Lettre ouverte à Cavanna, fabricant de haine
, À propos de la dérive sécuritaire de Charlie Hebdo
Le texte qui suit constitue une nouvelle pièce au « dossier Charlie Hebdo » : il évoque la lamentable conversion de François Cavanna, membre fondateur du journal, aux dogmes sécuritaires. Les faits remontent au début de l’année 2002 : dans un article publié le 9 janvier, l’écrivain salue avec satisfaction la mort de Moussa, 17 ans, abattu le 2 janvier 2002 sur le périphérique parisien d’une balle policière dans la tempe. Estimant que la jeune victime avait « pris des risques » (en acceptant de monter à bord d’une voiture volée) et que sa fin brutale était dans l’ordre des choses, Cavanna enchaîne en gesticulant furieusement contre les « voyous » des banlieues, ces « brutes à front bas » qui sèment la « terreur » sous « l’œil placide » [3] des policiers. C’est en réaction à cet article qu’Olivier Cyran, ancien collaborateur de Charlie Hebdo, a écrit le texte qui suit, « sans illusion quant à l’utilité d’une telle entreprise, mais avec le sentiment de me débarrasser d’un gros nœud dans la gorge ».