associé, la dépersonnalisation) n’apporte de l’eau au moulin que vous dénoncez à juste titre.
Ne cherchons pas midi à quatorze heures, cette fille est responsable de ce qu’elle fait, c’est simple.
Déresponsabiliser, c’est déshumaniser.